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Mokhtar et Liliane Chreim aux Trans Musicales. Photo : NicoM.

Le festival Nos Futurs accueillera dans le hall des Champs Libres le groupe de musique Mokhtar le vendredi 22 mars 2024. Les Rennais et Rennaises auront l’occasion d’enflammer la piste à l’orée du printemps, avec ce quintet musical au croisement des genres. Rencontre avec Lucas Pinabel, saxophoniste, et Jérémy Nègre, bassiste du groupe.

Sous les premiers rayons de soleil rennais et à quelques jours du festival Nos Futurs – la parole à la relève aux Champs Libres, en partenariat avec Le Monde, Unidivers retrouve deux des cinq musiciens du groupe Mokhtar, en concert le vendredi 22 mars 2024.

Avant de se rencontrer, le bassiste Jérémy Nègre et le saxophoniste Lucas Pinabel ont d’abord rencontré leur instrument : « Je m’étais mis à la guitare parce que j’avais les cheveux longs et que mon oncle m’avait dit : “Bah elle est où ta guitare ?” », s’amuse Jérémy Nègre. « Et puis, au lycée, j’ai monté mon tout premier groupe avec Yann [Salaün], qui est au clavier dans Mokhtar. On a acheté une basse à deux, on l’a branchée à sa chaîne hi-fi dans sa chambre. J’ai joué quelques notes et je me suis dit “C’est ça que je veux faire”. Je n’ai pas lâché l’instrument depuis », raconte le bassiste du groupe. Quant à Lucas Pinabel, c’est sa mère qui est à l’origine de sa pratique. « Elle voulait que je fasse de la musique, mais je ne savais pas quel instrument choisir. Mon cousin faisait du saxophone et j’avais beaucoup d’admiration pour lui, alors je me suis dit, on part sur le saxophone. Ça a mis du temps avant que je prenne vraiment du goût à en jouer quotidiennement, c’est vraiment venu sur le tas ! »

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Mokhtar. Reynald Garnier, Samuel Bondon, Jérémy Nègre, Yann Salaün et Lucas Pinabel. Photo : Claire Huteau.

Mais qu’en est-il de Mokhtar ? Créé en 2017, le groupe a eu une première mouture avant de réunir Samuel Bondon au basson, Yann Salaün au clavier, Reynald Garnier à la batterie, Jérémy Nègre à la basse et enfin Lucas Pinabel au saxophone : « L’envie s’est faite autour de Sam [Bondon] de créer un groupe qui rassemble des musiques traditionnelles bretonnes et orientales pour lesquelles il avait un goût particulier », explique le saxophoniste de la bande. Mokhtar se définit au croisement des sensibilités musicales des cinq artistes : « on préfère le terme “world fusion” », affirme Lucas Pinabel. « De part nos bagages musicaux, on est à même de proposer une musique qui va à un moment faire penser à du jazz, à un moment faire penser à de l’afro, du hip hop, de l’électro… » Si l’on tend l’oreille, les créations musicales font en effet valser d’un genre à un autre, d’un lieu du monde à un autre, comme une langue inspirée de nombreux langages musicaux qui nous entourent.

Mokhtar, « l’élu » en arabe, reflète « une couleur, un prénom qui rappelle un endroit du monde », éclaircit Jérémy Nègre. Les sonorités orientales se dégagent des morceaux du groupe tel « le fantasme d’une musique d’ailleurs, qui n’existe pas forcément, pas comme on l’imagine en tout cas. C’est un langage, une culture à découvrir afin de comprendre sa musique », poursuit-il. 

Les inspirations du quintet musical sont tout aussi plurielles : « Je suis beaucoup influencé par le hip hop et la musique électronique sans forcément de machines, c’est-à-dire tout ce qui va être fanfare, comme La Meute », raconte Lucas Pinabel, également compositeur du groupe. » Sam [Bondon] lui a également fait découvrir des artistes qui allient traditions de la musique orientale et modernité des musiques électroniques, à l’image d’Acid Arab et A-wa. Jérémy évoque quant à lui son influence de la musique funk des années 70, mais aussi les musiques africaines traditionnelles : « j’aime bien le gnawa, les musiques du Congo, de Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Mali, du Cameroun. Je suis aussi influencé par des musiques du Nord de l’Algérie : le raï, le chaâbi… J’explore pas mal de choses. »

Mokhtar, aux confluences d’une musique contemplative et organique, invite également à la fête : le vendredi 22 mars 2024, le groupe jouera dans le hall des Champs Libres pour le festival Nos Futurs. Avec une heure de concert, le groupe prévoit un set aux énergies multiples : « Il y aura des morceaux qu’on n’a pas joué avec Liliane Chreim – qui sera de la partie – ainsi que des morceaux instrumentaux inédits qui n’étaient pas sur la tournée », s’enthousiasme Lucas Pinabel. Avec une alliance d’instruments peu commune, où le basson et le saxophone sortent de leur aspect classique, le groupe promet une soirée mouvementée d’après Jérémy Nègre : « C’est tout le temps la fête. Depuis pas mal d’années, des artistes font de la musique électro bien “boum boum” comme on dit, on est un peu dans ce délire là, tout en gardant ce côté contemplatif, une émotion. C’est un aspect que l’on retrouve d’ailleurs beaucoup dans la musique orientale »

Avec près de 2700 personnes à leur concert au Liberté pour les Trans en décembre dernier, « la meilleure façon de savoir ce que fait Mokhtar, c’est encore de venir voir Mokhtar ! », conclut Lucas Pinabel. 

Après une tournée hivernale dans le Nord de la France, Mokhtar prévoit une tournée dans le Sud pour la saison estivale, mais aussi un album en écriture pour mars 2025, etc. De beaux projets à venir en somme !

Mokhtar, le 22 mars 2024 à 20h dans le hall des Champs Libres, festival Nos Futurs

10 Cour des Alliés, 35000 Rennes

Entrée gratuite

18h : Concert de Söwe (DJ set)

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