Compositrices Dessinées Lorène Gaydon Exposition

L’exposition Compositrices Dessinées de Lorène Gaydon est à découvrir dans le bâtiment du Tambour de l’Université Rennes 2. Jusqu’au 29 septembre 2023, elle donne à voir le travail d’illustration et d’animation de l’illustratrice niçoise autour la série documentaire réalisée par Héloïse Luzzati et portée par l’association Elles Women Composers et son label, la Boîte à Pépites. Portrait d’une artiste.

Connaissez-vous Charlotte Sohy, Louise Farrenc ou encore Fanny Mendelssohn ? Pourtant, ce sont bien leurs compositions que l’orchestre d’Avignon et la Boîte à Pépites font résonner dans nos oreilles pendant neuf épisodes de la série documentaire Compositrices dessinées afin de rendre visible la vie et le travail de neuf compositrices méconnues. Les dessins colorés, légers et pop de Lorène Gaydon accompagnent le récit de ces neuf femmes. Ils s’animent par des effets de collages et rappellent l’aspect du dessin traditionnel, sur papier. Jusqu’au 29 septembre, les murs du hall du Bâtiment O du campus de Rennes 2, aux portes du bâtiment Le Tambour, se sont remplis des illustrations colorées de Lorène Gaydon et plongent les passants et passantes dans les coulisses de la série. Portée par l’association Elles Women Composers et son label, la Boîte à Pépites, elle est à l’initiative de la violoncelliste Héloïse Luzzati, également fondatrice de l’association.

Compositrices Dessinées Lorène Gaydon Exposition
Lorène Gaydon, illustratrice de Compositrices dessinées, 2021 © Kun Chen

La Niçoise Lorène Gaydon fait ses études à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris et se spécialise en image imprimée. Elle y apprend à créer des images et à réfléchir à leur lien avec le texte. En parallèle de ses études, elle se forme seule à l’animation : « C’est un super moyen de communiquer et c’est très adapté au web », déclare l’illustratrice. Après une année à travailler le motion design à V(room)), agence de communication digitale, Lorène Gaydon, convaincue de son affinité pour le digital, se lance en freelance en 2020. Depuis, elle utilise ses compétences pour s’adonner aux projets qui lui tiennent à cœur.

« Mon premier souvenir de dessin, je dirais que c’est une vue en coupe d’un squelette de cheval. Parce qu’à la base du dessin, je trouve qu’il y a l’envie de savoir ce qu’il y a sous la surface, il y a l’envie de savoir comment ça fonctionne. » Cette curiosité fait partie intégrante de la singularité de l’artiste qui explore différents médiums en fonction de ses projets artistiques et collaborations. Dans une époque où l’identification des artistes se joue principalement dans la reconnaissance du style, d’une identité visuelle, le trait de Lorène Gaydon épouse différentes formes et langages : une patte polymorphe. « C’est un hasard, j’ai un goût pour énormément de médiums différents et, pour moi, le dessin ne doit pas être systématiquement le même selon les projets, au contraire. La relation avec le client se construit et le projet se nourrit des échanges avec le client.»

En revanche, ses choix de sujets constituent son style. « Le fait de choisir quel projet on fait, c’est un luxe », reconnait-elle. Son travail met régulièrement en avant des sujets tels que le féminisme dans l’ouvrage collectif La Cerise dans le Labo (2023), l’écologie avec ses illustrations dans le magazine Zadig (n°12) « Sur la piste des couches fertiles » ou l’importance de la mémoire avec Les Champions de la mémoire de Sébastien Martinez (2023). Ces thématiques résonnent d’ailleurs avec son goût particulier pour le côté humain son travail. « Le fait de travailler avec de petits clients, plutôt des asso, des musiciens et des particuliers, laisse une grande liberté créative qu’on perd vraiment quand on travaille avec des grands groupes. Ils viennent nous chercher avec un cahier des charges très strict et surtout une idée déjà de ce qu’ils veulent. »

