Puiser dans nos ressources personnelles, rester créatif et force de proposition, voilà à quoi le confinement nous confronte depuis plus de trois semaines, parfois avec de belles réussites qui redonnent le moral à tout le monde. C’est l’objectif de Lucie Mermiesse et François-Yves Hillion qui proposent du 10 au 13 avril 2020 de les suivre avec une quarantaine d’artistes sur les réseaux sociaux pour un festival d’un genre différent, interdiction des manifestations culturelles et des rassemblements oblige, mais un festival tout de même : Stay Rock Stay Home.

L’idée leur est venue presque naturellement il y a deux semaines. Depuis ils y travaillent à distance pour créer leur programmation à partir de leur réseau et en faisant un appel aux artistes volontaires via les outils du web.

Elle, attachée de presse confinée à Paris, est auto-entrepreneuse dans le domaine des musiques actuelles depuis 2016, apres une première expérience réussie dans l’accompagnement d’artistes de quatre années au sein d’une petite structure.

LUCIE MERMIESSE
LUCIE MERMIESSE

Son agence s’appelle See you in LA, comme un rêve personnel devenu réalité, celui de partir sur la côte Ouest des Etats-Unis, d’y trouver l’énergie et la confiance nécessaires pour croire en soi, en son projet, et rentrer à Paris avec la ferme intention de partager cette envie d’en découdre et de surmonter les obstacles.

Groupes et artistes solo sont de plus en plus nombreux à solliciter LUCIE MERMIESSE pour pouvoir se concentrer sur le volet artistique de leur travail, souvent compromis par la nécessité de passer plus de temps à se vendre qu’à créer, répéter, enregistrer et se produire sur scène.

« C’est très compliqué pour tout le monde, c’est pour cela qu’il faut être solidaire et faire preuve de créativité, d’audace » Lucie Mermiesse.

Ce qui est vrai en temps « normal » dans les musiques actuelles est encore plus prégnant et rédhibitoire en période de crise mondiale comme celle que nous traversons. Le Spectacle vivant ne se relèvera peut-être pas de cet arrêt brutal de l’économie culturelle, mais ne s’avoue pas vaincu pour autant. Des initiatives se font jour de toute part pour garder le lien entre structures, lieux, compagnies et les publics.

fanch hillion
FANCH HILLION

Les artistes ne manquent pas de génie pour se regrouper autrement et produire de belles créations inédites largement relayées par les internautes.

La démarche de Lucie et François-Yves propose une autre forme de mise en synergie des talents grâce au numérique et invite les festivaliers du virtuel à jouer le jeu en visionnant les Live confinés qui seront mis en ligne du 10 au 13 avril. Ces vidéos d’un format de 20′ constitueront à partir de ce rendez-vous inhabituel une sorte de base de données mutualisée, une archive originale de cet épisode de l’Histoire mondiale.

Lui, confiné à Toulouse, webziner, est bien connu des auditeurs d’une de nos radios associatives bretonnes basée à Pontivy, d’où François-Yves Hillion est originaire : Radio Bro Gwened, mais son audience ne se limite plus au Morbihan depuis longtemps. Rockfanch, nom donné à son webzine, est devenu sa marque de fabrique.

LUCIE MERMIESSE et François-Yves Hillion travaillent ensemble depuis un an sans s’être jamais rencontrés. C’est aussi cela la génération numérique. Voici la programmation qu’ils ont concoctée sur le mode « fait à la maison » pour le plaisir de nos yeux, de nos oreilles.

Albe, Bandit Bandit, Bambou, Bazar Bellamy, Beach Scvm,Blowsom, Charlotte Fever, Cheap Teen, Cloud, Coralie Royer, Damantra, Darta La, Datcha Mandala, Denuit, Dusk Totem, Facteur Zebre, Fat ‘n’ Mean, Francoeur, Holy Louis, Kasbah, Katcross, Joe Cheap & his Ubiks, La Pièta, La Vague, Loud Anonymity, Marty Went Back, Mess, Nicolas Woilet, Normcore, Rovski,Sarah Mikovski, Schizofragma, Skopitone Sisko, Sun, Sweet Monsters, Terre-Neuve et Underground Therapy.

L’affiche prévoit une carte Blanche à Shogg Maze : Ploum, Grincheux, Obsimo et Pixit.

