Le jeune réalisateur Shola Amoo met toute son âme pour mettre en scène Femi, petit garçon, puis jeune adolescent, en perte de repères familiaux. Un conte visuel où le spectateur accompagne Femi avec ses doutes, sa tristesse et sa joie, aussi. 

Femi (incarné par Tai Golding puis Sam Adewunmi), jeune Anglais d’origine nigériane, est élevé dans une famille d’accueil dans la campagne du Lincolnshire. Sa vie prend  un tout autre tournant quand sa mère biologique (Gbemisola Ikumelo) le récupère pour s’en aller vivre dans la banlieue londonienne. Ses repères, ses espaces de jeux, ses amis, ses habitudes, tout est alors soudainement bouleversé pour se frotter aux quartiers où il faut se battre pour trouver une place. 

The last tree

The Last Tree dresse un film semi-autobiographique en trois actes du réalisateur Shola Amoo, lui même Britannique d’origine nigériane. Loin d’un tableau manichéen, Shola Amoo nous berce avec franchise et humanité parmi les nuances de doutes qui accompagnent l’enfant en quête d’un schéma familial stable. Dans le premier acte, le film s’ouvre sur la campagne du Lincolnshire, une fin d’après-midi d’été, des tonalités chaudes et rassurantes. Shola Amoo joue avec les couleurs et profondeurs de champ pour faire baigner le spectateur dans l’insouciance de l’enfance. Le deuxième acte est plus froid. Femi a grandi, son regard est dur. La banlieue de Londres n’aborde pas les mêmes couleurs chaudes, l’asphalte gris nous fait aussi perdre nos repères. La silhouette de Femi se perd parmi les lignes abruptes des HLM.

The last tree

L’acteur Sam Adewunmi incarne à la perfection une colère adolescente balancée entre petits trafics de quartier et racisme. Ses regards et ses silences sont durs, mais ses joies sont communicatives. De son jeu d’acteur poignant, il arrive à prendre le spectateur par la main, pour transmettre le panel de ses émotions, sans même dire un mot. Plus court, le troisième acte se déroule au Nigeria. Une ambiance que le réalisateur a, une fois encore, bien su retranscrire à l’écran.  

Côté bande-son, c’est Segun Akinola qui s’est occupé de The Last Tree. Et c’est une réussite. Le compositeur anglais, aussi connu pour son travail sur la série Docteur Who, joue avec l’ambiance sonore avec minutie. Si la musique est très peu présente, chaque morceau appuie subtilement les intentions artistiques du réalisateur. Segun Akinola joue avec les ambiances sonores pour embarquer le spectateur au plus près des émotions du protagoniste. Le cocktail du jeu des acteurs, des intentions de réalisation et de l’ambiance sonore se déguste avec plaisir. 

The last tree

Sélectionné en compétition officielle aux festivals de Sundance (2019) et au festival du film britannique de Dinard (2019), The Last Tree sortira officiellement le 25 mars 2021. Quand les cinémas sont fermés, les plateformes de vidéos à la demande prennent le relais. Le film sera accessible exclusivement en VOD sur Universciné, Orange, iTunes, Google ou Amazon Prime en France. The last Tree est un film à ne pas manquer ! 

THE LAST TREE. Royaume-Uni | 2019 | 1h40. Un film de Shola AMOO avec Sam ADEWUMNI, Denise BLACK, Nicholas PINNOCK, Gbemisola IKUMELO.

Date de sortie : 26 mars 2021 en VOD

FESTIVALS :
Dinard Film Festival 2019 – Compétition officielle
Haifa International Film Festival 2019 – The Golden Anchor Competition
Istanbul International Independent Film Festival 2019
Seville European Film Festival – Séance spéciale
Sundance Film Festival 2019 – Compétition officielle
Thessaloniki International Film Festival 2019

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