Avec Dolby Cinema, la projection de films renforce ses capacités spectaculaires. Au Gaumont Rennes, à l’occasion d’un master class, le responsable Dolby Youry Bredwold a expliqué comment la combinaison des technologies Dolby Son et Dolby Vision va renouveler l’expérience du spectateur. Une vision ici récapitulée.

Mercredi 13 juin 2018, la sixième salle Dolby cinéma de France a ouvert ses portes à Rennes. Elle rejoint Paris, Lyon, Nice, Toulouse et Rouen dans le club  – pour l’instant – sélectif des villes proposant cette expérience à la pointe de la technologie.

Du sol au plafond, tout est pensé au profit d’un visionnage le plus immersif possible. Offrir un service premium, proposer une classe affaires dans l’audiovisuel : la stratégie marketing a déjà été utilisée à maintes reprises depuis l’essor du téléchargement et des plateformes de streaming légal. Grâce à sa technique, Dolby tente de faire retrouver au cinéma son caractère immersif hors du temps.

Un design immersif

Cela passe tout d’abord par un décor finement étudié. Le design de la salle est minimaliste et épuré. « Tout est noir mat, ce n’est pas seulement pour une question de style, mais surtout pour qu’aucun objet dans la salle ne reflète la lumière, excepté l’écran », explique Youry Bredwold.

Un couloir équipé d’un long écran incurvé génère une ambiance sonore conforme au film projeté. Il facilite la transition de la vie quotidienne à la salle. « C’est une vraie chance pour les réalisateurs de commencer leur histoire avant même le début du film », souligne le responsable Dolby.

Une fois rentré dans la salle, le cinéphile découvre une autre innovation : le fauteuil Recliner, inclinable tant à hauteur du dos que des pieds. Le confort est accentué par l’espace d’un mètre prévu entre chaque rangée. La capacité d’accueil de la salle s’en trouve drastiquement diminué, passant de 434 à 186 places après deux mois de travaux.

Une image plus précise

La qualité d’image prend elle aussi une nouvelle dimension. Le double projecteur laser Dolby Vision permet un rendu 500 fois plus contrasté qu’une technologie basique. Alors que les salles classiques proposent un rapport de contraste de 2000:1, Dolby Vision monte à 1 million : 1. Conséquence ? La différence entre le noir et le blanc est accrue, la gamme de couleurs élargie. Les détails infimes deviennent visibles. Le battement d’ailes d’un moustique sur la peau de Pierre Niney est perceptible dans La Promesse de l’aube, les couleurs chatoyantes de Black Panther paraissent plus vraies que nature.

Ce résultat est issu d’un travail en lien direct avec les plus grands réalisateurs qui ont fait part de leurs souhaits en matière de contraste, lumière, brillance ou, encore, couleurs saturées en 3D. La technologie Dolby Vision améliore ainsi également l’expérience en 3D, les couleurs sont plus réalistes, les yeux sont moins fatigués à la fin de la séance. Les yeux du spectateur sont comblés, ses oreilles également.

Un son qui vous enveloppe

La technologie son Dolby Atmos, présente dans les cinémas français depuis plusieurs années, offre un son mouvant qui voyage avec l’action et place le spectateur au cœur du film. Avec plus de 64 enceintes individuelles, le son d’un hélicoptère traverse la salle comme il aurait fendu le ciel dans la vie réelle. Les sons passant d’une enceinte à l’autre, ils peuvent être déplacés n’importe où dans un espace tridimensionnel. L’expérience sensorielle est complète. La salle vibre avec le public.

Une partie du public oubliée ?

Tous les films peuvent être projetés dans les salles Dolby, mais pas nécessairement en format Dolby. Les films doivent en effet être retravaillés au préalable par les laboratoires Dolby pour s’adapter à la précision des équipements. Le dispositif n’est donc clairement pas adapté au cinéma d’auteur, mais plutôt destiné à se pérenniser à travers la production de films à gros budget et à gros revenus, blockbusters américains en tête. Youry Bredwold annonce cependant que 2 à 3 films français seront proposés chaque année en Dolby Cinema…

Sans grande surprise, le confort a un coût. À 4 de plus qu’une place normale en tarif plein, la facture devient salée pour le spectateur lambda. Il devra débourser 17,50 euros pour profiter de cette expérience. L’ouverture prochaine d’une septième salle à Paris et d’une huitième à Marseille montre néanmoins que Gaumont et Dolby portent de grands espoirs dans cette nouvelle technologie. Dolby ambitionne également de faire passer le nombre de salles Dolby Cinema dans le monde de 155 actuellement à plus de 200 fin 2018. Le cinéma de luxe semble devoir tisser sa toile…

Anaïs Richard
Anaïs Richard est étudiante à Sc Po Paris. Elle réalise son stage de webjournalisme à Unidivers.

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