Un dernier groupe vient de s’ajouter à cette brochette d’artistes incroyable. Son nom est on ne peut mieux trouvé vu le contexte si particulier de ce festival du nouveau monde : Originally Nowhere. A méditer au passage.

Le tout est à découvrir du 10 au 13 avril sur les liens en fin d’article, on vous laisse choisir le décor « maison » et le niveau de décibel. Au moins, vous n’aurez pas à faire la queue pour acheter votre repas au food truck. Voyons les choses du bon côté.

Parole de webziner : François-Yves Hillion répond à nos questions

Pourquoi t’être lancé dans l’organisation de Stay Rock Stay Home ?
En fait, c’est pour continuer à diffuser les artistes. Les salles de concerts étant fermées, il faut continuer à diffuser la musique. Pouvoir faire s’exprimer les artistes. Beaucoup ont déjà tenté le “e-festival” mais avec Lucie, nous avons voulu faire quelque chose sur un weekend complet, comme un vrai festival. Un temps donné court avec des prestations qui s’enchainent. Chaque artiste a vingt minutes pour partager sa prestation vidéo. Il utilise ce qu’il veut. Il peut être en solo, en écrans partagés. Electrique ou acoustique. L’important c’est qu’il ou elle puisse s’exprimer.

Où avez-vous trouvé les ressources pour créer cette programmation inédite ?
Les ressources sont simples. Nous avons d’abord cherché dans nos carnets d’adresses respectifs et contacté les copines, les copains. C’était ça aussi l’idée de départ. Pouvoir diffuser nos amis puisque souvent les autres “e festivals” ne prennent en compte qu’un certain type de groupes. Ceux déjà signés par exemple.

C’est important de diffuser un maximum de  groupes de styles et d’univers différents. Nous ne nous sommes pas fixé de limites tant au niveau des formations que des styles musicaux ou de la distance. Les groupes programmés viennent à peu près de toute la France.

Ils sont une quarantaine et nous tenions aussi à faire une place importante à la parité, avec pas mal d’artistes féminines au programme. C’est important de valoriser toutes ces valeurs-là à travers un tel événement. Des valeurs de diversité, de parité, d’humanité en fait.

Et l’importance du numérique, des réseaux sociaux ?
Avec cette expérience de confinement, chacun se rend compte que le numérique a pris une place essentielle dans nos vies. Il nous permet de rester connecté au monde plus que jamais. Nous savions que les réseaux sociaux nous relient au monde en bouleversant notre rapport au temps, à la distance, au quotidien, à l’information, mais nous mesurons mieux depuis cette crise mondiale liée à la pandémie du Covid-19 combien ils nous permettent de ne pas être isolé.

Tous les outils numériques à notre disposition, parce que nous avons la chance de vivre dans une société connectée, sans trop de problème d’accès aux réseaux ou de coupure de courant, se révèlent être des moyens formidables pour faire des choses ensemble sans être contraints par la distance qui nous sépare.

Qu’attends-tu de cette édition Zéro et peut-être unique de Stay Rock Stay Home ?
Que les gens puissent oublier ce moment triste et angoissant qu’est le confinement et qu’ils puissent se divertir avec ce festival. Pouvoir boire un coup devant leur PC en regardant la prestation d’un.e de leur artiste préféré.e, mais aussi profiter de l’occasion pour découvrir de nouveaux groupes, d’autres univers musicaux.

C’est avant tout cela qui compte : trouver du sens à s’évader de notre quotidien étriqué le temps d’une manifestation culturelle de qualité qui restera, grâce à la magie des algorithmes et du web, à l’intérêt des médias pour cette initiative 100% bénévole, un témoignage précieux de notre esprit solidaire, profondément rock’n roll dans tous les sens du terme, en toute circonstance.

Pour soutenir, participer, relayer, commenter, voici la page de l’événement

https://www.facebook.com/events/218169962740949/

Pour visionner les vidéos, les prestations des artistes, c’est là, au choix.

https://www.facebook.com/rockfanchofficiel/

https://www.facebook.com/seeyouinla/

Francoise Ramel
La vie est un voyage, je la vois comme telle avec ses escales, ses ports d’attache, ses caps, jusqu’à cet horizon où réel et imaginaire s’embrassent entre les lignes : l’écriture. Françoise Ramel vit en Bretagne au cœur de l’Argoat.

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