Pour Stranger by Green, sa première exposition monographique produite par 40mcube à Rennes, Yann Gerstberger construit un ensemble de sculptures composé de statuettes soclées sur des agencements hybrides et baroques de divers matériaux tels que des chutes de cuir brut, des bambous, du plexiglas, des fleurs synthétiques, de la cellophane et des objets industriels comme un banc de musculation, un parasol de plage ou un socle en béton. Le vernissage de la nouvelle exposition de 40mcube a eu lieu vendredi 16 septembre. Une foule assez nombreuse s’est pressée pour venir découvrir une exposition dont la générosité ne va pas sans soulever des interrogations, notamment culturelles. Un concert de Splash Wave a clos la soirée.

L’exposition s’appelle Stranger by Green. Elle est montée par le Marseillais Yann Gerstberger, avenue du Sergent Maginot, au 40m3 jusqu’au 12 novembre 2011.

Loin de sa provence natale, l’artiste présente des statuettes posées sur des chutes de cuir brut, des bambous, du plexiglas, des fleurs synthétiques, du cellophane, un banc de musculation, un parasol de plage ou encore un socle en béton.

Le sculpteur pratique la découverte artistique en jouant avec le fruit du hasard, l’expérimentation et l’expérience. Chacune de ses oeuvres entre dans ce registre, sans que l’artiste n’éprouve le besoin de donner des détails sur leur provenance et leur composante.

Profondément, le Marseillais revendique des sources et  références variées mais soigneusement choisies chez les primitivismes africains, les précolombiens, océanien ou encore chez les cultures dites populaires, urbaines et de la rue.

Dans cet espace de la culture contemporaine, les sculptures de Yann Gerstberger renvoient aux rituels contemporains. Colorées, ornées, composites, elles rassemblent des objets hétéroclites qui semblent avoir connu une vie antérieure… Ces éléments sont attachés, dressés et partiellement recouverts de tissus ou de motifs ethniques peints.

Pratiquant l’assemblage, l’artiste crée toujours une surenchère artistique.  Il joue avec les surfaces et les volumes et semble appliquer à la sculpture du copier-coller propre à l’informatique ou encore du mix de l’image. On est dans la couleur étrange, dans l’assemblage brut et dans la recherche expérimentale.

Les sculptures de Yann Gerstberger semblent être l’objet de rituels contemporains. Colorées, ornées, composites, elles rassemblent des objets hétéroclites ayant eu une vie antérieure comme des objets usuels occidentaux, des objets d’art dit primitif fabriqués en série et des matériaux aussi divers que tissus, bâches, bois récupéré… Ces éléments sont attachés, dressés et partiellement recouverts de tissus ou de motifs ethniques peints, librement interprétés dans des sculptures qui assument leur aspect décoratif et artisanal.

Par cette pratique de l’assemblage, l’artiste crée une surenchère, ses sculptures compilant le sens de chaque objet et celui créé par l’assemblage lui-même. Soit la partie qui ne parle pas du tout mais qui se rajoute au tout… Il joue avec les surfaces et les volumes et semble appliquer à la sculpture la pratique du mix d’images, du copier-coller propre à l’informatique.

Sa méthode de travail qui passe par la recherche d’objets, de matériaux, d’images, par l’essai direct de compositions et de recouvrements de ces éléments, sans utiliser les moindres dessins, notes d’intention ou simulations préalables, n’est pas sans rappeler la sérendipité, la découverte liée au hasard. Si celle-ci est devenue une véritable méthode de recherche scientifique, elle est également pratiquée depuis fort longtemps, et aujourd’hui encore par des artistes comme Yann Gerstberger. Proche de l’expérimentation et de l’expérience, elle converge chez lui dans le sens d’une sculpture rituelle. Chacune de ses œuvres, dont il ne donne aucun détail sur la provenance de ses composantes, est une découverte et une curiosité en soi.

L’artiste revendique « une filiation directe avec l’art brut, naïf, primitif, et des liens de parenté non occidentaux, du tribal, de l’ethnique, du mélange, des déplacements géographiques ou mentaux. » Ses sources et ses références sont variées mais soigneusement choisies, des primitivismes africain, précolombien, océanien aux cultures dites « outsiders », populaires, urbaines, street, et de la surf culture que l’on retrouve également dans la sculpture californienne. Les questions du post-colonialisme mais aussi des low cultures sont évoquées sans parti pris, par le prisme d’un exotisme tout à fait personnel.

40mcube
48, avenue Sergent Maginot
35000 Rennes
tél. : 02 90 09 64 11

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Nicolas Roberti
Nicolas Roberti est passionné par toutes les formes d'expression culturelle. Docteur de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, il a créé en 2011 le magazine Unidivers dont il dirige la rédaction.

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