En mars 2019, la Finistérienne Louise Le Bars a publié son premier roman aux éditions Noir D’absinthe. Déjà publié une première fois en auto-édition en septembre 2018, Vert-de-Lierre constitue un condensé onirique original où, à travers la figure d’un vampire végétal, la Nature est mise à l’honneur sous toutes ses coutures.

Vert de Lierre
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«Ce qu’il s’est passé avec Amélie Nothomb s’apparente à un conte de fées. À mon adolescence, j’ai dévoré tous ses livres, je suis tombée amoureuse de son style et de son univers. Une année, pour un de mes devoirs de français, je devais envoyer une lettre à un auteur que j’admirais. Ce que j’ai écris à Amélie Nothomb fut une véritable lettre d’amour. Contre touteS attentes, elle m’a répondu… Une relation épistolaire a alors débuté entre Amélie et moi. Un jour où elle était à Rennes pour une séance de dédicaces, je lui ai amené Vert-de-Lierre pour la remercier de sa bienveillance. Deux jours plus tard, elle m’a renvoyé une lettre me disant qu’elle avait lu Vert-de-Lierre et qu’elle avait adoré ! Ses mots m’ont touché au-delà du possible… » – Louise Le Bars

Dans une interview menée par Morgane Stankiewiez, romancière, éditrice et fondatrice de la maison d’édition Noir d’Absinthe, Louise Le Bars confie en effet le succès que son roman connaît auprès de la célèbre auteure Amélie Nothomb. 

Résumé : Olivier Moreau, écrivain délaissé par sa muse, retourne dans le village de sa grand-mère, récemment décédée, pour mettre de l’ordre dans ses affaires comme dans son esprit. Il y renoue avec les souvenirs de son enfance, et redécouvre un étrange personnage de conte populaire local surnommé le Vert-de-Lierre, cet antique vampire végétal qui le fascinait enfant. Cet intérêt va déclencher des visions et cauchemars chez l’écrivain en mal d’imaginaire ainsi que la rencontre de deux femmes tout aussi intrigantes l’une que l’autre. À quel prix Olivier retrouvera-t-il sa muse ?

En adoptant un schéma narratif par enchevêtrements d’histoires, c’est donc la légende d’un personnage “mi-arbre mi-homme” que Louise Le Bars explore à travers ce roman gothique aux allures de polar. Ce Vert-de-Lierre, cet homme-sylphe, constituerait néanmoins bien plus qu’une simple légende… Les anciens du village se plaisent à s’entrefaire frissonner en racontant qu’une jeune fille en aurait fait les frais au Moyen Âge… Mais d’où vient ce Lierreux ? Que cherche-t-il ? Comment fait-il pour survivre ? Tant de questions que la jeune auteure dénoue avec brio à travers l’enquête menée par son principal protagoniste.

Il est aisé de se méprendre en pensant que l’écrivaine s’est appuyée sur une légende déjà existante pour bâtir son roman, tant l’intrigue est foisonnante et bien ficelée ! Mais que nenni ! Vert-de-Lierre est une pure invention de Louise Le Bars où tous les ingrédients sont réunis pour façonner un roman enivrant. Chants, comptines, ambiances, participent à cette atmosphère.

« La Nature est un temple où j’ai choisi de vivre ma vie, mes amours, loin des regards jaloux et malveillants des hommes qui avaient décidé de me faire courber l’échine dès le début de mon existence » p.175

Vert de Lierre
Illustration : Marcela Bolívar

La nature est particulièrement mise à l’honneur dans Vert-de-Lierre, notamment en jouissant de descriptions élogieuses construites en opposition à celles d’une société manipulatrice, ainsi qu’aux carcans qu’elle impose. L’effluve d’un mysticisme certain découlant des pouvoirs quasi-surnaturels alloués à la Nature transperce les pages au fil des mots.

« Il y a de la musique dans le soupir du roseau; Il y a de la musique dans le bouillonnement du ruisseau ; Il y a de la musique en toutes choses, si les hommes pouvaient l’entendre » Lord Byron – p.89

En plus de cette ode au naturel et à la simplicité, le roman Vert-de-Lierre se veut le miroir de plusieurs revendications contemporaines. Outre les messages résolument féministes que la jeune auteure distille dans son ouvrage, c’est une louange à la différence et à l’acceptation de nos êtres dans toute leur entièreté qui nait progressivement au fil des pages.

« Retiens surtout ceci : il est difficile, cruel, mais exaltant, d’être différent » p.191

Plus le récit avance, plus la frontière entre réalité et fiction devient poreuse. L’existence d’Olivier Moreau « prend des airs de polar et se teinte de l’encre de la fiction. » Jusqu’à ce que « la fiction devienne le seul élément tangible sur lequel peut reposer [sa] réalité […], comme une funambule titubant sur le fils de [sa] folie naissante […] et que la chose de [son] rêve (l)’avait suivi jusqu’ici […].» (p.94 à 122). Mais que se passe-t-il donc ? Pourquoi le romancier se voit lui aussi progressivement affecté ? Quel rôle joue l’incube végétal qu’est le personnage de Vert-de-Lierre dans toute cette affaire ?…

Louise le Bars
Source : Facebook Noir D’Absinthe

Pour ce premier roman, Louise Le Bars s’est inspirée de grands noms de la littérature gothique comme Anne Rice, laquelle a fait énormément pour la figure du vampire dans son aspect romantique et mélancolique. Ou encore Pierre Dubois, l’auteur de L’Encyclopédie des fées au cœur de laquelle la jeune auteure plongeait éperdument lors de sa tendre enfance.

