Stéphanie Trouillard

C’est dans le village de Plumelec, que se déroule le dernier livre de la journaliste et auteure Stéphanie Trouillard : il est intitulé Le village du silence. Spécialisée dans les récits vécus au cours de la Seconde Guerre mondiale, l’écrivaine plonge cette fois le lecteur en 1944 au sein de cette petite commune morbihannaise. Cinq ans après la publication de Mon oncle de l’ombre, les lecteurs sont invités à découvrir sa nouvelle enquête réalisée aussi en Bretagne !

Stéphanie Trouillard aime redonner visage et honneur aux héros de la Seconde Guerre mondiale qui sont restés dans l’oubli, également à toutes ces victimes qui ont vécu un destin tragique sans que personne n’y porte attention, décennie après décennie. Elle s’intéresse à ces anonymes du passé et fait revivre leur histoire, leur vécu, leur drame par le biais de sa plume 75 ou 80 ans après. Avec beaucoup de patience et de persévérance, son travail d’enquêtrice lève le silence sur cette terrible période, où héroïsme et barbarie se côtoyaient au quotidien. Son prochain livre : Le village du silence, paraîtra le 13 septembre 2023.

Le village du silence raconte : Bien que la Libération soit proche en ce mois de juillet 1944, les occupants allemands et leurs collaborateurs, pourchassent les parachutistes de la France libre et les résistants locaux. Ils terrorisent les campagnes du Centre-Bretagne à Duault (22) et à Saint-Marcel (56). Dans un village du Morbihan, deux femmes, réfugiées du Nord de la France avec toute leur famille, sont emmenées de force par des hommes armés et masqués. Elles sont abattues quelques heures plus tard à l’abri des regards. Quelques semaines plus tard, leurs corps sont découverts dans un endroit isolé. Qui sont-elles ? Pourquoi ont-elles été assassinées ? Depuis 80 ans, un silence assourdissant entoure cette double exécution. De leur passage dans ce village paisible, seule subsiste une tombe dans le cimetière communal. Éliminées physiquement, elles ont été effacées de la mémoire collective.

Ces deux femmes s’appelaient Agnès et Léontine. Stéphanie s’est intéressée à elles et son enquête s’est concentrée sur leur assassinat ! Elle a été aidée dans ses recherches grâce aux souvenirs de Louis Merlet, un ancien résistant de Plumelec. Il lui a révélé l’assassinat d’Agnès et Léontine dans ce même village, un drame qui l’a profondément marqué toute sa vie. Aujourd’hui, Louis Merlet est décédé, mais son combat pour la vérité continue avec le récit de Stéphanie.

 Stéphanie Trouillard est originaire de Nantes (44), mais ses racines familiales sont dans le Morbihan. Domiciliée à Paris, Stéphanie Trouillard est écrivaine et journaliste pour France 24, aujourd’hui spécialisée en actualité internationale et en sports. Elle a exercé de nombreux postes : rédactrice, présentatrice et même réalisatrice TV. Passionnée d’Histoire, elle s’est spécialisée sur le déroulement de la Seconde Guerre mondiale et de l’occupation allemande, en racontant de petites histoires dans la grande Histoire ! Elle a notamment réalisé en 2017 un webdocumentaire : Si je reviens un jour. Elle s’est aidée des lettres retrouvées de Louise Pikovsky, l’histoire vraie d’une jeune lycéenne parisienne déportée à Auschwitz : La famille Pikovsky est arrêtée le 22 janvier 1944 : les parents et leurs quatre enfants : Annette, Jean, Lucie et Louise. Ils sont déportés le 3 février 1944. Ils ne sont jamais revenus. Ce travail de mémoire a été récompensé par de nombreux prix en France et en Europe. Si je reviens un jour a aussi été adaptée en bande dessinée, parue aux Éditions Des Ronds dans l’O, en 2020.

