Il y a exactement 127 ans, le monde accueillait l’écrivaine et plasticienne-photographe nantaise Claude Cahun. Née le 25 octobre 1894 à Nantes, l’artiste polyvalente était politiquement et humainement engagée. Étroitement liée au mouvement surréaliste, Claude Cahun appartenait à l’Association des Écrivains et Artistes Révolutionnaires (AEAR) avec sa compagne et artiste nantaise Suzanne Malherbe. Hommage à une femme artiste aux multiples talents.

Née le 25 octobre 1894 dans une famille bourgeoise aisée, Lucy Schwob de son vrai nom, a pourtant eu une enfance malheureuse. D’abord confrontée à la maladie de sa mère, qui sombrait dans la démence, l’artiste en devenir fut ensuite victime de harcèlement par certaines de ses camarades lorsqu’elle était élève au lycée de jeunes filles de Nantes dans les années 1905. Jeune lycéenne alors que l’affaire Dreyfus battait son plein, elle fut persécutée en raison de ses origines juives. À la suite de ces évènements, elle fut retirée de l’établissement par son oncle, l’écrivain Marcel Schwob et n’y retournera que quelques années plus tard.

claude cahun
Claude Cahun et Suzanne Malherbe

C’est à son retour au lycée qu’elle entama une relation amoureuse avec la peintre, graveuse et collagiste Suzanne Malherbe, alias Marcel Moore, son amie de jeunesse. Malheureusement, toutes deux devinrent sœurs par alliance lorsque Maurice Schwob, père de Lucy Schwob, se remaria avec la mère de Suzanne Malherbe. Les deux amoureuses vécurent une relation clandestine jusqu’en 1918, année où elles s’installent à Paris. Elles restèrent l’une aux cotés de l’autre jusqu’à ce que la mort de Claude Cahun les sépare.

L’artiste connut ses premiers succès, notamment grâce à ses œuvres littéraires et ses mises en scènes théâtrales, pendant ces années parisiennes. En 1932, elle s’engagea au sein de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR) avec sa compagne, rencontrant notamment le théoricien surréaliste André Breton qu’elle fréquenta ainsi que l’écrivain dadaïste, puis surréaliste, René Crevel.

À partir des années 1910, elle commença la photographie, questionnant, à travers ses autoportraits, l’identité et les stéréotypes de genre. Tout au long de son parcours d’artiste, Claude Cahun, s’est appliquée à brouiller son genre. Déjà à ses débuts, en 1914, elle publiait ses textes dans la revue française le Mercure de France, sous le pseudonyme de Claude Courlis. C’est en 1917 qu’elle choisit le nom de Claude Cahun en référence à sa grand-mère paternelle, Mathilde Cahun. À partir des années 1990, elle connut une renaissance en étant érigée comme symbole des théories du genre.

De son vivant, Claude Cahun mena également un combat pour les droits des hommes et femmes homosexuel.le.s en participant à la rédaction des revues Inversions, revue littéraire consacrée à la défense des inverti.e.s.

Entre 1940 et 1945, l’artiste et sa compagne Suzanne Malherbe participèrent à la Résistance alors que la ville de Jersey, dans laquelle elles avaient acheté une ferme, est occupée par les Allemands. Toutes deux, qui distribuaient notamment des tracts signés Le soldat sans nom, furent repérées et convoquées à des interrogatoires à la suite desquels on les condamna à mort. Elles seront finalement libérées en 1945.

Cette période fut particulièrement marquante pour Lucy Schwob qui verra sa santé mentale se dégrader. Elle tenta de renouer avec ses amis artistes en 1953, mais décéda le 8 décembre 1954 à Jersey, à l’âge de 60 ans.

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