arbres remarquables Morbihan
Le châtaignier de Mané-Moustran à Baden

Dans la forêt de Brocéliande, dans celle des Landes de Lanvaux, dans le bois de Pont-Sal à Plougoumelen ou sur une île du golfe du Morbihan, le public peut partir à la rencontre de différentes essences d’arbres : le chêne vert, le chêne pédonculé, le pin de Monterey, le châtaignier ou encore l’if, etc. Beaucoup d’entre eux sont classés « arbres remarquables ». Le plus étonnant d’entre eux : le chêne à Guillotin à Concoret.

Arbres remarquables -Morbihan
Le chêne à Guillotin

Le projet Arbres remarquables en Bretagne souhaite faire connaître ce patrimoine naturel au grand public. Il s’agit de sauvegarder et de mettre en valeur des arbres exceptionnels, en raison de leur âge, de leurs dimensions et de leur forme. Leur histoire constitue un enjeu fort pour le Morbihan dans le cadre de la préservation des espaces naturels sensibles. Depuis 1997, le département et le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE) de Brocéliande ont entrepris le recensement de ce patrimoine arboré, avec le soutien de professionnels et de bénévoles. Ils ont répertorié 500 arbres répartis dans tout le Morbihan, dont 101 sont classés « arbres remarquables ».

Arbres remarquables -Morbihan
Le chêne à Guillotin

L’âge du chêne à Guillotin de Concoret est estimé aux environs de mille ans. Il est l’un des arbres les plus anciens de Bretagne. Sa hauteur de seize mètres et sa circonférence de dix mètres sont hors norme, ses branches gigantesques lui donnent une allure exceptionnelle.

Il doit son nom à l’abbé Pierre-Paul Guillotin, un prêtre réfractaire pendant la Révolution Française qui trouva refuge dans le creux de son tronc. Alors que les prêtres de Concoret et des environs sont partis se réfugier en Angleterre, l’abbé Guillotin refuse de prêter le serment révolutionnaire en 1790 et continue de pratiquer ses offices religieux pour ses paroissiens de manière clandestine pendant 8 ans. Il enregistre 67 baptêmes, 40 mariages et 30 sépultures pour l’année 1793 et 57 baptêmes et 15 mariages pour 1797. 

La troisième chouannerie débute à l’automne 1799 et l’histoire raconte que lorsque l’abbé Guillotin est découvert et pourchassé par les révolutionnaires, il s’abrite à l’intérieur du chêne et y protège les objets du culte. Il échappe ainsi à l’arrestation, grâce aussi à une toile d’araignée qui masque le creux du chêne ! L’arbre prend alors le nom de Le chêne à Guillotin.

L’état de santé de ce chêne pédonculé avec son tronc creux a nécessité la mise en place d’un suivi sanitaire et des mesures conservatoires : l’entrée dans le tronc a été obstruée et un promenoir en bois a été créé autour de l’arbre. L’Office National des Forêts a mené des opérations de sauvetage pour amoindrir ses lourdes blessures occasionnées notamment par les intempéries.

À Concoret, un autre chêne pédonculé de 300 ans se trouve au château de Comper.

À Campénéac , le châtaignier s’impose au village du Pas aux biches avec son âge estimé entre 400 et 500 ans. L’association Mémoires et Patrimoine de Campénéac sensibilise les habitants et le public à la valorisation du patrimoine naturel et bâti de la commune et organise avec eux des manifestations et des rencontres pédagogiques

À Cléguérec, les séquoias du lieu-dit Beauregard sont des géants de 43 m de haut, sans doute les plus grands arbres du Morbihan. Ils sont six séquoias majestueux et classés arbres remarquables à trôner dans le parc du château de Beauregard, la fierté du site parmi la centaine d’arbres au total : cinq d’entre eux se situent en bordure d’une ancienne zone humide, et le dernier se trouve dans une prairie à proximité.

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À Questembert, depuis des générations on vient accrocher au tronc du chêne des oripeaux les vêtements des malades en espérant leur guérison. Remarquable par ses pouvoirs guérisseurs qui lui sont accordés, ce chêne est un survivant des pratiques anciennes répandues à travers le monde. Le chêne est porteur de vêtements, d’objets de vœux et de prières pour se préserver ou guérir des maladies, principalement de la peau.

À Branféré, un platane pleureur d’Orient a été rapporté d’Asie Mineure au début du 18e siècle : il a été planté dans le parc botanique et zoologique. Ses branches ondulent à hauteur de sol et se redressent comme une danse arboricole en l’honneur du ciel et de la terre avec une envergure de 45 mètres ! Âgé de plus de 300 ans, il mesure 5 mètres de circonférence et sa tête culmine à 30 mètres. Son toucher est voluptueux de son écorce lisse et couleur brun rose de peau hâlée.

À Val d’Oust et situé au pied de l’église Notre-Dame de La Chapelle-Caro, un if classé arbre remarquable mesure aujourd’hui plus de 7m de circonférence. Il semblerait qu’il ait été planté lors de la construction de l’ancienne église au XIVe siècle, ce qui en fait l’un des plus anciens ifs du Morbihan. 

À Saint-Philibert, le pin de Monterey est une essence d’arbre qui doit son nom à la baie de Monterey en Californie. Il est arrivé en Europe dans les années 1830. Ce pin a conquis les sols acides des climats océaniques doux et humides. Il joue aussi un rôle de coupe-vent en Bretagne

Retrouvez la liste complète des arbres remarquables bretons ici

Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.

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