Le 25 août pour la clôture de la quinzième édition de Transat en Ville, la costumerie Des Habits et Vous proposera gratuitement aux spectateurs de se parer de déguisements pour une immersion totale dans l’ambiance du bal de La Piste à dansoire. Rencontre avec Noëmie Bourigault, l’une de ses fondatrices.

TRANSAT EN VILLE

 

Unidivers : Vous vous définissez comme une costumerie, qu’est-ce donc ?

Ce n’est pas forcément quelque chose qui existe initialement, c’est surtout  le nom qu’on a donné à une idée : celle de créer un vestiaire de costumes pour habiller le public lors d’événements. Il s’agit donc avant tout d’un vestiaire ambulant qui regorge de tenues diverses et variées, datant d’époques différentes.

Ce projet ambulant est né d’un travail avec la compagnie Engrenages…

En effet, tout est parti d’une demande de la compagnie Engrenages dans le cadre du festival Le funk prend les rennes qu’elle organise tous les ans. Nous nous connaissions  déjà avec les organisateurs. Céline Mousseau a eu envie de faire participer le public de manière originale. En en discutant ensemble, une volonté est née d’accumuler des vêtements autour du thème funk années 70 et d’intégrer le public. Qu’il soit acteur et partie prenante. En octobre 2014, nous avons ainsi eu carte blanche pour constituer une première esquisse de la costumerie, ça a été le point de démarrage. Puis en juin 2015, au festival BJBN, la costumerie a été présentée au public dans sa forme actuelle pour la première fois.

Êtes-vous indépendants ou rattachés à la compagnie ?

Engrenages soutient et supporte le projet, ils produisent des spectacles, nous sommes complètement rattachés à eux mais nous pouvons tourner avec d’autres projets. C’est néanmoins Engrenages qui assure toute notre production et notre diffusion.

Où stockez-vous les costumes et comment vous les procurez-vous? Via Emmaüs comme à vos débuts ?

Au départ nous avons effectivement mis en place des partenariats avec Emmaüs, le Relais et le Secours Populaire. Nous travaillons désormais d’avantage avec des grossistes de fripes. Nous achetons directement des stocks et ça nous arrive de plus en plus d’avoir des dons spontanés de la part de personnes nous ayant croisés lors d’un événement. Rien de neuf donc, que de la seconde main. Nous faisons ensuite tout un tri puis nous stockons les costumes à Nouvoitou, au sein d’un collectif où nous avons un atelier.

Comment faites-vous le choix des époques disponibles ou des thèmes proposés ? Seuls ou en partenariat avec les compagnies avec lesquelles vous travaillez ?

Pour l’instant c’est surtout nous qui décidons du style. Étant donné qu’on tourne principalement avec des projets sur le thème des seventies, le plus gros stock que nous avons concerne cette décennie.  Nous pouvons cependant répondre à des demandes plus précises. Tout cela a pour pierre angulaire l’art de la SAPE, de costumer les gens de manière élégante.

Vous mentionnez une scénographie originale, qu’entendez-vous par là ?

Nous arrivons sur les événements avec des portants, des luminaires, des cabines d’essayage, tout ça avec une même esthétique.  Il y a un côté un peu rétro. Tout est en ferraille, un peu vieilli, patiné. Nous tentons à travers cela de créer une sorte de cocon, afin que le public entre vraiment dans un univers et puisse choisir sa tenue d’un instant dans un cadre agréable et propice.

Comment interprétez-vous ce regain d’intérêt pour les décennies précédentes ?

Je sais pas exactement pourquoi ces années là plaisent. Les projets musicaux autour de ce thème là existaient en parallèle du notre, nous avons donc fait notre stock en fonction. Le côté vintage est très à la mode. Voyager dans le temps,  quitter l’époque actuelle, tout cela plaît au public.

Lors de quelles occasions intervenez-vous ? Est-ce qu’un particulier peut venir vous louer un costume ?

Nous sommes majoritairement présents lors de festivals, d’ouvertures de saisons de scènes nationales ou d’événements culturels en tous genres. Cela dépend de la demande.

Nous nous sommes longtemps posés la question de la location aux particuliers et avons jugés qu’il était préférable de garder tous les stocks disponibles pour des événements avec de plus grosses jauges. Nous préférons costumer une foule, afin d’obtenir une scénographie vivante. La location aux particuliers  existe déjà avec d’autres structures.  Nous pouvons cependant occasionnellement louer nos costumes mais  dans le cadre de projets spécifiques, des tournage de clips ou films par exemple.

TRANSAT EN VILLE

 

Vous vous associez régulièrement avec Mobil Casbah et leur bal « La piste à dansoire », en quoi danse et costumes font-ils bon ménage ?

Nous sommes associés sur certaines dates. Nous nous sommes rencontrés à notre première en 2015, où nous étions programmés ensemble sans le savoir. La combinaison fonctionnait, il y avait une logique. Il y a un côté très esthétique à voir cette foule costumée. Le costume permet également au spectateur de passer plus vite outre le côté « gêne » qui peut exister au début d’un bal.

Le déguisement confèrerait une sorte d’anonymat à celui qui le porte ?

Nous mettons à disposition des vêtements mais le public fait le reste, il prend part et devient acteur. Pour une fois, nous leur demandons et leur permettons de se mettre en avant. Le costume crée en outre une sorte de seconde peau. Il désinhibe, permet d’être un peu caché, de ne plus être vraiment nous, de se permettre plus de choses peut-être.

 

 

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Anaïs Richard
Anaïs Richard est étudiante à Sc Po Paris. Elle réalise son stage de webjournalisme à Unidivers.

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