Alors que les scandales sanitaires se multiplient dans la filière viande et que les producteurs et éleveurs se scandalisent des prix d’achat du bétail, une nouvelle concurrence arrive. Avec de vegetarisches lager, le boucher végétarien qui fait scandale en Hollande.

Unidivers avait précédemment évoqué les projets de viande synthétique encouragés par Bill Gates (voir notre article). La viande produite à partir de cellules souches existe déjà, mais coûte très cher. Pour l’heure et à un prix modique, des steaks comestibles et aux goûts variés à partir de légumes sans OGM. Sojasun, Subway, Burger King (hors de France) les proposent déjà (avec parfois l’utilisation d’œufs pour le liant). Ils restent rares sur les étals des commerçants, voire cantonnés dans l’espace « plat cuisiné » des supermarchés.

Mais voilà qu’un producteur hollandais a eu l’idée de proposer des steaks et viandes végétariennes avec des mises en forme et des emballages similaires à ceux utilisés pour la viande animale. Baptisé « Le boucher végétarien », devegetarischeslager, il propose une large gamme : du thon au burger en passant par le poulet en brochettes.

Inauguré il y a quelques mois, son succès a été si rapide dans les pays où il est distribué que la grogne des producteurs de viande animale a vite monté en flèche. Certains parlent de contrefaçon. En pratique, les ingrédients sont affichés bien en évidence. Bien sûr, l’huile de palme est bannie. Pour bien comprendre le contexte, il faut rappeler que la production hollandaise est marquée par un fort productivisme nourri de solutions médicamenteuses.

devegetarischeslager
Les brochettes Teriyaki de Devegetarischeslager

Dans le chapelet de critiques, différentes voix se font entendre. L’argument de l’imitation mensongère ou de la contrefaçon est le plus virulent. D’autres rappellent que nul n’est besoin d’imiter la viande pour être végétarien. Les clients du boucher rétorquent que ces produits font office d’aides pour une transition vers le végétarisme. Et puis, personne n’a le droit de juger du plaisir à manger un plat végétarien qui affiche les caractéristiques d’une autre gastronomie. Quant aux fervents du boucher végétarien, ils mettent en exergue les arguments écologiques (une utilisation d’eau bien moindre pour la production) et sanitaires (pas d’OGM, pas d’antibiotiques, moins de gras).

Pour autant, la marque de vegetarisches lager n’innove pas vraiment. De fait, on trouve déjà cette mise en forme de produits végétariens outre-atlantique ou dans nos boutiques bio et vegan hexagonales (quelques grands groupes agroalimentaires commencent à y voir un  filon lucratif). Liberté de choix oblige, il vaut mieux se réjouir de voir se multiplier les alternatives offertes aux consommateurs européens. Mais si la marque investit le Benelux ou l’Allemagne, elle ne compte pas pour le moment s’attaquer au marché hexagonal. Les Français sont connus pour être pas encore très réceptifs au végétarisme.

Didier Ackerman

Le site du boucher végétarien

Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

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