Parmi les thématiques abordées dans ses productions, la musique est un axe manifeste : une bande dessinée qui accompagne l’album de rap Un dernier jour de plus du groupe CYMATIC (2022) ou l’affiche du festival Un temps pour elles (2022), également organisé par l’association Elles Women Composers. Pour elle, il s’agit de « visualiser, donner envie aux gens d’écouter la musique, grâce à des images. Parce que la musique, tant qu’elle n’est pas jouée, n’existe pas. Il faut donner envie aux gens d’aller acheter l’album, d’aller voir les concerts, etc. » Le travail de Lorène Gaydon, elle-même fan des pochettes d’album de -M-, s’inscrit dans cette histoire fascinante des pochettes de disques, de véritables créations artistiques qui donnent visuellement vie au son des musiciens ou musiciennes. Et cette volonté de mettre en image des œuvres musicales se retrouve dans Compositrices dessinées.

C’est après sa première année dans son agence de communication que Lorène Gaydon a été mise en contact avec Héloïse Luzzati : « C’est comme ça que j’ai mis le pied dans le projet des compositrices et ça fait quasiment trois ans que je collabore presque exclusivement avec Héloïse. C’est une très belle collaboration. » Grâce à ses compétences en animation, Lorène a pu « les mettre au service d’un projet qui n’est pas de la publicité, mais plus de la pédagogie et de la sensibilisation à des questions de féminisme ».

Mais comment la création de cette série se déroule-t-elle ? Compositrices dessinées est écrit par Héloïse Luzzati, parfois en collaboration avec une personne de l’équipe de la Boîte à Pépites. Avec le script et la musique, Lorène crée un storyboard et échange sur sa composition avec Héloïse Luzzati. Puis vient la réalisation de chaque plan, décomposé, à la main. Une fois encrés, les dessins sont scannés, montés sur Photoshop et colorisés à la main. « Le fait d’avoir séparé les trois plans me permet de recomposer des petits théâtres de papiers. »

« Je tiens vraiment à conserver un dessin traditionnel. Pour moi, le fait de travailler à la main, au crayon, le fait de pouvoir gommer, de pouvoir composer, c’est précieux.»

  • Compositrices Dessinées Lorène Gaydon Exposition
  • Compositrices Dessinées Lorène Gaydon Exposition

Lorène Gaydon, à travers ses créations diverses et ses envies plurielles, propose une vaste palette d’expressions artistiques au service de sujets actuels qui lui tiennent à cœur et qui éveillent les esprits et les sens !

Pour les curieux, dans la variété de ses œuvres, peut-être trouverez-vous des motifs cachés que l’artiste nomme « les rythmes organiques », hérités de sa cinquième année aux Arts déco de Paris dont le thème choisi par Lorène était le biomimétisme et la symbiose. Ce qui l’a amenée à s’intéresser aux dessins du biologiste Ernst Haeckel et aux photographies de plantes en macro de Karl Blossfeldt, eux-mêmes ayant inspiré beaucoup d’artistes de l’Art Nouveau. « Je trouve que les rythmes organiques, c’est un peu la musique et la nature qui se retrouvent pour former des formes aléatoires, des totems. »

Exposition Compositrices dessinées, du lundi 4 septembre au vendredi 29 septembre, de 8h à 20h, Université Rennes 2 au Tambour. Gratuit.

Bâtiment O 2 pl. Recteur Henri le Moal, 35000 Rennes

En métro : A / En bus : lignes C4, 12, 14 et pôle de correspondance avec les lignes métropolitaines (lignes 52, 65, 68, 76, 77, 78, 81, 82, 152ex, 165ex, 168ex et 178ex)

Vernissage le mardi 26 septembre à 13h en présence d’Héloïse Luzzati et de Lorène Gaydon

Suivi d’une conférence d’Héloïse Luzzati Histoire de compositrices à 18h (durée 1h30, gratuit sur réservation)

Concert dessiné Charlotte Sohy à 20h (durée 1h15, tarif 15€ / 10€ / 5€, gratuit pour les étudiants de rennes 2)

Billetterie

Pour découvrir le travail de Lorène Gaydon

Instagram / Site officiel

Association Elles Women Composers

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