La Rennaise Marion Mayer compose, joue et chante ses chansons aux profondes rondeurs folk-rock. Rencontre et retour sur une carrière qui s’annonce belle…

 

MARION MAYER
Marion Mayer, photographie de Damien Stein

Marion Mayer ? Disons-le tout net et avec contrition, nous étions totalement passés à côté des premiers élans de la chanteuse, qu’ils fussent discographiques ou scéniques. Faute avouée à moitié pardonnée. Avouons aussi que ce manquement nous offre le (coupable) plaisir de découvrir d’une traite et en boucle toutes les compositions de Marion. Une bien agréable façon de combler notre retard et d’obtenir, peut-être, un pardon complet.

C’est à l’occasion des auditions 2017 des Inouïs du Printemps de Bourges, qui se sont tenues le vendredi 20 janvier à L’Antipode, que nous avons découvert Marion Mayer, sa guitare qui claque et charme, son assurance et sa voix. Parmi les cinq autres projets présents ce soir-là (Colorado, Leska, Liev, Nirmāan et Sônge) plus électro, plus dansants… Marion, et sa guitare, aura su faire entendre et passer d’autres sensations, plus subtiles, plus profondes, mais pas moins percutantes lorsqu’elle est rejointe sur scène par Fédérico Climovich (membre de Bumpkin Island) à la batterie. Sur scène, elle a peu de temps, mais elle égrène avec assurance et une présence magnétique quelques nouveautés parmi d’autres titres de ses deux EP.

MARION MAYERC’est après avoir remporté le tremplin musical du label Mozaïc qu’elle publie en 2014 son premier EP cinq titres Leave. En 2015 paraît Together Alone, un second EP quatre titres, aux teintes plus électriques (les deux opus sont enregistrés et mixés par Romain Baousson  Bikini Machine, Apochela, Soul…). De rencontres en aventures Marion Mayer épaissit son écriture, son jeu et se forge en solo de jolies expériences de scène, en première partie des légendaires The Stranglers (quand même !), avec Angus Stone (de Angus & Julia Stone) ou encore en assurant plusieurs premières parties de la tournée Soleil dedans de Arthur H. Les belles rencontres, les opportunités c’est ce qui a d’ailleurs convaincu la jeune Lorientaise de s’installer à Rennes. Mais pas question d’y pantoufler ! Elle demeure par ailleurs fidèle à Lorient puisque régulièrement elle joue au Galion en ayant aussi pour tâche d’y inviter le même soir un groupe qu’elle affectionne.

MARION MAYER
Marion Bayer à L’Antipode, photographie de Guillaume Boué

Ses goûts ? Ils se sont affinés et un peu modernisés, avoue-t-elle avec un sourire (Songe ou Norma parmi les plus actuels). Si elle demeure fidèle à sa passion première pour l’Amérique folk de Neil Young ou Joni Mitchell, elle s’enracine en s’épanouit dans la capitale bretonne. C’est tant mieux, car on attend avec impatience une suite, peut-être plus ample, aux deux EP de cette talentueuse ambassadrice d’une fragilité folk affermie par une fougue dure comme le rock.

Nul doute qu’elle saura nous enchanter encore avec de nouvelles compos folk-rock électriques qui galopent et tissent de vibrants canevas mélodiques. Des chansons sœurs plus émancipées encore que les émouvantes Feather ou Fade, des versions plus énervées de l’entraînant Together Alone… Quant aux résultats des auditions nationales des Inouïs du Printemps de Bourges ? Ils ne seront connus que fin février 2017. Quels qu’en soient les résultats, le printemps musical devrait rimer avec Marion Mayer

La rencontre avec Marion Mayer, chanteuse, compositrice-interprète folk-rock, a eu lieu à l’Antipode de Rennes

Thierry Jolif
La culture est une guerre contre le nivellement universel que représente la mort (P. Florensky) Journaliste, essayiste, musicien, a entre autres collaboré avec Alan Stivell à l'ouvrage "Sur la route des plus belles légendes celtes" (Arthaud, 2013) thierry.jolif [@] unidivers .fr

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