Porté par La Maison des Cultures du Monde de Vitré, le groupe cubain San Cristóbal de Regla arrive en France pour une première tournée européenne. Habitué aux représentations à caractère religieux, l’ensemble polyrythmique se produira pour la première fois sur scène. Communiqué de presse.

Porté par la Maison des Cultures du Monde installée à Vitré (35), le Festival de l’Imaginaire accueille des musiciens de La Havane (Cuba) du 24 novembre au 11 décembre pour une tournée inédite. Pour son premier voyage en Europe, l’ensemble polyrythmique San Cristóbal de Regla fait étape à Vitré pour plusieurs rendez-vous : concert au Centre culturel Jacques Duhamel (26 novembre), interventions à la Médiathèque communautaire Madame de Sévigné et dans les écoles de la Ville (24, 29 et 30 novembre), masterclass avec les étudiants du Pont Supérieur et au Conservatoire (25 novembre et 1er décembre). 

Il continue sa route plus à l’ouest pour un concert (Lesneven, le 5 décembre) et un concert-conférence (Brest, le 3 décembre) dans le cadre du Festival NoBorder, avant plusieurs dates en région parisienne.

Le groupe San Cristóbal de Regla a été fondé en 1953 dans le quartier de la Havane nommé Regla, l’un des anciens ports de débarquement des esclaves. Aujourd’hui dirigé par Andres Balaez, l’ensemble réalise au quotidien des rituels associés à la pratique des différents cultes afro- cubains. La famille Balaez est l’une des grandes familles de musiciens de l’île, véritable dynastie au sein de laquelle les secrets du savoir musical se transmettent de père en fils.

À Cuba, la relation des hommes avec les esprits donne lieu à un ensemble de cultes découlant d’un long processus de syncrétisme interafricain et afro-européen. Ces derniers sont associés à des répertoires musicaux spécifiques. Chaque répertoire se distingue linguistiquement et musicalement, avec un ensemble percussif propre, tout en reposant sur la différenciation des esprits sollicités : les saints catholiques, les orichas ou divinités associées à des croyances de type animiste, les forces de la nature ou mpungus, et les « morts » (muertos). Les orichas sont invoqués par des chants en langue yoruba tandis que les muertos – d’anciens esclaves africains pour la plupart – le sont en espagnol ou en langue kikongo de la famille bantoue. La santería et le palo monte ont vu le jour pendant la période coloniale dans les cabildos de nación composés d’esclaves africains, d’Africains libres et de leurs descendants nés à Cuba. Tout en tolérant leurs fêtes, rites, musiques et danses, ces sociétés d’entraide, dites aussi confréries catholiques, étaient en réalité conçues dans l’intention d’intégrer la population africaine, en la christianisant, dans des institutions de culture espagnole sous le patronage d’un saint catholique.

Quel que soit le contexte, le chant prend une forme responsoriale : pendant les rituels de santería, les adeptes répètent en chœur le refrain, tandis que les frappes des tambours batá et le rythme des hochets güiros invitent à la danse ou à la transe. À La Havane, les musiques afro-cubaines englobent principalement trois grandes traditions liées à diverses populations africaines : lucumi renvoie pour l’essentiel aux Yorubas du Nigéria, congo est associée à la culture bantoue d’Afrique centrale et abakuá se réfère à la population Efik du Nigéria. En tant qu’officiants, les musiciens exploitent de manière créative les systèmes mélodiques et les motifs rythmiques associés aux différents corpus musicaux, dans une polyrythmie remarquable.

Aujourd’hui, ces musiques sont associées aux notions de dignité, d’égalité et se veulent représentatives de la culture cubaine. Pour ce premier voyage en Europe, San Cristóbal de Regla emporte ses différentes percussions afin de partager avec le public la richesse de son répertoire, qui reflète la complexité de l’héritage artistique et spirituel cubain contemporain.

san cristobal de regla
San Cristobal de Regla © Ingrid Legargasson

Distribution :

Andres Jacinto Balaez Chinicle : batá, cajón, tumbadora et chant

Andres Lazaro Balaez Gutierrez : batá, catá, campana, güiro et chant

Osvaldo Cáceres Balaez : clave, campana, güiro, bombo, chant et
danse

Bartolomes Espinoza Peraza : batá, cajón, tumbadora et chant

Jorje Alberto Duquesne Mora : clave, campana, güiro et chant

*

DATES

Vendredi 26 novembre à 20h30 //
Vitré (35), Centre culturel Jacques Duhamel
Avec le soutien de la Ville de Vitré

Vendredi 3 décembre à 18h //
Brest (29), Conservatoire de musique, de danse et d’art dramatique
Concert-conférence. Gratuit, dans le cadre du festival No Border

Dimanche 5 décembre à 16h //
Lesneven (29), L’Atelier
Dans le cadre du festival No Border

Mercredi 8 décembre à 19h //
Aubervilliers (93), Campus Condorcet
Dans le cadre du cycle « Musiques, danses et rituels : les pouvoirs du son », avec le soutien de la ComUE, Université Paris Lumières

Vendredi 10 décembre à 20h30 //
Les Lilas (93), Théâtre du Garde-Chasse
Tarifs : 14€ réduit / 18€ plein

Samedi 11 décembre à 20h //
Genève (Suisse), L’Alhambra
En partenariat avec les Ateliers d’ethnomusicologie de Genève,
dans le cadre du festival Les nuits du monde.

Pour s’inscrire aux ateliers, à Brest, qui auront lieu le 4 décembre 2021 de 10H à 17H30, avec l’association Vivre le monde, c’est ici.

Programme : Atelier débutant/intermédiaire Répertoire Cycle Yoruba (bembé et lyesa). Atelier intermédiaire / avancé Répertoire Cycle Congo (Yuka Makuta Palo) Rumba (Yambou, Guaguanco et Columbia). Choix de l’atelier en discussion avec Stéphane Paugam. contact : stephane.paugam@vivrelemonde.fr

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