Le studio de tatouage Carbone Quatorze a ouvert ses portes début septembre 2020 au 168 rue d’Antrain. Aux commandes : Alexandre aka Bellesetbuth. Exilé Parisien pendant des années, l’artiste rentre à la maison et pose ses valises dans notre belle ville avec des idées plein la tête ! De son parcours atypique à son nouveau studio privé à Rennes, en passant par son style, son animal totem et ses débuts à L’Encrerie à Paris, Bellesetbuth risque de faire couler beaucoup d’encre et Unidivers annonce une émulation explosive sur la scène rennaise du tatouage !

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Alex aka Belletsebuth et Paul aka Aulp, un des premiers tatoueurs en guest au studio Carbone Quatorze

« Le tatouage n’était pas une vocation »

Alex dessine depuis toujours. Il a deux ans de médecine à l’Université Paris-Descartes et tout autant en Arts-Appliqués à son actif. L’encre s’était déjà maintes fois répandue sur son corps, « j’étais bien rempli », mais rien ne le prédestinait à devenir le tatoueur Bellesetbuth. Et pourtant…

Son histoire est avant tout celle d’une rencontre au studio de tattoo L’Encrerie alors qu’il se fait tatouer par un de ses amis, Dizzycali. « On a sympathisé avec le gérant et après un an d’échanges, la question de tatouer s’est naturellement posée. J’ai pu explorer un nouveau medium au moment où je ne savais pas où ma formation me mènerait artistiquement. Aucun des débouchés ne me donnait réellement envie, alors j’ai activé le siège éjectable. J’ai suivi mon instinct – s’amuse le tatoueur au souvenir de ses débuts. Ça me semblait la bonne alternative pour continuer le dessin. Peu d’illustrateurs passaient le cap de devenir tatoueur à l’époque. Cette transition entre les deux domaines est assez récente. »

Après un stage d’apprentissage intensif en autodidacte l’été 2014, « j’ai appris en tatouant des potes », Bellesetbuth « pique » son premier client dès la rentrée de la même année. Ses première armes se font aux côtés de pointures de laiguille et six ans plus tard, sa décision semble définitivement avoir été la bonne ! « Les fins de mois sont parfois difficiles au début, mais c’est en pratiquant que l’on apprend. J’ai eu la chance de travailler dans un shop renommé et d’être entouré de personnes qui t’élèvent et te poussent à donner le meilleur. C’est super important. »

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« L’Encrerie a été tremplin. Sans eux, je ne serais pas là et je n’aurais pas ce shop. Quand je monte à Paris, je retourne volontiers bosser là-bas », BellesetButh

« Rennes, une scène encore à pourvoir »

Comment passe-t-on d’un salon dans le 11e arrondissement de Paris où dix résidents cohabitent à un studio privé à Rennes ? « Je m’étais donné cinq ans pour développer une activité sérieuse dans ce milieu. La dernière année m’a servi de transition : j’ai beaucoup voyagé à droite et à gauche, invité des guests, fait des rencontres, etc. » Tous deux originaires de Bretagne, Alex et sa copine ont franchi le pas après un malheureux accident. « On en avait marre de Paris, ma copine voulait ouvrir un coffee shop, une véritable bakery à l’anglaise et le plafond de notre appartement au dernier étage s’est effondré en juin dernier, comme dans le dessin animé Merlin l’Enchanteur… » Bellesetbuth voit cet incident comme un signe : il est temps de partir voir si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs.

« Paris ne possède pas de salon  » all star game  » et la scène est disparate, mais elle est bien présente. Cette spécificité fait la force de la ville, mais je trouve dommage de se centraliser dans un lieu où beaucoup de professionnels sont déjà installés. » Pourquoi tout devrait se passer à Paris, joliment surnommée « le four » par l’artiste ? Au lieu de se marcher les uns sur les autres et de jouer des coudes pour se faire une place, pourquoi ne pas injecter cette création parisienne dans différentes villes françaises ?

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Paul aka Aulp, un des premiers tatoueurs en guest au studio Carbone Quatorze

Pour la plus grande joie des mordus d’encre bretons, sa famille vient de Dinan. « Ma grand-mère est née dans une maison à colombages qui se trouve sur énormément de cartes postales », précise t-il avec humour. C’était Rennes ou Nantes, mais le couple a tranché pour la capitale bretonne. « Mon objectif est d’apporter un concept sympa dans une ville où la scène n’est pas encore super développée, notamment en invitant des guests. » Bellesebuth n’oublie pour autant pas les salons et studios déjà présents à Rennes, des tatoueurs installés parfois depuis des années. Il connaît notamment les shops Kalil Tattoo Family, Calavera Tattoo et un ami à lui tatoue à Inkermann Tattoo Shop. « Je ne les connais pas personnellement, mais certains tatouaient déjà alors que je dessinais encore, je respecte leur travail. »