C’est à partir de 2012, que Stéphanie Trouillard s’intéresse de plus près à son grand-oncle André Gondet. Il est le frère de son grand-père Félix. Elle a très peu entendu parler de lui dans sa famille. Elle sait qu’il a été résistant et qu’il a été tué ! Son nom figure pourtant sur le monument aux morts et un portrait de lui est accroché sur le mur de la chambre chez ses grands-parents qui vivent à la ferme des Hardys-Béhélec à Saint-Marcel (56). Stéphanie se posent des tas de questions : qui était cet homme ? Quel a été son combat ?  Comment est-il mort ? Elle entame alors de longues recherches, un travail qui la conduit jusqu’en Allemagne. Elle interroge des témoins et rencontre des anciens résistants du secteur : Marcel Bergamasco et Anne-Marie Perret, (âgés tous les deux de 98 ans aujourd’hui), toujours en mesure de témoigner et qui ont participé au maquis de Saint-Marcel et aux combats du 18 juin 44. Pendant cinq années, Stéphanie Trouillard rassemble petit à petit, le puzzle de la courte existence de ce grand-oncle, ce résistant morbihannais qui s’écroule sous les balles allemandes au milieu de ses camarades résistants non loin de la ferme de la Nouette, le PC du maquis de Saint-Marcel, le 12 juillet 1944 à l’âge de 23 ans. Le livre de Stéphanie Trouillard : Mon oncle de l’ombre sort en 2018.

Stéphanie Trouillard

Rénové pendant 18 mois, puis inauguré en septembre 2021, le nouveau Musée de la Résistance en Bretagne a accueilli Stéphanie Trouillard qui a présenté son livre lors d’une conférence auprès du public : l’objectif de cette rencontre est aussi d’apporter une aide, des conseils, à ceux et celles qui souhaitent comme moi retrouver des actes de résistance accomplis par un proche. Stéphanie a détaillé le déroulement, comment elle s’y est prise pour se lancer sur les traces de son résistant ? Comment enquêter ? où et comment consulter les archives ? et a encouragé les auditeurs, etc. Aujourd’hui, elle est fière d’avoir réussi à donner une place dans l’Histoire à ce grand-oncle mort pour la France, puisque outre le livre, sa photographie figure sur le parcours de visite du Musée. Une rue à Bohal porte également le nom de André Gondet, une émotion supplémentaire pour l’auteure !

En avril 2021, Stéphanie Trouillard s’intéresse à un autre documentaire titré Le sourire D’Auschwitz, l’histoire vécue par Marie-Louise Moru appelée couramment Lisette. Longtemps restée elle aussi dans l’ombre, cette jeune résistante de Port-Louis (56) a été déportée dans le camp de concentration d’Auschwitz. Le destin tragique de cette jeune bretonne retrouve, elle aussi, la lumière avec Stéphanie Trouillard ! La BD sortira fin janvier 2024, toujours aux éditions Des Ronds dans l’O.

Infos pratiques

Le village du silence de Stéphanie Trouillard, aux éditions Skol Vreizh – 41, quai de Léon, à Morlaix (29) 

Contact : 02 98 62 17 20  ou skol.vreizh@wanadoo.fr 

Livre disponible à partir du 13 septembre 2023 

Contact : Stéphanie Trouillard 

s.trouillard@gmail.com

https://www.facebook.com/stephanie.trouillard.58

Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.

1 COMMENTAIRE

  1. je ne connaissais pas Stéphanie Trouillard mais je m’intéresse depuis mon plus jeune âge à la 2e guerre mondiale! mon père et mon grand père ont été ce qu’on appelle aujourd’hui des victimes collatérales de la guerre . Mon père est mort en Septembre 42 à Clermont Ferrand oû il était réfugié avec ma mère de la zone interdite et mon grand père des conséquences du Bombardement allié de mai i44 à ChambéryJ. e suis partie de Paris pour la première fois à 5ans en 48 avec ma grandmère qui voulait aller voir Caen,saville natale:je n’ai jamais oublié le trajet de L’Abbaye aux Hommes à l’Abbaye aux Dames seules demeuraient les tours ,tout le reste était en ruines.
    Depuis cette date toutes les villes en ruines me rappellent Caen
    Nous sommes allées l’été 49 à Lesconil et j’ai rencontré une voisine qui était revenue de Ravensbruck alors que son mari était mort à Mathausen : tous les deux avaient caché des aviateurs anglais à Nantes ou à lesconil
    Je suis allée récemment au musée de Champigny sur Marne— et depuis que je suis en retraite,j e lis beaucoup de livres sur l’occupation, les camps la Shoah et je recherche encore des témoignages surL’université de Strasbourg à Clermont etc.

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