panique olympique
Panique Olympique © Compagnie Volubilis

Panique Olympique, chorégraphie XXL dansée par un groupe de 200 amateurs et débutants volontaires de Rennes, aura lieu au parc Saint-Cyr samedi 1er juin 2024. Invités par les Tombées de la nuit, Agnès Pelletier et les danseurs de la compagnie Volubilis auront trois jours pour apprendre une chorégraphie de 50 minutes à 200 danseurs en herbe (ou pas) avant la représentation du samedi. Unidivers s’est entretenu avec Agnès Pelletier, chorégraphe de la Cie Volubilis et de Panique Olympique. Les inscriptions sont toujours ouvertes pour les Rennais, voir le lien en fin d’article.

La Cie Volubilis, installée à Niort depuis 2006 a deux ambitions principales : faire vivre la pratique de la danse amateur et s’aventurer dans l’espace public avec des productions qui se performent dans des lieux non dédiés à la danse. « On s’est demandé comment un espace public traversé par les habitants au quotidien peut devenir un corps social poétique », explique Agnès Pelletier, chorégraphe. Ces idées se réunissent dans la création de Panique Olympique #1 en 2018, le nom vient par hasard, bien avant que le projet s’inscrive dans le calendrier des JO. Depuis, six chorégraphies sur ce même thème ont été créées par Agnès Pelletier, une par an. Panique Olympique #6 à Rennes intervient deux semaines avant La (très) Grande Forme, qui jouera la même chorégraphie avec près de 1000 danseurs à Paris dans le cadre des Olympiades culturelles des JO 2024 le 15 juin.

« Le geste sportif est proche, voire identique, du geste dansé, la différence vient de la dimension poétique et un peu moins compétitive du second », selon Agnès Pelletier. La chorégraphie reprend des gestes communs de sport et joue sur les appuis, les temps et le corps afin d’ajouter une dimension artistique marquée. Le premier Panique Olympique se joue à Bordeaux en 2018 avant de s’étendre à toute la Nouvelle Aquitaine : Poitiers, Angers, Cognac, etc. Et à l’étranger au Liban et à Marrakech. « En six ans, nous avons réussi à créer une grosse communauté de danseurs, plus de 3500 personnes ont participé à au moins une Panique Olympique. »

L’inscription du projet dans le calendrier des JO de Paris 24 vient en 2021, lors de la quatrième écriture. Rennes est la première ville en France (hors Nouvelle-Aquitaine) à accueillir cette grande chorégraphie l’année des jeux, une venue qui coïncide avec le passage de la flamme olympique dans la capitale bretonne. « Personne n’a réussi à faire la même chose en Nouvelle-Aquitaine pour des questions de calendrier, on est super content ! »

Cie Volubilis Panique Olympique
Panique Olympique de la Cie Volubilis. Photo de Marc Planchenault

À Rennes, quelques danseurs viendront de l’équipe de Niort, dont cinq à six professionnels de la Cie Volubilis qui accompagneront Agnès Pelletier pour enseigner avec diligence la chorégraphie aux amateurs et débutants qui n’ont jamais participé. Ils seront également danseurs dans la production finale. Les participants seront invités pendant trois jours (10h en tout) durant la semaine de représentation pour apprendre la chorégraphie. Mercredi 29, jeudi 30 et vendredi 31 mai, les danseurs professionnels accueillent les scolaires (collégiens et lycéens) en journée et les adultes en soirée. Ils seront réunis pour la première fois le matin du jour J, les enfants à partir de 8 ans sont aussi les bienvenus, accompagnés par un parent.

Panique Olympique #6 se trouve être un mélange des idées du #4 et du #5. « La forme est largement inspirée du 4e, on y retrouve l’idée du cercle avec lequel nous faisons un lien avec la piste d’athlétisme, nous avions utilisé de la peinture blanche pour les tracés. » Dans la cinquième version, les danseurs avaient pour plateau 10 cm de terre posés sur une bâche, dans l’espace public. « Un espace de terre sur une bulle minérale c’est très fort, ça évoque aussi la terre qui revient à travers le goudron », les deux idées sont gardées cette année, la terre sera déposée sur un drap blanc et la chorégraphie amènera les danseurs à créer des tracés dedans, en cercle. Le spectacle dure 50 minutes, soit le double des versions précédentes.

« La chorégraphie intervient comme une pièce avec un début, un déroulement et une fin. Ce n’est pas un flashmob, ça demande un peu plus d’investissement de la part des participants, Ils s’engagent dans un grand processus. »

Agnès Pelletier

De l’investissement est requis, mais le but est aussi de s’amuser et de traiter l’exercice comme un exutoire. Les danseurs s’habillent comme ils le souhaitent, de la tenue de sport caricaturée à la l’habit du dimanche. « On est dans l’absurdité, on invente les règles du jeu, on s’amuse du sérieux du sport et de la danse ». La musique créée par Yann Servoz extrait des commentaires d’arbitres, des sons de stades de sport ou de studios de danse, tout est complètement détourné et superposé. On retrouve également des musiques existantes trafiquées entre électro et classique.

Compagnie Volubilis Panique Olympique
Panique Olympique de la Cie Volubilis. Photo de Marc Planchenault

« On travaille beaucoup sur l’écoute et le regard des uns envers les autres et on réussit à avoir une synchronisation, il y a des petits décalages avec la foule, mais la majorité des mouvements se font ensemble, c’est incroyable ! » Le tout dans une prestation vivante et complètement démystifiée : la chorégraphie de Panique Olympique est entièrement accessible à des personnes qui n’ont jamais fait de danse et qui ne sont pas forcément athlétiques. Ce pari est possible grâce à la « richesse de la danse contemporaine », une certaine technique est nécessaire, mais il s’agit surtout du corps et de ses sensations. « Un débutant en danse classique, c’est une catastrophe, il a l’air ridicule pendant longtemps, c’est une chance de pouvoir être danseur contemporain sans avoir pratiqué pendant dix ans avant. »

Son accessibilité est due aussi au fait que des gestes sportifs soient repris, intégrés et adaptés à la chorégraphie : on retrouve le coup de poing en boxe, la manchette du volley ou encore la couronne au-dessus de la tête de la danse classique. Des images connues même quand on ne pratique pas de sport !

INFOS PRATIQUES

Panique Olympique #6 à Rennes avec Tombées de la nuit
Lieu : Parc Saint-Cyr, 56 rue Papu, 35000 Rennes
Représentation à 17h

Inscription pour Rennes
Il est nécessaire d’être disponible pendant les répétitions : Mercredi 29, jeudi 30 et vendredi 31 mai 2024, de 19h à 22h
Et sur le samedi 1er juin (de 10h à 18h -> répétition générale et représentation)

Panique Olympique #6, La (très) Grande Forme à Paris, place de l’Hôtel de Ville, le 15 juin 2024.
800 personnes attendues sur inscription

Cie Volubilis
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