L’Innocent, le quatrième long métrage de Louis Garrel, sortait mercredi 12 octobre 2022. Une comédie, mi-fictive, mi-autobiographique, très réussie. L’acteur et réalisateur tient en haleine mais surtout fait rire ses spectateurs du début jusqu’à la fin et c’est (très) réjouissant. 

L’Innocent de Louis Garrel embarque les spectateurs et spectatrices dès la première scène, avec une entrée en matière détonante et drolatique. Abel la trentaine, interprété par le réalisateur lui-même, et sa mère Sylvie la soixantaine (Anouk Grinberg), s’engueulent gentiment en voiture à propos du nouvel ami de cette dernière : Michel (Roschdy Zem) qui va bientôt sortir de cinq ans de prison. Ce dernier passe d’ailleurs devant eux dans un fourgon de police, et quelle est la réaction de Sylvie ? Pousser la musique à fond et rouler à côté de lui pour lui montrer son amour !

Le décor est planté : une mère sensible et “brisée par la vie” aux multiples conquêtes (particulièrement des “mecs” de prisons), un fils qui endosse à la fois le rôle du père dont on ne parle pas ou du frère, du fils très peu en tout cas. Et puis, Michel, le nouvel ami, très rapidement le mari, de sa mère qui inspire peu de confiance à Abel. Cette suspicion entraînera des scènes plus cocasses les unes que les autres, avec un personnage qui vient s’ajouter à ce triangle familial : la magnifique Clémence jouée par Noémie Merlant

Cette amie pleine d’énergie, de répondant et d’humour, occupe une place particulière dans la vie d’Abel. Elle était la meilleure amie de son ex-femme, Maud, décédée dans un accident de voiture lors duquel Abel était au volant. Cette relation particulière ne va faire qu’évoluer au cours du film de façon aussi étonnante que touchante. Car si Michel et Sylvie sont censés ouvrir un magasin de fleurs en plein milieu de la ville, les soucis financiers de Michel n’ont pas disparu comme par magie. Ce dernier a néanmoins un plan : dérober des kilos de caviar pour rembourser l’achat du magasin… Tout un stratagème va ainsi être mis en place. Une histoire dans laquelle Abel et Clémence sont plus que impliqués. Abel le peureux, Clémence la vaillante et Michel le naïf ne vont cesser d’enchaîner les scènes et les répliques drôles. 

innocent louis garrel

Plutôt habitué du cinéma d’auteur, Louis Garrel livre ici un film davantage grand public dans un style années 80 sublimé par la bande-son de Gérard Blanc (“Une autre histoire”, 1986). L’esthétique du film dans sa globalité participe à le rendre agréable visuellement ainsi qu’à plonger le spectateur dans cette époque-là. Une époque directement inspirée de la vie de sa mère qui, elle aussi, s’est mariée avec un homme en prison, ce qui renforce l’authenticité du film et rend l’histoire plus touchante encore.

Les scènes d’action sont quant à elles ponctuées de jolies scènes poétiques et colorées comme lors de l’inauguration du magasin de fleurs des protagonistes, à l’aquarium ou encore lors du karaoké. Mais, pas de temps mort pour ce film entraînant et réconfortant par la sincérité du jeu des acteurs. Alors, merci Louis Garrel : à quand le prochain ?

innocent louis garrel

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici