Training Spot se déroule du 23 au 26 août 2022 sur la dalle du Colombier à Rennes, puis place Sainte-Anne du 29 août au 2 septembre. Cet atelier de pratique et d’initiation aux danses du hip-hop a été conçu par le danseur et chorégraphe Blondy Mota-Kisoka, invité du Centre de chorégraphie nationale de Rennes et de Bretagne pour proposer cet espace de transmission et de découverte en place publique et ouvert à tous les niveaux.

Mardi 23 août, la dalle du Colombier à Rennes s’est animée de nombreux stands et d’activités à destination de toute la famille. Le Centre de chorégraphie national de Rennes et de Bretagne (CCNRB) était de la (block) partie avec la première session de Training Spot. En français, un lieu d’entraînement. C’est ce en quoi consiste le projet itinérant imaginé en 2017 par le danseur et chorégraphe parisien Blondy Mota-Kisoka et la compagnie de hip-hop Street Dance Paris. Après La Chapelle dans le 18e arrondissement de la capitale, Bondy, Saint-Ouen et Montreuil, c’est au tour de Rennes, pour la première fois en province, d’accueillir les pas de danse et les figures acrobatiques des breakers, toutes les après-midi en semaine jusqu’au 2 septembre.

training spot rennes
© Laurent Meunier

Pour Aurélien Mouafo, danseur, chorégraphe et formateur au CCNRB, Training Spot « est une bonne transition entre la période estivale et le début des cours donnés par le CCNRB, une façon de créer un premier contact en dehors des murs pour attirer des élèves ». Depuis 2019, le CCNRB est dirigé par le collectif FAIR-E, une réunion de danseurs et danseuses issu·e·s du vaste univers des danses hip-hop qui a su impulser une nouvelle dynamique à l’ancien Musée de la danse. Durant la dernière saison, pas moins de 150 élèves ont participé aux différents cours et stages proposés aux adeptes de tout âge (à partir de 5 ans) de popping, locking, b-boying, house dance, et autres techniques qui font les danses hip-hop. Training Spot était l’occasion de réunir cette communauté et d’organiser un événement dans le cœur de Rennes tout en conviant une vieille connaissance : Blondy Mota-Kisoka.

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Blondy Mota-Kisoka (gauche) et Aurélien Mouafo (droite).

Danseur depuis 2001, Blondy Mota-Kisoka est passé par bien des projets, dont plusieurs l’ont fait rencontrer ou travailler avec des membres du collectif FAIR-E depuis une douzaine d’années. Autodidacte, c’est en admirant les pas de Michael Jackson qu’il commence à danser. Arrivé en France, il suit des cours pour donner ses premiers spectacles de rue entre 2002 et 2003. Hanté par les mouvements du roi de la pop, il continue ses recherches personnelles jusqu’à en trouver la clé : le « robot », danse funkstyle popularisée par l’émission de télévision américaine Soul Train et le tube de Rufus Thomas Funky Robot .

Mix entre la danse et le mime inspiré d’artistes comme Robert Shields, Charlie Chaplin et Étienne Decroux, le robot fait partie de la famille de l’animation (prononcé à l’anglaise), des mouvements de danse qui imitent ceux de personnages et créatures du cinéma classique comme Godzilla, King Kong ou les monstres du Septième voyage de Sinbad. Passionné par le sujet, Blondy Mota-Kisoka en devient un fervent défenseur en France et travaille actuellement à un livre qui en décrit l’histoire et les déclinaisons. Depuis 2019, il donne aussi des cours spécifiquement dédiés à ces techniques.

