Les professionnels de la distribution de carburant montent au créneau. Ils alertent les élus au sujet du danger de désertification de la France. En dessous de la moyenne européenne, notre territoire serait menacé de connaître à moyen terme la fermeture d’un tiers des stations-services. Comment en est-on arrivé là ?

Comme le soulignaient des sénateurs en mars 2013 à l’instar des professionnels qui alertaient déjà en novembre 2012,  les stations-services françaises sont en danger. Avec une moyenne de 2,5 stations par 100km2 contre 3,1 en Europe, la France est à la traine.

Or, l’Europe demande des mises aux normes environnementales – un coût conséquent, surtout pour les indépendants. Concrètement, il s’agit de différentes mesures relatives aux émissions polluantes des cuves de carburant, risques d’incendie et mesures de contrôle et protection des personnels et des clientèles. Le détail est dans l’arrêté du…. 15 avril 2010. Il fait suite à la directive européenne d’octobre 2009 qui a été retranscrite en droit français après seulement 6 mois.

Si la durée de transcription a été courte, la mise en place de ces normes ne l’est malheureusement pas. Elle s’appuie sur un fonds géré par le Comité Professionnel de la Distribution de Carburants (CPDC), créé en 1991. Elle donne droit à des aides à hauteur de 70 % (dépense minimum de 1 500 €) avec un plafond d’aide de 38 200 € sur une période de 10 ans. Des aides cumulables avec l’aide au développement ou l’aide sociale. Mais cet établissement a vu son budget se réduire régulièrement jusqu’à être divisé par 3. Pourtant d’autres normes devraient être mises à niveau depuis 1998 et les nouvelles n’ont fait que s’ajouter à la note. Les délais de mise en œuvre des aides étant très longs, beaucoup d’indépendants n’ont pas la trésorerie suffisante pour faire tampon dans ces dépenses.

Comme souvent, l’attentisme prime et les délais de traitement administratif découragent les demandeurs. La réponse de l’État se fait attendre après la question au gouvernement de mars 2013. C’est aussi pour cela que les professionnels alertent à nouveau sur les risques à travers les médias. La balle est dans le camp du ministère de l’Environnement et du développement durable qui attend une étude commanditée par la DATAR. Sans précision de date. Pour les Français, c’est un risque en plus de devoir faire plus de kilomètres pour se ravitailler en carburant. Notamment dans les régions où un véhicule est indispensable.

station service

Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

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