Octobre est l’équivalent, en matière de BD, de la rentrée littéraire de septembre. Difficile de choisir parmi des centaines de parutions. Petit choix subjectif.

 

La chat du Rabbin

Pour débuter tournons-nous vers des valeurs sûres, celles des séries en cours, dont les publications sont attendues avec impatience. Le tome 9 de Le chat du Rabbin (1) revient ainsi sur un épisode fondateur de la série : la disparition de la femme du rabbin et la décision de garder un chat pour Zlabia. Un retour en arrière étonnant.

Undertaker

Autre série celle d’Untertaker, qui atteint un régime de croisière avec la parution du tome 5: L’Indien Blanc (2). Jonas Crow, le célèbre croque-mort est appelé pour rechercher un Indien blanc, auteur supposé d’une attaque de diligence. Un incontournable pour les amateurs de western où le dessin de Ralph Mayer fait toujours merveille.

Les tuniques bleues

Restons dans le domaine du western avec la série mythique Les Tuniques Bleues (3) qui a plus de cinquante ans d’existence et fête ce mois-ci son numéro 63 ! Dans La Bataille du cratère Blutch et Chesterfield sont chargés de creuser un tunnel pour surprendre l’ennemi par …. en dessous. Humour et histoire réelle sont toujours au rendez-vous pour des BD qui séduisent toujours petits et grands.

Holmes

Tome 5 pour la série Holmes débutée en 2008 dans laquelle, avec Le frère aîné (4), se poursuit l’enquête sur les traces de Sherlock Holmes, pour connaître enfin l’homme qui se cache derrière le détective mort le 4 mai 1891. Un tome décisif peut-être pour savoir si le célèbre Sherlock Holmes s’est effectivement suicidé ?

Violette Morris

Chez Futuropolis encore, le deuxième tome d’une biographie qui a rencontré un grand succès lors de la parution du premier opus : Violette Morris (5) cette femme scandaleuse, championne toutes catégories. Dans les années 30, elle est l’égérie du Tout-Paris mondain et culturel, chanteuse de cabaret et devient l’amie des stars de l’époque… Voilà pour le côté lumineux. Mais il y a un côté sombre. Pendant l’Occupation, elle a collaboré avec les nazis. Plus tard, on la surnommera « la hyène de la Gestapo ». Et le 26 avril 1944, elle est abattue par le maquis Surcouf. Mais l’assassinat de cette  femme « À abattre par tous moyens » ne cache-t-il pas autre chose ?

Yuan journal d'une adoption

Beaucoup plus douce est la couverture de Yuan, Journal d’une adoption (6), qui raconte aussi l’Histoire, celle de la Chine au milieu des années 90 : la douceur du trait annonce un récit tendre et sincère sur le parcours d’une adoption. En janvier 1996, Marie et Armand reçoivent un courrier qui va bouleverser leur vie ! Yuan Yang, petite fille de 6 mois vient en effet de leur être « attribuée » par les autorités chinoises. Après de longs mois d’attente, le couple est enfin autorisé à partir à la rencontre de ce bébé tant espéré dans son pays d’origine. En même temps que leur fille, ils découvrent alors une culture et un pays multi-millénaire qui commence à peine à s’ouvrir au monde. Un récit autobiographique qui s’annonce émouvant et pédagogique.

Les couloirs aériens

Une nouvelle BD de Davodeau est toujours un événement. Avec le titre énigmatique de Les couloirs aériens (7), le lecteur est invité à écouter un cinquantenaire racontant une histoire de sa jeunesse estudiantine alors qu’il s’apprête à changer de vie. On n’en saura pas plus, mais les premières pages enneigées donnent envie de découvrir la suite.

