Et si en cette pleine période de rentrée littéraire 2018, nous replongions dans celle de 2017 ? La sortie en format de poche, un an après, de nombreux romans, est l’occasion d’une séance de rattrapage, à moindre coût et moindre risque. Sélection subjective des dernières parutions en poche.

Rentrée littéraire 2018 POCHE

Commençons par LE livre des critiques littéraires, celui figurant sur toutes les listes des prix et qui est revenu bredouille : Souvenirs de la Marée basse de Chantal Thomas, avait fait l’objet de critiques dithyrambiques unanimes, mais n’a pas rencontré tous les lecteurs attendus malgré un succès fort honorable. Une ode à la natation, métaphore d’une liberté acquise racontée dans un récit très personnel qui vous séduira peut-être.

Rentrée littéraire 2018 POCHE

Le roman Les huit montagnes de Paolo Cognetti eut la chance quant à lui de voir les critiques favorables confirmées par le Prix Médicis étranger, un prix mérité pour ce récit où Bruno, enfant de la montagne, initie Pietro, enfant de la ville aux bonheurs des alpages, des forêts, de la nature. Vingt ans plus tard, les deux amis se retrouvent dans ce roman d’initiation et de transmission magnifique.

RENTREE LITTERAIRE 2018 POCHE

Autre roman étranger à ne pas manquer : À la mesure de l’Univers de Jon Kalman Stefansson qui confirme son talent avec ce cinquième roman traduit en Français, alors que sort ce mois-ci Asta. Une écriture prodigieuse, poétique et évocatrice, qui en racontant la vie de plusieurs générations de familles islandaises, transforme cette île en terre universelle. Une occasion immanquable de découvrir celui qui est en train de devenir l’un des plus grands auteurs contemporains.

RENTREE LITTERAIRE 2018

Autre succès 2017 couronné par le prix Renaudot, La disparition de Josef Mengele d’Olivier Guez, un texte éprouvant, mais nécessaire narrant la cavale d’après guerre de ce tortionnaire nazi qui officia à Auschwitz. Protégé par Peron, s’enfuyant au Paraguay et au Brésil, cette fuite rocambolesque raconte aussi les méandres de la politique mise au service d’intérêts particuliers.

Rentrée littéraire 2018

Moins connu et pourtant lui aussi primé, par le prestigieux Prix Pulitzer de la fiction Le Sympathisant de Viet Thanh Nguyen, raconte la vie de 1975 à 1980 d’un agent double vietnamien entre Saïgon et la Californie. L’ambiguïté règne dans cet univers qui n’est pas sans rappeler les romans de John Le Carré.

Tropique de la violence Nathacha Appanah

Sorti il y a quelques semaines en Folio Tropique de la violence de Nathacha Appanah mérite aussi votre lecture. À Mayotte, où les enfants errent dans un climat de violence extrême, cinq vies vont se croiser pour décrire un destin poignant et inéluctable de jeunes mahorais. Un livre d’une efficacité redoutable et qui laisse longtemps un goût amer en bouche.

RENTREE LITTERAIRE 2018

Peut-on parler de seconde chance pour La tresse de Laetitia Colombani qui obtint le Prix Relay des Voyageurs, mais surtout un succès populaire immense. Une reconnaissance multiple pour ce livre à l’écriture simple, mais juste, qui en mettant en parallèle trois destins de femme vivant en Inde, en Sicile et au Canada, tisse une ode à la liberté et à l’émancipation féminine. Un peu simpliste et prévisible, mais très efficace.

RENTREE LITTERAIRE 2018

Le jour d’avant de Sorj Chalandon, un auteur aimé à Unidivers, vous plongera dans l’univers de la mine à Liévin en 1974, un roman bouleversant dont les dernières pages se liront comme un roman policier, dans cette chronique vengeresse d’une famille victime d’un coup de grisou.

RENTREE LITTERAIRE 2018

Terminons enfin avec un roman un peu atypique de Olivia Elkaim, dont le titre dit tout, Je suis Jeanne Hébuterne, lorsque l’on sait que Jeanne est la dernière compagne de Modigliani, compagne qui le rejoindra dans la mort et dont l’auteure grâce à un style épuré, enflammé et envoûtant sait dire la passion.

Il vous reste maintenant à faire votre choix entre rentrée littéraire 2017 et rentrée 2018 en cherchant surtout à vous faire plaisir. Bonne lecture et belles découvertes.

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Eric Rubert
Le duel Anquetil Poulidor sur les pentes du Puy-de-Dôme en 1964, les photos de Gilles Caron dans le Quartier latin en Mai 68, la peur des images des Sept boules de cristal de Hergé, les Nus bleus de Matisse sur un timbre poste, Voyage au bout de la Nuit de Céline ont façonné mon enfance et mon amour du vélo, de la peinture, de la littérature, de la BD et de la photographie. Toutes ces passions furent réunies, pendant douze années, dans le cadre d’un poste de rédacteur puis rédacteur en chef de la revue de la Fédération française de Cyclotourisme.

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