Quoi, un appel à uriner sur une incarnation symbolique de la République ? Que nenni, à Rennes, c’est pour complaire au bon peuple et à sa vessie que de grands lieux d’aisance décorent le dos de la mairie. Une idée du plus parfait goût qui a trouvé son terme il y peu de temps. Fermé d’un coup voilà comme une envie de… C’est le cas de le dire : c’est bien un problème français que les pissotières, les urinoirs, les toilettes, les w.c., les cabinets, les commodités ! À tel point que voisins européens et touristes nous collent une réputation plutôt… merdique.

Il ne fait pas bon voyager et transiter par notre bon pays lorsqu’on a la vessie un peu sensible. Et à défaut de la prendre pour des lanternes, le premier défi du voyageur est de trouver un lieu d’aisance comme l’on dit en bon vieux français. À Paris, c’est mission difficile puisque les toilettes automatiques made by JCDecaux ont la bonne idée d’être rares ou en panne, voire fermées la nuit de peur… que des SDF investissent les lieux. Le courageux visiteur de la capitale doit donc se rabattre vers un café, où, non content de payer une petite fortune un dé à coudre de ce breuvage, il devra attendre son tour devant la porte de l’unique urinoir de l’établissement.

Car nous autres Français avons un problème congénital de dimensionnement des toilettes dans les lieux publics. Repoussées dans les lieux les plus improbables et lointains, ils sont de taille égale entre hommes et femmes (alors qu’il n’aura pas échappé au fin observateur que vous êtes qu’un urinoir pour homme prend moins de place que des toilettes pour dames avec la porte). Oui, l’homme est avantagé dans ce domaine. Mais lorsque par un heureux hasard, le lieu a été correctement dimensionné, c’est la maintenance qui a été oubliée. À moins que nos concitoyens se plaisent volontairement à casser les lunettes, les dévidoirs de papier-toilette et autres accessoires. Sans même parler des confusions qu’il peut y avoir entre poubelle, toilette et cendrier. Sans doute un problème d’affichage ?

Oui, j’oubliais le parcours du combattant pour rejoindre ces « happy room », comme l’on dit en Asie, lorsque l’on est dans une gare ou un aéroport. Il y a une telle profusion de panneaux qu’il faut être doué d’un sixième sens pour les trouver. Étonnant qu’il n’y ait pas une application iPhone ou Android pour ça ? Ah si, il y en a….histoire de remplacer le cerveau des implanteurs de ces lieux.

Après tout ça, étonnons nous de voir un quidam sortir son engin au coin d’une ruelle déserte et y déverser la transformation de quelques centilitres de bière ou de rouge qui tâche. N’y a-t-il pas une bonne âme pour lui indiquer un lieu plus approprié ou même un représentant de l’ordre pour le sanctionner ? Que nenni, il est lui-même parti pisser. Et là je me dis que je me soulagerai bien sur la mairie de ma bonne ville française. Et dire qu’à Rennes ce bonheur était possible en toute légalité il y a encore peu. Alors, faut-il rouvrir les vespasiennes de la mairie ?

Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

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