Senso

On aime Alfred, l’auteur de Come Prima ou encore de Pourquoi j’ai tué Pierre . Son dessin pur et le thème de ses histoires empreints de grande sensibilité devraient faire de Senso (8) un nouveau succès de librairie. Un homme, une femme, un parc, une nuit italienne qui n’en finit pas… Il n’était pas convié. Elle ne voulait pas venir. Les voilà pourtant réunis à cette fête de mariage, dans un vieil hôtel du sud de l’Italie, entouré d’un parc immense. Leur rencontre, inattendue, est celle de deux personnages un peu à la dérive au milieu d’une fête qui ne les concerne pas. Germano et Elena s’accrochent alors l’un à l’autre et se laissent guider par leur désir mutuel de donner, le temps d’une nuit, un sens à leur vie.

Elvis, Ombre et lumière

Une couverture sombre pour le destin tragique de Elvis : ombre et lumière (9). Kent et Patrick Mahé racontent le destin grandiose et tragique du « King » de sa naissance dans une baraque de Tupelo à sa mort dans son domaine de Graceland en 1977. Elvis ne cessait jamais de chanter, partout, avec tout le monde, et pas seulement le rock. Lorsqu’il chantait, il était totalement habité. C’est son innocence qui a fait sa force et l’a aussi perdu. Sa rencontre avec le Colonel Parker n’est pas une chance, c’est un désastre. Un traitement couleur et un dessin qui rappellent les biographies de Catel. Un compliment à confirmer par une lecture complète.

Dans les forêts de Sibérie

Les derniers livres de Sylvain Tesson rencontrent un lectorat de plus en plus important. Nul doute qu’il élargisse celui-ci en faisant une intrusion dans la BD. Avec Virgile Dureuil au dessin, il adapte l’un de ses best-sellers Dans les forêts de Sibérie (10) chez Casterman. Peut-on quitter la ville et son quotidien pour aller vivre au bout du monde, tel est le défi que s’est donné l’auteur. De février à juillet 2010, l’écrivain voyageur a choisi de vivre la fin de l’hiver puis le printemps sibérien. Habitant seul une cabane au bord du Lac Baïkal, il s’est plié au silence pour vivre lentement, environné de livres, de vodka et de souvenirs. Sans déranger la nature, mais en s’interrogeant avec elle dans une introspection au long cours, Tesson a marché, exploré, pêché, il a fait du patin à glace sur le lac et accepté l’hospitalité de ses rares voisins. Un dessin enneigé qui s’annonce grandiose à l’image des paysages rencontrés.

La fille de Vercingétorix

On ne peut terminer cette rubrique sans évoquer la BD qui va tout écraser sur son passage, faisant oublier parfois d’autres ouvrages de qualité. Astérix est de retour pour un 38e épisode. L’occasion, si on en croit le titre, de partir à la recherche de La fille de Vercingétorix (11).
Nous ne vous ferons pas découvrir ici le héros gaulois mais espérons vous avoir donné envie de parcourir la diversité de l’édition BD.

Bonnes lectures.

(1) La Reine de Shabbat de Johan Sfarr. Dargaud. Parution le 25 octobre. 14,99€.
(2) Dargaud. Ralph Meyer et Xavier Dorison. Parution le 31 octobre. 14,99€.
(3) Dupuis. Cauvin et Lambil. Parution le 25 octobre.
(4) Futuropolis. Cecil et Brunschwig. Parution le 9 octobre.
(5) À abattre par tous moyens de Galic, Grey, Kris. Parution le 9 octobre.
(6) Marie Jaffredo. Glénat. Parution le 9 octobre.
(7) Futuropolis. Parution le 25 octobre.
(8) Delcourt. Parution le 23 octobre.
(9) Delcourt. Parution le 16 octobre.
(10) Parution le 30 octobre.
(11) Parution le 24 octobre.

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Eric Rubert
Le duel Anquetil Poulidor sur les pentes du Puy-de-Dôme en 1964, les photos de Gilles Caron dans le Quartier latin en Mai 68, la peur des images des Sept boules de cristal de Hergé, les Nus bleus de Matisse sur un timbre poste, Voyage au bout de la Nuit de Céline ont façonné mon enfance et mon amour du vélo, de la peinture, de la littérature, de la BD et de la photographie. Toutes ces passions furent réunies, pendant douze années, dans le cadre d’un poste de rédacteur puis rédacteur en chef de la revue de la Fédération française de Cyclotourisme.

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