Depuis 26 ans, la Ville de Rennes célèbre le 8 mars la Journée internationale des Femmes ! Il faut bien cela pour rééquilibrer le manque de visibilité des femmes dans la société. Plus de 50 événements sont programmés dans toute la ville au mois de mars. Un important rendez-vous pour les Rennais autour du thème de l’égalité entre les femmes et les hommes dans la sphère publique comme dans la sphère privée. Une journée du 8 mars un mois entier au faveur de la promotion internationale des droits des femmes du 1er mars au 1er avril 2023. Plus de 1 500 Rennais et Rennaises ont répondu à l’appel des collectifs féministes locaux. Un moment à ne pas manquer, hommes inclus, car la femme est l’avenir de l’homme.
Comme chaque année, la Ville organise la cérémonie du 8 mars à 18 h dans les salons de l’Hôtel de Ville en présence de Nathalie Appéré, Maire de Rennes, et en partenariat avec Comptoir du Doc à l’occasion des 20 ans du festival Ré-Elles, cinéma documentaire et droits des femmes.
Il est à noter que la Ville de Rennes s’est dotée d’une feuille de route pour mettre en valeur le matrimoine d’hier et soutenir celui de demain. Vous trouverez en pièce-jointe le dépliant qui présente le matrimoine rennais en actions.
« Sans les femmes, le monde s’arrête. »
Programme du mois des femmes mars 2023
« Parce que la lutte pour un monde sans patriarcat n’est pas un objectif vain et qu’il reste encore beaucoup à faire, commençons par nous rendre visibles, prenons l’espace public et la parole !
Arrêtons le travail non rémunéré, bénévole et domestique ! Obtenons une meilleure répartition des richesses, des charges et des responsabilités ! Faisons tomber le capitalisme et le patriarcat !
Luttons ensemble contre le patriarcat et toutes les autres formes d’oppressions dont le système dans lequel nous vivons se sert pour exploiter nos vies, nos corps, nos choix et nos libertés. »
Présentation de la manifestation du 8 mars 2022
Le départ de cortège s’est effectué pour la première fois de Villejean à 12 h, une première qui donne un peu plus de visibilité aux femmes de quartier comme le souligne le collectif KUNDE, faire ensemble à Villejean. Il a ensuite rejoint République où le rassemblement s’est fait de plus en plus important. Entre les deux bouches de métro, les organisateur.rice.s s’occupent des derniers préparatifs : un petit groupe colle des feuilles de papier au sol. Sur chacune d’elles est inscrit le nom d’une femme décédée, son âge ainsi que la raison de son décès… En 2020, 90 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Cette tradition dans les manifestations féministes rend hommage à toutes ces femmes disparues injustement. Un devoir de mémoire qui renforce le combat de chaque personne présente.
À 14h, l’assemblée semble en ébullition, prête à faire entendre sa voix, à juste titre, pandémie ou pas.
Après les prises de parole des collectifs et les témoignages, le cortège de tête de la manifestation en mixité choisie (c’est-à-dire sans homme) a pris la direction de place de Bretagne. Sous un ciel bleu printanier, plusieurs centaines de personnes se sont mises en marche sous un tonnerre de slogans, parmi lesquels : « Le patriarcat ne tombera pas tout seul, organisons-nous pour lui péter la gueule » , « agresseur, à ton tour d’avoir peur ». Après « Un violador eres tu » en introduction musicale, l’hymne féministe a laissé la place à une musique joyeuse et dansante aux paroles entraînantes et diaboliquement féminines : Britney Spears, Rihanna, Yelle, Beyoncé, etc. L’enthousiasme et la combativité qui émanent de l’assemblée stimulent et les revendications criées donnent l’impression qu’elles pourraient braver l’impossible et briser toutes les chaînes. Ce sentiment de sororité n’a pas faibli, au contraire, jusqu’à l’arrivée à l’esplanade Charles de Gaulle.
Durant cette période difficile, il semble plus important que jamais de se rassembler pour unir ses forces et les personnes présentes à la manifestation l’ont compris. Pour que la voix des femmes se fasse entendre, pour que les inégalités soient entendues. Après tout, « sans les femmes, le monde s’arrête ».
*
Les droits des femmes se sont construits en abordant des questions traditionnellement reléguées à l’espace privé : la maîtrise des naissances, le droit à disposer de son corps, la garde des enfants, la reconnaissance du travail des femmes, la lutte contre les violences faites aux femmes, etc. Le combat pour l’égalité a permis de légitimer des sujets ignorés — ou inconnus — par les politiques publiques. Ainsi, l’association HF Bretagne (créée en 2013 dans le but d’agir dans le sens de l’égalité hommes/femmes dans les milieux culturels) révèle que :
– 20 % des spectacles sont dirigés par des femmes.
– 16 % des textes et musiques que nous entendons portent la signature de femmes.
– 30 % des structures culturelles ont à leur tête une femme.
Encore plus énervant : la part féminine des diplômées d’écoles d’art est de 70 % en 2015 alors qu’elles sont seulement 30 % à être exposées.
Rendons grâce à la ville de Rennes d’avoir impulsé la création du premier bureau des temps qui travaille sur l’articulation des temps — personnel, familial, professionnel, social et civique… Des changements concrets ont ainsi pu voir le jour, par exemple pour les agents d’entretien — principalement des femmes — dont les horaires de travail ont été réaménagés en journée.
Cet engagement de Rennes en faveur de l’égalité a été reconnu par l’attribution, en 2000, de l’Olympe d’Or, puis du Label Égalité professionnelle, délivré en 2008 par l’AFNOR et reconduit en 2011. En 2006, la Ville a également signé la Charte européenne pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans les collectivités locales. Suite à la mutualisation d’un certain nombre de services, la Ville de Rennes et Rennes Métropole ont candidaté ensemble à la procédure de labellisation et obtenu, le 1er décembre 2014, le label Égalité professionnelle, certification de l’AFNOR.
« Qui va garder les enfants ? » s’inquiétait Laurent Fabius. La question va être brûlante dans de nombreux foyers, tant sont nombreux les débats, expositions, projections de documentaires et autres rencontres sur le thème de l’égalité des femmes et des hommes que proposent désormais chaque année cette belle journée d’affirmation des droits et de l’égalité.
8