Depuis le début de la pandémie de la Covid-19, la situation des jeunes adultes s’est lentement, mais sûrement détériorée. Précarité alimentaire, isolement, souffrance psychologique… Afin de répondre à cette détresse, les établissements universitaires, les collectivités locales et le Crous de Bretagne lancent un plan de soutien aux jeunes. Des aides à effet immédiat comme à long terme sont mises en place.

Les rapports et témoignages affluent : les jeunes adultes, en particulier les étudiants, sont très touchés par la crise liée à la Covid-19. Pour répondre à l’urgence de la situation, Rennes Métropole, la ville de Rennes, la Région Bretagne, les établissements de l’université de Rennes (UniR) et le Crous Bretagne collaborent sur un plan concerté d’aides et de soutien aux jeunes. Une coopération étroite afin de répondre aux besoins des jeunes le plus efficacement possible en s’appuyant sur les initiatives existantes.

Une situation préoccupante

Plus de 60% des étudiants présentent des signes de détresse psychologique, d’après une étude menée sur l’impact de la crise sanitaire sur la santé mentale des étudiants rennais. Près d’un étudiant sur quatre présente des symptômes de dépression. Des lieux d’écoute ont été mis en place afin d’accompagner les étudiants et éviter les situations extrêmes. Parmi eux, les services de santé des Universités, mais également le point d’accueil écoute jeune du 4 Bis à Rennes, le Säs.

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© Green Chameleon sur Unsplash

Demander de l’aide ne va pas forcément de soi pour une personne en situation de détresse. Le dispositif Ambassadeur prévention COVID, mis en place dans les établissements d’UniR, permet à des étudiants d’apporter du soutien à leurs pairs. Une centaine d’étudiants, formés au sein de leur établissement, diffusent les informations de prévention de manière très efficace. « Passer par les pairs est essentiel afin de diffuser les messages de prévention », explique Laurent Chambaud, directeur de l’EHESP.

Des aides déjà mises en place

En réponse à la précarité alimentaire, plusieurs dispositifs ont été mis en place : le repas à 1€ pour tous les étudiants (mesure nationale) a rencontré le plus de succès en Bretagne remarque Hervé Amiard, directeur régional du Crous. Plus de 250 000 repas ont ainsi été distribués sur les campus bretons.

La Région Bretagne s’est elle aussi appuyée sur les actions des établissements et associations universitaires. De nombreux colis de première nécessité (produits alimentaires et d’hygiène) ont déjà été distribués sur les campus de Bretagne.

Rennes Métropole a apporté des aides dès le mois de mai 2020, rappelle le vice-président Tristan Lahais. La Métropole a apporté un soutien financier aux établissements en situation de précarité numérique et pour le rapatriement des étudiants en mobilité internationale. En juillet, un fonds d’urgence logement a été mis en place afin de venir en aide aux étudiants résidant dans le parc privé et n’ayant pas accès à l’aide sociale. Le seul critère est celui de ressources immédiatement constatées.

Des centres de dépistage ont été mis en place pour les étudiants avec le soutien de la ville de Rennes. Une campagne massive de dépistage a été notamment lancée fin janvier sur les campus rennais. Une étape essentielle vers le retour des cours en présentiel plébiscité par des étudiants isolés.

Des mesures à l’étude

Les différents groupes qui agissent afin de soutenir les jeunes espèrent mettre en place de nouvelles mesures. Rennes Métropole va en soumettre au vote le 1er avril. Entre autres, on retrouve une aide financière pour les épiceries solidaires de Rennes 1 et Rennes 2, la création de nouveaux emplois étudiants et deux assistantes sociales supplémentaires au service social du Crous.

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Nathan Dumlao sur Unsplash

Des mesures sont à l’étude afin de renforcer l’écoute apportée aux jeunes, notamment à travers les réseaux sociaux : une présence renforcée serait un atout afin de repérer les situations de fragilité. La mise en place d’une Nightline, déjà présente dans d’autres villes estudiantines, permettrait aux jeunes en détresse de converser avec des pairs formés à cet effet dans un chat de nuit.

Des équipements de quartier pourront être utilisés en espace de coworking sur inscription. Elles permettront aux étudiants de travailler en groupe dans un espace aux normes sanitaires avec le matériel nécessaire, explique Iris Bouchonnet, adjointe à la jeunesse, à la vie étudiante et à la politique des temps de la Ville de Rennes. La Région Bretagne, pour sa part, examinera le 9 avril 32 nouvelles mesures à hauteur de 3 millions d’euros.

Une chose est sûre : il faut s’attendre à des effets à long terme de la crise sanitaire sur les étudiants. Des réflexions sont en cours sur les modalités de la rentrée universitaire, en gardant en tête que de nombreux étudiants risquent d’être en situation de décrochage, mais aussi durant les années à venir et certains n’auront sans doute même plus les moyens financiers de poursuivre un cursus …

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