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© Laurent Meunier

Quant à Training Spot, le projet naît en 2017 dans le cadre d’une collaboration avec la mairie du 18e arrondissement de Paris. La première édition a lieu à La Chapelle, là où Blondy a suivi ses premiers cours de danse. « En France il y a pas mal de cours hip-hop désormais, mais il faut savoir où aller pour en voir. Alors, pourquoi ne pas faire ça dans la rue ? Pas dans le cadre d’un spectacle, mais de l’apprentissage », explique-t-il. « Il y a là-dedans l’envie d’un retour aux fondamentaux », affirme pour sa part Aurélien Mouafo. Car à l’heure où le hip-hop s’est largement démocratisé, sa danse s’est aussi davantage enfermée dans des lieux dédiés, alors qu’elle s’est à l’origine épanouie en plein air, « dans les block parties, dans les coins de rue, sur les cartons », comme le rappelle Aurélien.

L’intérêt d’une telle forme est alors de revenir à des formes de transmissions plus libres, moins formelles. « En salle, pour un cours d’une heure ou deux, on se sent forcé de rester jusqu’au bout. Dans la rue, le temps est illimité. Quand on fatigue, on s’assoit dans un coin et on regarde les autres faire, on apprend comme ça, et on revient quand on se sent chaud », témoigne Aurélien. Training Spot reprend cette idée d’enseignement par l’exemple davantage que par l’instruction. « Plutôt que d’être dans quelque chose de scolaire, tu as la liberté d’apprendre à ton rythme. Tu peux participer 10 minutes ou toute la semaine, sans obligation. Tu t’entraînes, d’autres s’entraînent à côté de toi et te montrent jusqu’où tu peux aller en travaillant », explique Blondy Mota-Kisoka.

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Danseurs ou danseuses confirmé·es, novices, curieux ou curieuses de passage peuvent donc se joindre à l’atelier à leur gré. Les plus expérimenté·e·s recevront des conseils pour améliorer leurs gestes ou leur présence scénique, les débutant·e·s pourront apprendre les bases. Pas de programme précis à suivre de bout en bout, pas d’exigence ni de prérequis : « on fait avec le public en face », résume Blondy.

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Pour l’aider tout au long de ces deux semaines, Blondy est venu accompagné de membres de Street Dance Paris, compagnie avec qui il a lancé le projet à l’origine, et de Bot’s Kingdom, un autre groupe qu’il a fondé pour travailler plus précisément sur les techniques de l’animation. Parmi les formateurs présents, Mathieu Rassin, alias Thieu, enseigne le top rock, les pas de préparation effectués debout avant de se mettre au sol, et le flow, la dimension esthétique des mouvements. Mohammed El Yandouzi, alias Moha, est plutôt spécialiste du footwork, les pas de danse au sol, et notamment du freeze, fait de s’immobiliser sur ses appuis (mains, tête ou parties du corps) pour prendre une pose qui souligne la figure effectuée. Samuel Florimond est expert en phases, aussi appelés power mooves : des mouvements rotatifs et répétés à l’infini, sans poser le pied au sol. Enfin, Killian Herbunot, en danse debout, est plutôt versé en animation. Cette diversité permet d’offrir un bagage assez complet aux amateurs et amatrices.

Chaque après-midi de Training Spot se conclut par une représentation collective, assurée par les danseurs formateurs et auxquelles peuvent se joindre les participant·e·s. De quoi raviver le centre-ville de Rennes, bien morne au mois d’août, en improvisant de belles block parties.

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Informations pratiques

Les rendez-vous :
• Du mardi 23 au vendredi 26 août à la dalle du Colombier, tous les jours de 12h30 à 17h30
• Du lundi 29 août au vendredi 2 septembre à la Place Sainte-Anne, tous les jours de 13h à 18h

Avec
Mohamed El Yandouzi aka Moha (Footwork)
Samuel Florimond aka Magnum (Power move/phase)
Killian Herbunot (Wave/danse debout)
Blondy Mota-Kisoka aka Blondy (Animation robot/popping)
Mathieu Rassin aka Thieu (Top rock)

Participation libre et gratuite

CCNRB

Jean Gueguen
J'aime ma littérature télévisée, ma musique électronique, et ma culture festive !

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