Troisième opus de cet auteur : Après Germania et les Fils d’Odin, polars qui se déroulent à Berlin pendant la deuxième guerre mondiale, voici Derniers jours à Berlin. On est un peu dans la même veine que le regretté Philip Kerr et son détective Bernie Gunther.

HARALD GILBERS

Le commissaire Oppenheimer, révoqué en 1933 de la police, marié à une Aryenne et qui survit tant bien que mal, craignant la déportation à tout instant mais dont les compétences sont curieusement reconnues au plus haut de l’État SS. Pour ceux qui s’intéressent à cette période et à la « survie » douloureuse de ces personnes dans un Troisième Reich fanatisé on ne peut que conseiller la lecture de l’excellent ouvrage de Victor Klemperer La langue du troisième Reich, dont le manuscrit fut écrit en latin pour mieux le dissimuler aux regards de la Gestapo.

Ce troisième polar se déroule à Berlin, fin avril 1945. Le Troisième Reich succombe dans une apocalypse toute wagnérienne : les demi-dieux vont mourir…. . La période du roman va du film La Chute, avec l’inoubliable Bruno Ganz, à Allemagne année zéro. Berlin, fin avril 1945. Le Troisième Reich vit ses dernières heures. Le commissaire Oppenheimer et sa femme Lisa se terrent dans un sous-sol en attendant la fin des combats. .. Des derniers combats fous et pathétiques à ce moment où les choses redémarrent et ou la vie renaît peu à peu. Oppenheimer et sa femme Lisa se terrent dans un sous sol en attendant la capitulation. .., leur protecteur Ed Le Mastard, truand pléthorique attend lui aussi la fin des combats pour reprendre les affaires et les trafics.

Il confie à son protégé de surveiller un autre larron qui est le porteur d’une valise qui intéressera beaucoup de gens car elle contiendrait des secrets monnayables… Le roman tourne autour de la disparition brutale de ce personnage et de la quête de cette valise dans un Berlin que les Soviétiques tentent de remettre en ordre et où les femmes subissent les exactions des vainqueurs. L’Allemagne bien que détruite est un immense marché ou les Alliés se servent, récupérant savants, armes et technologies. Les plus malins ont compris qu’il fallait éviter les Soviétiques et se rapprocher des Alliés surtout Américains mais les Français surent aussi faire leurs emplettes. .. Oppenheimer devra affronter de dangereux déserteurs, se frotter au NKVD, louvoyer avec les truands et autre agent. La bibliographie que fournit l’auteur montre tout le travail de préparation : ce n’est pas du travail d’amateur et le plus abouti de ses trois romans.

Derniers jours à Berlin un polar d’Harald Gilbers aux Éditions 10-18. Parution 21 mars 2019. 480 pages. 9,10 €. ISBN : 2264073802. Traduit de l’allemand par Joël Falcoz.

HARALD GILBERS

Après des études de lettres anglaises et d’histoire, Harald Gilbers a travaillé comme journaliste pour les pages culturelles d’un magazine puis comme metteur en scène indépendant. Il vit près de Munich.

Germania, son premier roman, a reçu l’un des plus prestigieux prix de littérature policière, le prix Friedrich Glauser.

Les fils d’Odin, son second roman est paru en 2016 aux éditions Kero : Prix Historia 2016 du meilleur roman policier historique

Marc Gentili
Marc Gentili vit à Rennes où il exerce sa mission de médecin anesthésiste. Il est passionné par les sciences humaines et le cinéma.

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