Ce jeudi 29 juillet, après de longs mois de répétitions et une première le 4 juillet, les membres du collectif ¡ Colectiva ! chanteront un répertoire d’Amérique latine en faveur de la lutte pour les droits des femmes. Leur slogan, « ¡ Sin miedo, estamos una fuerza colectiva ! » (« Sans peur, nous sommes une force collective ») résonne particulièrement en ces temps de crise sanitaire et d’incertitude. ¡ Colectiva ! apparaît ici comme un moyen de se réapproprier un espace confisqué par la pandémie, mais également un espace urbain discriminant envers certaines parties de la population. Une initiative citoyenne et musicale.

Un moment collectif et mélodieux, voilà à quoi devrait ressembler la soirée de jeudi 29 juillet dans le quartier de Maurepas à Rennes. ¡ Colectiva !, ce projet de chant collectif destiné à s’exprimer contre les violences faites aux femmes, s’implante autour d’un répertoire d’Amérique latine. Dans le but de trouver une manière plus universaliste et originale de discuter de la question des droits des femmes. Le rendez-vous est donc donné ce jeudi dès 18h avec une déambulation dont le départ a lieu à la Cohue et le spectacle à 21h45 au Clair Détour.

Organisée par la Ko-compagnie (compagnie qui organise des spectacles d’art dramatique ou chantés) en étroite collaboration avec le conseil d’administration de la compagnie et notamment Solène Cailleau à la production, l’événement Colectiva se donne pour objectif de rassembler le public et les volontaires dans un même élan créatif et solidaire. Corinne Ernoux, chargée de création artistique et musicienne dans la Ko-Compagnie, nous donne quelques clés pour comprendre l’initiative.

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©Gérard Payelle

L’aventure a commencé le 8 mars, dans le cadre de la journée des droits de la femme. Une semaine après, le confinement a changé la donne, mais pas détruit les pensées enthousiastes. Les nombreuses camarades de la Ko-Compagnie se sont très vite rassemblées autour de chants latino-américains et d’un orchestre féminin. Pourquoi ? La claque provoquée par le morceau « Canción sin miedo » (« chanson sans peur »), célèbre chanson de la Mexicaine Vivir Quintana dénonçant le féminicide, « qui nous a bouleversé », avoue Corinne Ernoux. La chanson « Sin miedo… » (« Sans peur… ») de Colectiva en est d’ailleurs inspirée. « À partir de là, on a rassemblé un autre répertoire d’Amérique latine, puis invité d’autres musiciennes pour des répétitions. Le fait que d’autres participantes connaissaient ces pays a aussi joué. » Connaissant déjà et ayant monté d’autres projets féministes chantés, elles ont cherché à mettre en lumière un répertoire qui ne soit pas originaire du monde occidental. L’hymne des femmes (1971), composée en France, fait controverse, parce qu’elle n’est pas universelle, d’où la volonté ici de changer cette représentativité.

« L’artiste Vivir Quintana lance une invitation à ce que le mouvement féministe s’internationalise. C’est ce qu’on a cherché à faire avec ¡ Colectiva ! C’est un peu le début d’un voyage pour nous. »

Corinne Ernoux

En septembre 2020, la coopération avec le festival des Tombées de la Nuit devient concrète. Avec le deuxième confinement, le projet est contraint de s’adapter, sous la forme de supports filmés mis en place avec l’association cinématographique Les films du Macadam. Des vidéos et trois épisodes d’une websérie « Nous sommes » sont ainsi créés afin de communiquer le projet et proposer une nouvelle façon de le partager. Il s’agissait aussi d’une « occasion de jouer tous ensemble pour témoigner du soutien au collectif », précise Corinne Ernoux. La compagnie a aussi été en collaboration avec le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF 35) ainsi que l’association Animetis qui coordonne les Halles de Maurepas et la journée de demain. Dans un « élan collectif » bien visible donc.

Au sein du labo Colectiva, le groupe se compose de 14 professionnelles et amatrices venues chanter. En juin 2021, 150 chanteurs et chanteuses amatrices ont ensuite rejoint l’équipe pour répéter. L’idée est aussi et surtout d’offrir au plus grand nombre la possibilité de chanter, d’où l’idée d’avoir mis en accès gratuit tous les supports « pour que les personnes puissent nous rejoindre ».

Évoquant la hausse des violences conjugales pendant les confinements, Corinne Ernoux explique : « Nous avons aussi beaucoup pensé aux familles enfermées avec leurs bourreaux pendant le confinement. ». Il convenait ici de leur redonner une voix et de les faire entendre, ces femmes et ces familles, et ainsi « questionner nos droits, les défendre et les chanter », conclut avec conviction Corinne Ernoux.

INFOS PRATIQUES

Départ à 18h00 et spectacle à 21h45

Quartier de Maurepas : Cohue 200 (Av. Général George S. Patton) / Au Clair détour (All. Chanoine Baudry), Rennes

Gratuit, sans réservation et tout public

Plus d’informations sur le site des Tombées de la Nuit

Site de la Ko-compagnie

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