mourir quelle histoire musee bretagne

Le Musée de Bretagne a ouvert sa nouvelle exposition Mourir, Quelle histoire !, visible jusqu’au 22 septembre 2024 (voir article dédié). Conçue par l’abbaye de Daoulas dans le Finistère et le musée de Bretagne, elle a la particularité de posséder une scénographie totalement modulable et réutilisable. Ce nouveau dispositif révèle la volonté de l’institution de réduire l’empreinte environnementale de ses expositions. Unidivers a interrogé Sylvia Linard, chargée de projets au musée.

Diminuer leur empreinte carbone est une préoccupation croissante des musées en quête d’écoconception et d’écoresponsabilité. Dans la capitale bretonne, au musée de Bretagne au même titre que les autres structures muséales, cette réflexion s’inscrit dans la volonté de la Ville de Rennes, et des Champs Libres, de se diriger vers une politique culturelle écoresponsable. Comme nous l’apprenait l’adjoint à la Culture Benoît Careil en novembre 2023, les structures muséales ont notamment été invitées à ralentir leur programmation culturelle. Elles ont ainsi renoncé à leurs trois expositions annuelles pour n’en proposer plus que deux, plus longues. Les directives de la ville de Rennes impliquent également une production des expositions dans une logique d’éco-conception, c’est-à-dire dont la scénographie est conçue à partir de structures modulables et réutilisables.

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Sylvia Linard, chargée de projets au musée de Bretagne

Dans l’exposition Mourir, Quelle Histoire !, l’ensemble scénographique sera réemployé dans la prochaine exposition du musée de Bretagne, dont la thématique sera le carnaval, « mettant ainsi le musée à la pointe de l’écoconception des expositions en France », comme le souligne Corinne Poullain, directrice des Champs Libres, lors de la visite presse. Pour ce faire, l’abbaye de Daoulas et le musée de Bretagne ont fait appel à l’agence Cros&Patras. « La scénographie a été utilisée dans les deux lieux. Le principe scénographique modulable et réutilisable a été totalement démonté et remonté au musée de Bretagne », déclare Sylvia Linard, chargée de projets au musée. Les structures sont assez légères dans une recherche d’économie de matériaux. Certains éléments visibles à Daoulas n’ont pas été utilisés au musée, ce dernier effectue parallèlement des recherches afin de voir de quelle manière ils peuvent être repris, recyclés et remis dans un circuit de ressourcerie.

La scénographie est accompagnée de cimaises et des modules pérennes réutilisés dans toutes les propositions du musée. « La structure même de la cimaise est permanente, elle est seulement remise en état. On y ajoute un film et on la peint. » 

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Prévue pour février 2025, la scénographie de la future exposition sera travaillée avec la même agence. Elle ne sera pas présentée de la même manière, mais les éléments scénographiques seront repris. « Dans le cahier des charges établi était spécifiée la réutilisation de la quasi-totalité des éléments », précise Sylvia Linard. Tout ce qui est structurel sera ainsi issu de ce projet. Seront ainsi réemployés : les châssis bois des structures légères, les grandes vitrines créées pour Mourir, Quelle Histoire !, des podiums en début d’exposition, etc. Les châssis seront déshabillés de leur papier recouvrant afin de révéler la matière brute et se pareront de couleurs pour une esthétique en accord avec la thématique. Les seuls éléments différents seront la mise en place de mises à distance quand le podium ne possède pas de vitrine. 

La problématique d’écoconception s’inscrit aujourd’hui dans les marchés publics relatifs à la scénographie. Avoir une démarche écoresponsable et proposer des solutions qui permettent l’écoconception et la réutilisation font ainsi partie des critères de sélection et des impératifs. Cet élément est fortement noté au musée de Bretagne et joue dans la sélection de l’entreprise. « Les scénographes ont le listing du mobilier existant et ont l’obligation, s’ils n’utilisent pas l’existant, de nous démontrer que les vitrines ne conviennent pas. »

Dans cette recherche d’une éco-responsabilité dans ses expositions, le musée de Bretagne reconnaît que le budget alloué peut potentiellement être plus important. La chargée de projets explique : « Si on veut réemployer des éléments, il faut que le démontage se fasse de la meilleure façon possible pour que les structures, en matière légère, restent en bon état. C’est ce qu’on appelle le démontage propre. » À la fermeture de l’exposition, tout le matériel scénographique rejoindra l’inventaire du mobilier du musée pour qu’on leur offre, au fur et à mesure des besoins des futures expositions, plusieurs vies.

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