Bill Gates, le 2e homme le plus riche du monde et ancien dirigeant de Microsoft, a diffusé sur son site GatesNotes un message relatif à l’avenir de la nourriture. Il en appelle à une évolution de nos comportements autant qu’à une évolution scientifique de… la « viande ».


Des perspectives alarmantes

Des perspectives alarmantes
Des perspectives alarmantes

Les perspectives d’avenir relatives à la consommation de viande sur notre planète sont alarmantes. Elles posent des problématiques environnementales graves, notamment les rejets de gaz, la consommation d’eau et les maladies dues à la promiscuité dans les élevages. Ces malheureuses évolutions ne sont pas sans répercussion sur les flux migratoires et sur la démographie.

L’innovation technologique

Gates cite l’exemple de deux compagnies américaines, Beyond Meat et Hampton Creek Foods, qui produisent des alternatives à la viande et aux œufs. Bien connus des végétariens et végétaliens, ces substituts sont parfois très proches par le goût des produits qu’ils imitent. Ils sont baptisés « simili carnés » en France. D’autres marques asiatiques, anglaises ou allemandes (pays dotés de fortes populations végétariennes) commercialisent des produits similaires. Mais Gates insiste sur la raison d’exister de ces produits, autrement dit l’incroyable gâchis que représente la production de protéines animales par rapport aux protéines issues du monde végétal (3 fois plus d’énergie pour la production des premières alors que leur apport est identique pour l’homme). Il encourage également le recours à la consommation des algues à destination des animaux comme des hommes.

Un burger végétal méconnaissable
Un burger végétal méconnaissable

La seule piste ?

Le plaisir et le goût sont des éléments avancés par les consommateurs de nourriture animale, la question de la souffrance animale apparaît souvent comme un élément minoré. Pourtant, le simili carné n’est souvent qu’une transition pour accompagner une « conversion » au végétarisme. Les progrès considérables dans ce domaine, grâce aux ingrédients « bio », permettent de conserver ces notions de plaisir et de goût, mais surtout de ne pas s’enfermer dans un régime quotidien trop stéréotypé comme le steak-frites ou le poisson-riz. La richesse des légumes et des produits proposés en France rend loisible de cuisiner sans similicarné tout en s’assurant des apports journaliers élémentaires.

Meilleur pour la santé

Tous les nutritionnistes s’accordent maintenant pour reconnaître que la consommation en excès de viande n’est pas bonne pour l’homme. Elle doit être limitée à un maximum de 500g par semaine, limite au-delà elle devient même dangereuse pour la santé. Elle peut parfaitement être remplacée sur l’adulte sans aucune conséquence néfaste, bien au contraire. D’ailleurs, l’ingestion de concentrations d’antibiotiques présentes dans les viandes au fil des repas pose un réel problème sanitaire. L’utilisation de produits sans viande et sans pesticide l’évite. Attention toutefois : bien regarder que les similicarnés ne soient pas trop riche en graisses à l’image de leur équivalent animal. Et, bien sûr, privilégions les produits locaux !

Un Barbecue sans viande mais pas sans saveurs
Un Barbecue sans viande, mais pas sans saveurs

Une opportunité d’emploi

Bill Gates reste un chef d’entreprise et insiste sur le fait que cette filière est pourvoyeur d’emplois en raison de son importante valeur ajoutée. Ne nous leurrons pas : les plats cuisinés continueront de se vendre pour rendre service aux personnes qui ont peu de temps à consacrer le soir à la préparation d’un repas. Si les deux sociétés citées par Gates préparent des wraps au « faux » poulet ou d’autres plats typiquement US, les sociétés françaises en ce domaine se comptent souvent sur les doigts d’une main. Si le géant de l’agroalimentaire Kraft Foods possède des filiales déjà très performantes dans le domaine, en France, de telles entreprises sont rares. Il y a bien sûr Sojasun, sis dans notre bonne ville de Rennes et Bjorg (mais à un moindre degré) qui distribuent leurs produits en supermarchés. En pratique, il est obligatoire à l’heure actuelle de recourir à des circuits spécialisés pour trouver des alternatives – toutes importées.

On ne peut se réjouir que Bill Gates s’intéresse au sujet, il aide à la diffusion d’information et à la réflexion autour de nos pratiques et de leurs conséquences. Un relais à travers d’autres personnalités médiatiques ainsi que dans la politique d’innovation de la France ne serait vraiment pas du luxe. Quant au similicarné, c’est une bonne idée, mais en gardant à l’esprit qu’il ne se suffit pas à lui-même. Il permet de diminuer la consommation de viande graduellement sans grever son budget. À méditer.

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Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

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