téléphériques urbains

Le téléphérique de Brest offre une liaison entre l’éco-quartier des Capucins au centre-ville de Brest. Il répond de façon innovante au besoin d’accessibilité et d’attractivité de ce quartier. En France, seuls trois téléphériques couvrent une partie d’un territoire urbain : le plus ancien à Brest, le plus long à Toulouse et le premier de l’Océan Indien à Saint-Denis de la Réunion. Le téléphérique urbain est un mode de transport durable, insonore et écologique : cette nouvelle dynamique pourrait bien être l’avenir du transport dans les villes qui bénéficient d’un relief contrasté.

Le téléphérique urbain est un mode de transport par câble écologique qui assure la traction des véhicules. Il permet de relier un quartier à un autre en franchissant des obstacles : des collines, des routes et autoroutes, des rivières, etc. sans aucune modification des sols et sans émissions de gaz à effet de serre : pas besoin de creuser ou de mettre en place un système de rails, un simple système de pilonnes qui sortent directement du sol est nécessaire. 

Le téléphérique urbain s’est inspiré de la catégorie des funiculaires et de celles des téléphériques en montagne. A l’époque, ces installations ont vu le jour afin de répondre à des configurations géographiques particulières et surtout à des vocations touristiques. Elles ont connu un essor remarqué au début du XXe siècle : pour exemples : le funiculaire de Montmartre inauguré en 1900 à Paris pour faciliter l’accès à la Basilique du Sacré Cœur, située au sommet de la Butte  ; la télécabine de Grenoble établie en 1934. Les télécabines constituaient des attractions attrayantes pour les touristes venus observer des points notables dans une ville. 

De nos jours, l’objectif du téléphérique urbain est différent : il s’agit de proposer un moyen de transport durable et fonctionnel pour désengorger les grandes artères de nos villes en franchissant des obstacles devenues infranchissables avec d’autres moyens de transport.  

Le téléphérique de Brest dans le Finistère est le plus ancien de France. Il enjambe la Penfeld, le fleuve côtier qui traverse la ville. Inauguré en novembre 2016, il a une longueur de 420 m. Il est équipé de deux cabines ayant une contenance de 60 personnes et véhicule 1500 passagers par jour. Il s’inscrit également dans la volonté d’encourager les modes actifs de déplacement par la marche et le vélo en milieu urbain. Le téléphérique de Brest constitue une alternative efficace à l’usage de la voiture particulière, et de part sa motorisation électrique il réduit les émissions de gaz à effet de serre.

Le téléphérique urbain de Toulouse, baptisé Téléo, a été inauguré le 13 mai 2022. Avec ses trois kilomètres de long, il est le plus long de France. Il apporte une réponse cohérente à la paralysie des quartiers du Sud toulousain aux heures de pointe. Il s’impose comme un nouveau mode de transport en commun novateur et indispensable dans le développement des nouveaux quartiers métropole, de la connexion des quartiers et des bassins d’emplois. Une quinzaine de cabines du téléphérique qui se déplacent à une vitesse d’environ 20 à 25 km/h permettent de transporter près de 1500 passagers par heure, soit près de 8000 voyageurs quotidiennement. Chaque cabine peut contenir 34 passagers, dont 20 d’entre eux sont assis. Le service est assuré de 5h15 à minuit. Conçu sur le modèle américain de New-York, le téléphérique toulousien est robuste : son système comprend trois câbles, deux porteurs et un tracteur, de quoi assurer sécurité, fiabilité et confort.

Le téléphérique de Saint-Denis de la Réunion est le premier metrocable de l’Océan Indien, livré en mars 2022. Il offre un mode de déplacement sûr, rapide, et silencieux qui relie les quartiers stratégiques pour mieux desservir le territoire : sur 2,68 km, il dessert le quartier du Chaudron, situé à l’Est du centre-ville au quartier de Bois de Nèfles au nord de la ville en passant par le quartier du Moufia. Le trajet dure 14 minutes et comprend 3 stations intermédiaires. Les 46 cabines de 10 places chacune assurent le transport de 1 200 personnes par heure et par sens. Parfaitement intégrée au réseau de transport public existant, le téléphérique de Saint-Denis fluidifie le trafic très dense sur l’île et encourage les modes de déplacement doux. 

À noter que le périphérique de Grenoble, construit en 1934 a une longueur de 700 m. Il n’est cependant pas intégré au réseau de transports de la ville et est toujours classé comme un transport touristique, malgré une fréquentation annuelle de plus de 260 000 passagers.

Des téléphériques urbains sont en cours d’étude en Île-de-France pour 2024. On en compte actuellement une dizaine, dont celui qui permettra de relier les communes de Villeneuve-Saint-Georges, Valenton, Limeil-Brévannes et Créteil. Il pourra transporter jusqu’à 13 000 passagers quotidiennement. 

D’autres projets envisagés ont été annulés, suite à l’évocation d’une pollution visuelle néfaste à la beauté de la ville par des mouvements de contestations : le téléphérique de Lyon, qui devait relier les villes de Lyon et de Francheville (69) ainsi que le projet de télécabines de Fleury-les-Aubrais (45).

Pourtant, un projet de grande envergure, comme le téléphérique de Toulouse, pourrait bien donner l’envie à d’autres élus locaux de développer ce mode de transport considéré comme un véritable succès dans la ville rose ! Toulouse a enregistré un million de tickets validés au 22 décembre 2022, soit seulement 10 mois après son ouverture ! 

Dans la plupart des cabines, des vitres sont équipées de films anti-vertige, d’annonces sonores des stations, d’écrans dynamiques et de vidéosurveillance.

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Grenoble
Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.

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