Le Musée des beaux-arts de Rennes a fait l’acquisition du modèle réduit de la statue équestre de Louis XIV, sculptée par Antoine Coysevox et reconnue d’intérêt patrimonial majeur, d’une valeur de 2,37 millions d’euros. Elle sera officiellement* dévoilée au musée des Beaux-Arts de Rennes, samedi 17 septembre, à 14h, au musée des Beaux-Arts de Rennes, 20 quai Emile Zola (salle Le Brun).

Cette réduction en bronze de la statue est exposée temporairement au musée du Louvre, dans le cadre de la présentation de l’actualité du département des Sculptures, intitulée « Invitation au Musée des beaux-arts de Rennes : Une statuette équestre de Louis XIV par Antoine Coysevox ». En septembre 2022, elle rejoindra définitivement les collections du Musée des beaux-arts de Rennes, où sont conservés depuis le XIXe siècle les deux reliefs du piédestal exécutés par Coysevox en 1693 pour le monument original.

La statue équestre et son modèle réduit

L’œuvre originale monumentale est conçue à la demande des États de Bretagne, entre 1688 et 1689, par Antoine Coysevox (1640-1720), alors le sculpteur le plus important de la fin du règne de Louis XIV.

Initialement destinée à Nantes, la statue équestre de Louis XIV a été finalement accueillie le 6 juillet 1726 par Rennes sur la nouvelle place du Palais (aujourd’hui place du Parlement), quelques années après les travaux de reconstruction qui suivirent le grand incendie de 1720. D’une hauteur d’environ 4 mètres, elle repose sur un piédestal de 3 mètres de hauteur, orné de chaque côté de reliefs en bronze également exécutés par Antoine Coysevox en 1693.

La statue est démontée en 1793 et fondue pour réaliser des canons, à l’exception des deux reliefs latéraux en bronze qui sont conservés au Musée des beaux-arts depuis sa fondation en 1801.

Conservée depuis plus d’un siècle dans une collection aristocratique britannique, la réduction en bronze est aujourd’hui l’unique témoignage en volume de la célèbre statue monumentale de Coysevox. Celle-ci n’était jusqu’alors connue qu’à travers la gravure réalisée par l’architecte Jean-François Huguet représentant l’inauguration de la statue.

Il s’agit à ce jour de la seule statue équestre de Louis XIV par Antoine Coysevox connue et conservée. D’une hauteur de 94 cm, elle repose sur un piédestal de 120 cm qui date du XIXe siècle.

Antoine Coysevox (photo : Musée de Versailles)

Originaire de Lyon, il commence à travailler pour Versailles en 1678 pour la décoration de l’escalier des Ambassadeurs puis pour la galerie des Glaces et la cour de Marbre. Il réalise pour le salon de la Guerre le relief de Louis XIV triomphant. Chef-d’œuvre du baroque français, ce relief témoigne de la liberté d’invention et de la virtuosité du sculpteur. Son caractère baroque et son goût des riches matériaux apparaissent de nouveau dans La France triomphante du bosquet de l’Arc-de-triomphe, toute de plomb doré. Toujours dans l’esprit guerrier, il réalise le Vase de la Guerre (1685) pour le parterre d’Eau du Château.

Plus sereines sont les répliques en marbre d’après l’antique de la Vénus accroupie et de la Nymphe à la coquille pour les parterres Nord et de Latone. Aujourd’hui au Louvre, elles furent remplacées par des répliques en marbre ou en bronze. Plus ambitieux est le groupe de Castor et Pollux à l’entrée orientale de l’allée royale. Coysevox entend montrer lui aussi qu’il peut rivaliser avec le classicisme apaisé de Girardon. Il le démontre à nouveau au parterre d’Eau dans les figures couchées originales de La Garonne et de La Dordogne.

Coysevox exerce aussi ses talents à Marly. Avec ses neveux, les célèbres Coustou, il réalise les figures de la grande cascade : NeptuneAmphitriteLa Seine et La Marne (Louvre) ainsi que les figures équestres de Mercure et de La Renommée pour l’Abreuvoir. Transférées à l’entrée des Tuileries, elles annoncent le rocaille. Tout aussi rocaille est la figure légère de la duchesse de Bourgogne en Diane (Versailles) où il synthétise son intérêt pour l’antique et son goût du portrait.

Anecdote

Portraitiste officiel du roi, Coysevox montre là une qualité indéniable par rapport Girardon. Il réalise de nombreux bustes pour le roi et la Cour, genre qui connaît grâce à lui un remarquable succès au XVIIIe siècle. Tous attestent de son sens profond de la psychologie et de la ressemblance.

Ceci lui vaut la commande de nombreux monuments funéraires dont les plus fameux sont ceux de Mazarin à l’Institut de France et de Colbert à l’église Saint-Eustache. Jusqu’à la fin de sa vie, l’artiste travaille inlassablement. Il achève sa géniale carrière par un dernier chef-d’œuvre : le Louis XIV en prière du chœur de Notre-Dame de Paris. Encore et toujours le service du roi !

* En présence de :
Emmanuel Berthier, Préfet de la région Bretagne,
Laurence des Cars, Présidente-Directrice du musée du Louvre,
Laurent Billard, Directeur général du groupe Norac,
Jean-Roch Bouiller, Directeur du musée des Beaux-Arts de Rennes.

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