Travelling fêtera bientôt son quart de siècle. Pour cette 24e édition – et comme la toute première qui avait consacrée Londres – l’association Clair Obscur nous propose de retraverser le Channel pour se rendre cette fois-ci à Édimbourg mais aussi Glasgow. L’Écosse est donc à l’honneur pour cette année 2013. Preuve en est le cadre dans lequel à lieu l’inauguration officielle du festival : un Liberté  aux allures de pub écossais que nous accueille en tartans.

travelling écosse

A l’heure des traditionnels discours qui vont émaillés ce début de soirée, Eric Gouzannet, directeur de l’association a pour l’occasion revêtu un kilt. C’est le moment des remerciements adressés à tous les partenaires qu’ils soient public ou privés. Les tours de paroles s’enchaînent mettant en avant le travail dans la longévité de l’association autour de ce temps fort qu’est Travelling mais aussi la formation à l’image.

Chaque intervenant est allé de son anecdote au sujet de la thématique retenue cette année : des souvenirs personnels à l’imaginaire que véhiculent les landes et les lochs. A plusieurs reprises est souligné le réalisme du cinéma écossais qui, à l’instar du médium en général, place l’individu au centre de la pellicule et transforme un voyage par les images en outil de critique social (rappelons que le réalisme social est l’angle de lecture privilégié du festival Travelling depuis sa création). Au-delà des images d’Epinal, c’est d’abord un pays avec une âme et un état d’esprit particulier. Ce sont deux villes aux caractères différents qui forment un tout. C’est en clôture de discours que la forme la plus poétique a été énoncée et pourrait être résumé ainsi : Travelling serait un tartan brodé de plusieurs fils, chacun rappelant de près ou de loin un travelling écosseacteur, un cadre géographique, une medium ou un moment du festival.

Après les libations d’usages, il est temps traverser l’esplanade où la foule commence à se masser pour la projection d’inauguration : My name is Hallam Foe qui bien vite s’annonce à guichet fermé.

My name is Hallam Foe (David McKenzie, 95 min, 2007) est l’histoire d’Hallam (Jamie Bell), 17 ans, qui vit au bord d’un loch avec son père et sa belle-mère. Perturbé par le décès de sa mère quelques années auparavant et en proie à des relations conflictuelles avec sa famille, il a développé une étrange habitude d’espionner les autres. Après une énième dispute, il décide de quitté le nid familiale et de se rendre à Édimbourg où il rencontre Kate (Sophia Myles).

Le film s’ouvre sur l’étrange habitude d’Hallam : celle d’espionner les gens. Perché dans sa cabane, les jumelles à la main, il scrute le paysage. Inquiétant et étrange, cette activité est remplie de rituels, de prise de notes et de description sous l’œil d’une photo de feue sa mère bienveillante. Ce protagoniste est étrange et dérangeant, un homme-enfant qui aurait mentalement cesser de grandir et qui n’accepte pas la mort de sa mère.

 A la lecture du film, s’il y a deux thèmes qui prévalent, ce sont le passage à l’âge adulte et la gestion du deuil. Hallam n’est plus un enfant mais se comporte comme tel, avec ses chapeaux en fourrure et ses peinture de guerre, sa cabane, et sa recherche au-delà de la mort de sa mère d’une autre vérité. Enfermé sur lui-même, le personnage évolue en quittant la demeure familial et découvre une Edimbourg de manière atypique, celle des toits et du voyeurisme et de la vie d’un hôtel de luxe. Il grandit, évolue et devient attachant. Hallam fait également l’apprentissage, douloureux, des relations humaines et des sentiments en croisant le chemin de Kate.

 Il en ressort une mise en avant du quotidien avec des plans aérien atypiques qui mettent en avant la ville et ses habitudes par ses coulisses, celles de leur intimité, de leur fenêtre où des arrière-cuisines d’un hôtel. Film initiatique au premier plan pour le protagoniste, il se transforme en outil critique poétique et drôle de l’individu en découvrant une Édimbourg certes discrète, mais pleine de charme, où le héros apprendra malgré lui à grandir.

Séance de rattrapage : 21/02/2013 à 14h au Gaumont, 22/02/2013 à 20h à Vezin-le-Coquet, le 23/02/2013 à 18h à Bruz, le 25/02/2013 au Ciné TNB.

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