Une HLM rue de la Paix, c’est la classe. Et c’est dans la capitale bretonne ! Non loin du pont de Nantes, le Foyer rennais retrouve grâce à nos yeux. Un temps oublié, on aime s’y promener. Un petit Belleville à Rennes.

 

Loin du centre ville, Jeannie aime revenir là où elle traînait ses guêtres dans sa jeunesse. « C’était un endroit merveilleux, » se souvient-elle. « J’y étais heureuse. Je jouais dans la cour intérieure avec mes copines. On n’avait pas le sentiment d’être exclues. » Loin du centre ville, elle vivait dans un quartier calme et tranquille. « C’était notre maison », dit-elle tout simplement.

A la retraite, Jean-Yves se souvient de son grand-père qui logeait au rez-de-chaussée d’un des collectifs. « C’était un peu vétuste et très petit. Cela manquait de confort,» confie-t-il. Mais à écouter une des locataires actuelles, on balaie bien vite ses impressions. « Je vis là depuis vingt ans, » dit-elle. « On n’est pas très loin des magasins et de la place de la mairie. On peut y aller à pied. C’est une vie bien agréable. »

Dans ce lotissement, pas de tags, encore moins de sentiment d’insécurité. Les visiteurs passent d’un immeuble à un autre par des passages couverts. Ici où là, ils découvrent des courettes intérieures où les arbres bientôt centenaires font de l’ombre aux façades schisteuses. Les volets blancs claquent parfois au vent. Mais rien de grave, c’est le seul bruit que l’on entend parfois le soir dans ce lotissement rennais, bien loin des grandes tours construites sous Henri Fréville.

Dans les temps anciens, les bourgeois n’osaient franchir le pont de Nantes, de peur de rencontrer la « plèbe ». Désormais, ils trouvent bien du charme à ce coin de Rennes, à mille lieux des nouvelles constructions de la rue de l’Alma dont l’architecture brille par un sévère manque d’imagination.

Construit en 1928 et 193 pour loger 160 familles, le Foyer rennais fut l’une des premières réalisations de l’Office d’habitations à loyers modérés. Quatre vingt ans plus tard, la redécouverte de cet endroit en surprendra plus d’un. Quoi de plus normal, en fait, elle fut confiée à l’un de nos plus célèbres architectes rennais, Emmanuel Le Ray. Il y mit sa touche par des toits de tuile du plus bel effet, par du schiste apparent et par de la brique rouge en décoration. En plus du décorum agréable et d’un souci esthétique — des considérations absentes chez nombre d’architectes aujourd’hui, – on dit qu’il dessina des rampes d’escaliers pleines afin d’éviter les cancans entre voisins. On pensait à tout à cette époque-là…

 

 

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