De notre cassine carmélite, je me suis demandée comment chroniquer cet ouvrage, plus précisément ce dictionnaire de mots choisis de Régis Moulu. Un rien catagélophobe, il était évident que je devais me creuser la tête : moi aussi j’avais envie de briller en société.

REGIS MOULU

À force de blandices, le rédacteur en chef finit par me convaincre. Vu la difficulté, je me mis à lâcher du blavin, sur quoi il commença à blatérer ! Je n’avais donc d’autre choix que d’écrire des billevesées, en essayant toutefois d’éviter que cela ne devienne une litanie, pourtant la loquèle et moi ça faisait deux. Heureusement nous finîmes par être sur la même longueur d’ondes.

Ludion

Dans mon gynécée, observant mon ludion posé sur le bureau, éclairé par ce ravissant lumignon, je cherchais des idées. Lorsque soudain je vis passer une lucilie soyeuse ! Damned, j’avais oublié ma esche dans mon essart et elle s’était totalement décomposée. Atmosphère délétère s’il en est : il était donc urgent que je détruise ces insectes détriticoles afin de me remettre rapidement au travail. Après avoir fait le vide à grandes eaux en entendant une huppe pupuler au loin, je retournais à mon bureau, en croisant, à ma grande surprise une insigne femme en purette, certainement une gourgandine ! Elle semblait tirer ses grègues, probablement poursuivie par un gouape.

PSYCHOMACHIE

La psychomachie se saisissait de moi : j’avais plutôt envie d’aller faire sauter la grenouille (mon chef avait oublié sa CB sur le bureau) que de continuer à écrire cette gordienne chronique. Un glitch soudain mit fin à mes questions existentielles.

Je pris donc la CB pour me rendre à la gargote du coin, constatant avec plaisir qu’une fragrance remplaçait agréablement le fraîchin du matin et que les mouches vertes avaient trouvé un autre objet de convoitise. Accueillie par un foutriquet foxé, je commandais un fricot et y découvrait un frison ! Cherchant à s’excuser, le margoulin me noya sous un hallucinant débagoulage.

Finalement je rentrais vite chez moi, d’autant plus que j’étais atteinte de diverses pathologies dont la brontophobie et la cypridophobie, or cette immonde gargote était peuplée de créatures interlopes, ce qui ne faisait qu’accentuer ma tératophobie.

Flattée par les flagorneries de mon chef qui soulignait mon alacrité, ceci bien entendu afin d’accroître ma productivité, je finis par reprendre mon texte là où je l’avais laissé, malgré une aboulie acagnardante.

JARDIN DES HESPERIDES
Le jardin des Hespérides c.1892, Frédéric LEIGHTON © Lady Lever Art Gallery

À l’apogée de ma créativité, je décidais malgré tout de renoncer à écrire, car mon anuptaphobie était plus grande que de possibles représailles et je m’inscrivais de ce pas sur moults sites de rencontres, espérant ne pas rencontrer d’Escobar, mais plutôt de pénétrer dans le Jardin des Hespérides et qui sait, m’imaginer en mélusine mélliflue.

Si vous n’avez pas tout compris, il n’est sans doute pas superflu de vous procurer le dictionnaire de mots choisis de Régis Moulu paru aux Editions Unicité. 288 pages. Décembre 2019. 18 €. ISBN/EAN 978-2-37355-363-5

La Cie du Chercheur d’Arbres, 24 Rue Emile Templier 94370 Sucy-en-Brie.
Infos complémentaires au 06 69 36 17 63.

REGIS MOULU
Crédit Photo : Jean-Charles Photographie

Il convient d’ajouter que manquer de vocabulaire n’est ni grave, ni une fatalité. Ce dictionnaire permettra de trouver le plaisir et la passion d’ajouter des cordes à son arc (et à son rythme) non pas pour être prétentieux mais pour avoir une vraie nuance dans ses échanges.

Quelques exemples de pages sur le site web (et la possibilité de commander l’ouvrage) : ici.

Régis Moulu
Il commence à poétiser très jeune. Afin de nourrir son écriture et de la mettre au présent, il multiplie les expériences littéraires et scéniques : poète publié dans des revues dès 1991, comédien formé par Kerstin Hausbei et metteur en scène-fondateur d’une Cie. Aujourd’hui, il exerce en plus de sa profession d’écrivain, les activités de formateur-pédagogue en communication écrite et orale, de professeur de théâtre et d’animateur d’ateliers d’écriture, notamment à St-Maur des Fossés (Val de Marne) où il est apprécié et reconnu. Enfin, il est directeur artistique de notre Compagnie de théâtre, La Cie du Chercheur d’Arbres, une association qui possède tous ses ouvrages, en transversalité à tous ses éditeurs, et qui les promeut et les vend.

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