Si le secteur de la mode est pointé du doigt (à raison) pour ses conditions peu éthiques et extrêmement polluantes, heureusement les marques de textiles écoresponsables ont le vent en poupe. Projecteur sur Patrimoine, une marque de vêtements Made in France fabriquée à partir de coton 100% bio, créée par les Rennais Aurélie et Adrien Sévaux.

Aurélie et Adrien Sévaux
Aurélie et Adrien Sévaux

Pendant 7 ans chez Cache-cache et 5 ans chez Distri-center comme cheffe de produit textile, Aurélie Sévaux achetait à 90 % en Asie. Unidivers l’a rencontré : « J’allais en voyage en Asie pour voir les commande régulièrement. En parallèle, à la maison, notre rythme de vie se tournait de plus en plus vers une consommation biologique, locale et de saison, en évitant les déchets au maximum. Mon travail rentrait en confrontation avec les valeurs qu’on inculquait à la maison et l’éducation qu’on voulait donner à nos enfants. »
D’abord partie sur l’idée d’ouvrir une boutique de cosmétique zéro déchet, Aurélie ne souhaite pas tirer un trait sur son expérience professionnelle de 12 ans dans le secteur de la mode. Aurélie et Adrien décident alors de concevoir une marque de vêtement éco-responsable : des vêtements Made in France, une empreinte carbone moindre, composés de matières biologiques saines ainsi pour l’homme et l’environnement et ce, tout au long de la production. Un Patrimoine c’est ce que l’on reçoit en héritage. C’est aussi ce qu’on transmet aux générations futures : « Nous avons trouvé le nom de Patrimoine en janvier 2019 et dans la foulée on avait réservé un stand au Salon du Made in France à Paris en novembre 2019 : Patrimoine était sur les rails ! »

Patrimoine
Aurélie Sévaux habillée en Patrimoine

Du champ de coton à la marinière

Si Aurélie et Adrien prennent les décisions stratégiques ensemble, c’est Aurélie qui s’occupe du cheminement des vêtements. Désireux de remettre un savoir-faire français au goût du jour, le fil de coton bio est importé — car le coton ne pousse pas en France — puis à partir de là, tout est fait en France. Les marinières sont tricotées près de Lyon puis confectionnées à Paris. « Les jeans ont leurs particularités : ils sont tissés dans le Jura par un jeune passionné qui travaille avec des machines de plus de cent ans. Ensuite, ils sont également assemblés en Normandie. On a essayé d’être le plus local possible. Même les étiquettes viennent de Fougères (Ille-et-Vilaine). Le seul bémol : les accessoires métalliques de jean, il n’en existe pas en France alors on a dû les commander en Italie » explique Aurélie.
Comme la transparence sur la provenance des matières premières est primordiale, le coton est certifié GOTS — un label qui atteste que le coton est biologique, du champ de coton jusque dans la filature. La matière est ainsi traçable du coton au vêtement final.

Fabrication d'un vêtement

Chez Patrimoine, pas de matières synthétique. En effet, le synthétique est l’une des première source de pollution des océans. Lors du lavage en machine, des milliers de particules de plastiques, invisibles à l’oeil nu, vont dans l’eau de lavage. Ces mêmes particules, qui ne sont pas éliminées lors du traitement des eaux usées, finissent reversées dans les mers et océans. À contrario, Patrimoine utilise des fibres naturelles, plus longues, donc traités en station d’épuration et compostables — car à base de plantes.

En parallèle des commandes de tissus, Aurélie imagine la collection avec Solenn, styliste en free-lance, pour les dessins techniques. Elle envoie ensuite ces dessins au façonnier qui conçoit un prototype. Après quelques ajustements, Aurélie envoie à nouveau le produit fini chez le façonnier qui démarre la production.

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Consommer moins pour consommer mieux 

Si la mode éthique et responsable est florissante aujourd’hui, son coût n’en est pas moins un frein pour bon nombre de ménages. « On a beaucoup réfléchi aux coûts. Lorsque nous avons transité vers un mode de vie plus bio à la maison, c’était plus cher, forcément. La part alimentaire a augmenté au détriment (le plus souvent) des loisirs » explique Aurélie. L’industrie du textile est polluante : consommer moins pour acheter mieux est une des solutions face aux problèmes environnementaux. La créatrice de Patrimoine précise : « On peut consommer du seconde main et de temps en temps avoir une pièce de qualité qui est neuve et qui nous plaise à 100%. On est habitués par la fast-fashion à avoir des petits prix. Le schéma est le même dans différents domaines : dans l’habillement, mais aussi dans le mobilier par exemple avec Ikea. Avec Patrimoine, nous ne sommes pas chers parce qu’on ne fait pas une grande marge sur le produit final. Mais, mis bout à bout, les matériaux, la fabrication et le savoir faire ont un prix. »

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À l’inverse, si petit-prix résonne souvent avec mauvaises conditions de fabrication Aurélie explique : « Toutes les grandes et moyennes marques fabriquent dans les mêmes usines, bien souvent en Asie. Ce sont les matières qui sont différentes. Le travail des enfants dans les usines de textile, ça n’existe plus. D’une part parce que ceux qui commandent sont des gens comme nous : personne n’a envie de faire travailler des enfants ! Et au niveau mercantile, les marques n’ont pas du tout envie d’avoir un scandale sur le dos …»

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Aurélie travaille déjà sur la collection pour l’été 2020 ! « Pour l’été on va essayer de travailler du lin. La France est l’un des premier producteur mondial de lin. » Ce serait bête de ne pas en profiter. Aurélie n’exclue pas une future collection dédiée aux enfants. En attendant, pour les fêtes de fin d’années, chaque commande sera emballée dans une jolie pochette cadeau en tissu réutilisable cousue par l’ESAT de Dol de Bretagne.

Pour se procurer une jolie marinière ou un jean Patrimoine, c’est uniquement en ligne : ici .

https://www.patrimoine-boutique.fr

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contact@patrimoine-boutique.fr 

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