Amadou Sanogo présente à La Criée centre d’art contemporain de Rennes un ensemble de quinze toiles de grand format spécialement réalisées pour l’occasion. Elles composent un inventaire à La Bruyère d’une société malienne contemporaine évoluant entre la richesse de son héritage culturel et l’énergie et la complexité du présent. Du 26 mai au 30 août 2020.

Amadou Sanogo, Iŋɛtukuli bɛi Bɔlɔ ngaisetɛ mɔkɔ tɔw la. (Tu peux cacher ton regard, mais tu ne peux pas cacher celui des autres.), 2019
160 × 14 cm, acrylique sur toile
courtesy de l’artiste et de la galerie MAGNIN-A, Paris
photo : Florian Kleinefenn
Amadou Sanogo, Ka kun kolo di mama nika nɛkun minɛna (On lui confie la tête, mais on lui retire la langue), 2019
205 × 18 cm, acrylique sur toile
courtesy de l’artiste et de la galerie MAGNIN-A, Paris
photo : Florian Kleinefenn
Amadou Sanogo, Kɔ dimi tɔ fila tɛse ka sɛmɛ ŋɔkɔnna. (Deux personnes qui ont mal au dos ne peuvent se soutenir.), 2020
174 × 170 cm, acrylique sur toile
courtesy de l’artiste et de la galerie MAGNIN-A, Paris
photo : Florian Kleinefenn

Les peintures d’Amadou Sanogo, au style direct et synthétique, sont immédiatement reconnaissables : un personnage (plus rarement deux) se détache sur un fond monochrome auquel vient se superposer un carré ou rectangle, souvent composé de motifs répétitifs. Les corps, masses sombres, parfois morcelées, sont porteurs d’éléments à forte valeur symbolique, comme les fleurs (pour signifier l’importance de l’harmonie entre les hommes) ou les gants (pour dire la nécessité du combat).

Les personnages d’Amadou Sanogo semblent soit en suspension, soit dans un équilibre précaire. Ils sont porteurs d’un questionnement, voire d’une inquiétude, que vient adoucir le choix de couleurs franches pour le fond des toiles, les rehauts de blanc, de rouge ou de jaune et la vibration des motifs – principalement des ronds et des points. Les toiles d’Amadou Sanogo présentées à La Criée sont toutes basées sur des proverbes bambaras. Elles sont l’écho du quotidien de l’artiste, qu’il s’agisse d’interrogations ou événements personnels ou liés à l’actualité sociale, politique, économique. Ainsi, par exemple, Ka kun kolo di mama nika nɛkun minɛna (On lui a confié la tête mais arraché la langue), où l’on voit un personnage assis à une table sur laquelle est posée une langue, illustre à la fois le proverbe bambara qui donne son titre à la toile et un événement récent : lors des dernières rencontres photographiques de Bamako le directeur de la biennale a été littéralement privé de parole lors du vernissage.

Les œuvres d’Amadou Sanogo ont une portée à la fois critique et humaniste. En prise directe avec les aléas de la vie quotidienne, le recul qu’induit leur dimension philosophique est d’autant plus saisissante : elles sont des sagesses peintes.

amadou sanogo
Amadou Sanogo, Akaguɛlɛ mɔkɔni kɔnɔka kɛlɛ. (Il est difficile de se battre contre soi-même.), 2020 164 × 160 cm, acrylique sur toile courtesy de l’artiste et de la galerie MAGNIN-A, Parisphoto : Florian Kleinefenn

horaires
du mardi au vendredi de 12 h à 19 h
les samedis et dimanches et jours fériés de 14 h à 19 h

entrée libre
métro : République
bus : La Criée

 

commissariat : Sophie Kaplan
production : La Criée centre d’art contemporain, Rennes

Rennes
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