Les auteurs romantiques tels que Théophile Gautier, Hoffmann, De Nerval, Alexandre Dumas, sont autant de figures dont les œuvres ont marqué la Bretonne et qui participent aujourd’hui à l’élaboration de son style fluide et entraînant.

Les métamorphoses d’Ovide ont aussi été une source majeure de mon inspiration. Dès mon plus jeune âge, lire les histoires de nymphes qui se transforment en lauriers ou en fleuves, je trouvais ça vraiment magnifique. Ce sont de très belles images pour montrer la perméabilité d’un corps humain. – Louise Le Bars interviewée par Morgane Stankiewiez

Inspiré de beaucoup de lectures, Vert-de-Lierre trouve aussi sa résonance dans les rêveries, les promenades, les émotions de Louise. Et plus encore dans les musiques écoutées par l’écrivaine. En effet, celle-ci affectionne tout particulièrement s’enfermer dans une bulle musicale lorsqu’elle rédige. Pendant la rédaction des mésaventures du Lierreux,  Louise s’est notamment laissée porter par les rythmes de deux groupes qui l’ont largement inspirée : Dead can dance et Daemonia Nymphe. 

Si l’auteure a choisi de dédier sa plume au genre fantastique c’est parce qu’il s’agit selon elle d’un genre qui n’exclut rien, d’un genre qui a le pouvoir de changer les choses sombres en poésie et en beauté. Aussi, la jeune Bretonne originaire du Finistère est convaincue que grandir en ces terres porteuses de nombreux mythes et légendes l’a largement influencée dans son choix de style.

En exploitant au maximum la figure d’un vampire végétal, Louise Le Bars dépeint le portrait d’un être marginalisé. D’un être qui ne se conforme pas à la religion qui lui est imposée parce qu’il ne s’y reconnaît pas du tout. D’un être qui se réfugie dans la nature pour échapper à la société qui l’entoure.

Concernant le choix du lierre, Louise Le Bars est fascinée par cette plante très empirique. Ses entrelacements, le fait qu’elle puisse s’infiltrer à travers la pierre, prouve, à son sens, à quel point cette plante est forte et magnifique. Affilier la figure du vampire à celle du lierre constituait donc le paroxysme de son désir.

Il y a peu, Vert-de-Lierre a été retenu dans la sélection des 20 ouvrages pré-selectionnés pour le Prix Littéraire de l’Imaginaire Booktubeurs App (PLIB 2020). N’hésitez pas à découvrir la sélection et aller voter : ici ! Le grand gagnant sera révélé le 10 octobre 2020.

Ainsi, comme le dit à merveille Louise dans son interview par Morgane Stankiewiez, si vous aimez la nature, les atmosphères gothiques, mystérieuses et brumeuses, les histoires d’antan, les châteaux hantés, les personnages étranges et mal-aimés mais néanmoins attachants, qu’attendez-vous pour vous procurer Vert-de-Lierre ?

Prochaines séances de dédicace

  • vendredi 17 janvier 2020 entre 11h et 18h au Royaume des Livres – 6 rue des carmes, 27500 Pont-Audemar. Plus de renseignements : ici 
  • samedi 18 janvier 2020 de 20h à 22h à la Médiathèque intercommunale La Cantonade – 6 rue de l’Aigle 61550 La Ferté-en-Ouche. Plus de renseignements : ici 

Vert-de-Lierre aux éditions Noir d’Absinthe 

Autrice : Louise Le Bars (La plume rêveuse sur Facebook)

Illustration : Marcela Bolívar

Maquette : Tiphs

Corrections : Anne Ledieu

​Parution : mars 2019

ISBN : 978-2-490417-24-7

​Roman Gothique​

​Prix : 15 €

​Également disponible en version numérique.

​Roman ouvert à la fanfiction pour un usage non commercial

Une fanfiction désigne en anglais une fiction écrite par un fan, un adepte. Leurs auteurs, les fan-fic writers, sont des passionnés d’une œuvre originale (série TV, film, dessin animé, jeu vidéo, livre, manga ou bande dessinée) et deviennent à leur tour les co-auteurs de ces fictions. Le temps d’un chapitre, d’un épisode ou plus, ces écrivains novices approfondissent les profils psychologiques des personnages, réécrivent les scénarios, inventent des suites aux œuvres initiales et font vivre des aventures inédites à leurs héros. Certains fan-fic writers mettent également en scène dans leurs histoires des personnes existant réellement (star, people…). 

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Julie Pialot
Julie Pialot a suivi des études de Lettres Modernes. Pendant une année d'ERASMUS à Pondichéry (Inde), elle a rédigé un mémoire sur la littérature de voyage en Orient, avant de compléter sa formation à l'école de journalisme de Marseille. Passionnée de voyages et de nouvelles découvertes, c'est en Bretagne, son choix de coeur, qu'elle a choisi de mettre en valeur les initiatives culturelles locales.

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