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© Bellesetbuth, Studio Carbone Quatorze, Rennes

« Le Carbone 14 est l’isotope radioactif du carbone. Il permet de dater le temps écoulé depuis la mort d’un organisme. On l’emmène avec nous dans la tombe. À l’image du carbone 14, le tatouage illustre la datation, un instant T dans la vie d’une personne. Tu te souviens généralement du moment, du lieu et des conditions dans lesquelles tu t’es fait tatouer. »

Au street shop ouvert au public, l’artiste a préféré le côté cosy d’un studio privé. « Je veux que le client se sente à l’aise, comme à la maison. Qu’il passe un bon moment et qu’il s’en rappelle comme d’une bonne expérience. » Le client pénètre dans un salon cosy aux fauteuils jaune moutarde larges et confortables, des plantes tout autour de lui. Sur la gauche se trouve la pièce de Bellesetbuth et en face, une pièce vitrée où deux tables de tatouage attendent les successeurs de Paul aka Aulp, un des premiers tatoueurs en guest au studio Carbone Quatorze. « L’objectif est de faire venir des artistes aux techniques et styles différents de celles utilisés par les tatoueurs rennais. Pour l’instant, je fais appel à mon réseau et des proches, mais dans l’idée j’aimerais faire venir des gens qui viennent de l’étranger, notamment d’Europe. Des gars de Copenhague et d’Allemagne aimeraient bien venir. »

Et que se fait-on tatouer sous l’aiguille de Bellesetbuth ?

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« Mes tatouages ? Des bestioles et des plantes »

Alex tatoue comme il dessine et au Studio Carbone Quatorze, on parle de dessin avant de parler de tatouage. L’aiguille et l’encre arrivent après.

Dans un trait fin, précis et détaillé, des arachnides, des invertébrés ou encore des félins, parfois pimentés d’un crâne ou deux, courent sur les corps de ses clients. Le style figuratif fait d’aplats noirs prend des allures de gravures anciennes avec une touche contemporaine, personnelle. Bellesebuth s’est forgé un style « rétro-futuriste » au fil du temps et des rencontres. Une technique encore peu répandue, notamment en Bretagne. « Être entouré de tatoueurs expérimentés, notamment issu du traditionnel américain, m’a permis de comprendre comment travailler les formes, les poses et les mouvements. » Dans son travail, Bellesetbuth a gardé l’influence des comics dont il reproduisait les couvertures enfant. « J’ai gravité dans le monde du street-art et du graffiti pendant un moment. Mon trait était déjà détaillé, mais mes dessins se rapprochaient de cet univers. »

Son intérêt pour la faune et la flore ne date pas d’hier, on pourrait même dire qu’il est tombé dedans quand il était petit. « Ma mère me dessinait des petits animaux quasi à l’échelle 1. Je les découpais et remplissais des cahiers entiers. Intégrer ce rapport à la nature dans mon travail était la manière la plus mature de faire évoluer ce qu’il y avait à faire évoluer. » Il regarde régulièrement des documentaires animaliers, s’intéresse aux recueils d’Albertus Seba et aux encyclopédies du XIXe siècle illustrées de gravures animales. « La faune et la flore peuvent signifier tellement. Prêter attention à ce qui se passe autour de nous, sous nos yeux, est super intéressant. »

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© Bellesetbuth, Studio Carbone Quatorze, Rennes

« J’aime me dire que mes tatouages sont intemporels, qu’ils ne sont pas catégorisés à une période. »

Au cœur de cette jungle encrée, le serpent a une place privilégiée. Le reptile s’enroule, se faufile et se pose sur une partie du corps. « J’ai toujours adoré cet animal, depuis tout petit. C’est un peu mon animal totem. Ils sont identiques, mais différents. Cet animal possède une symbolique forte et de multiples significations : résurrection, savoir-faire, clairvoyance, etc. »

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© Bellesetbuth, Studio Carbone Quatorze, Rennes

Une chose est certaine, un déferlement artistique est à prévoir dans la capitale bretonne : Bellesetbuth veut que la ville goûte à ses intérêts artistiques, « un peu comme si je vous faisais une playlist avec ma musique. Il y aura un peu de tout et si vous écoutez un peu de tout aussi, certaines chansons vous plairont, d’autres peut-être moins. » Le début des rencontres artistiques a déjà commencé avec les tatoueurs Aulp et Dufft tattoo, mais se poursuit avec Eliottattooer du 22 au 25 septembre 2020 et Mike End sera présent les 25 et 26 septembre 2020.

STUDIO CARBONE QUATORZE

168 rue d’Antrain, 35700 Rennes

Uniquement sur RDV :
bellesetbuth@gmail.com

Bellesetbuth : Instagram / Facebook / Site Internet

Carbone Quatorze : Facebook / Instagram / Site Internet

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