Vendredi 17 septembre 2021 à 12h30 et 19h00, le Musée des Beaux-Arts de Rennes accueillera le spectacle DIMENSIONS. Créée et interprétée par les co-directeurs artistiques de l’association Indiscernable Robin Gwenolé, Sandy den Hartog et Sarah Kuntz, cette performance souffle un vent patrimonial dans le paysage de la danse contemporaine. Le pari du trio : mettre en valeur le patrimoine en le réinventant au fil de ses chorégraphies tout en offrant une expérience « participative, ludique et originale » au spectateur.

L’association Indiscernable est à la fois une compagnie de spectacles et une structure de production de films de danse. Son objectif est de créer divers projets se rattachant à la danse contemporaine tout en la sortant hors de son cadre purement scénique.

Le trio, sensible au lien entre la danse contemporaine et les différents espaces, a toujours ressenti l’envie de créer un spectacle qui puisse s’adapter à différents lieux afin de les mettre en valeur. C’est comme cela, qu’au fil du temps, DIMENSIONS est né.

À l’origine, le spectacle devait aider au financement du futur film de la compagnie. Cependant, très vite dépassés et totalement emballés par le projet, les trois artistes se sont véritablement pris au jeu et DIMENSIONS est devenu un projet à part entière dans lequel ils se sont investis corps et âme. En effet, cela fait un peu plus d’un an que la troupe travaille sur ce spectacle. Robin Gwenolé estime cependant que ce dernier réserve encore de nombreuses surprises : « Étant donné que c’est un spectacle évolutif en fonction des lieux qui l’accueillent, nous avons la liberté de continuer à le créer ».

La particularité de cette performance est qu’elle est adaptative et modulable en fonction des espaces qui l’accueillent. L’objectif est de montrer la danse au public d’une autre façon. À travers ses chorégraphies, le trio désire amener les gens à porter un regard différent sur le lieu dans lequel ils se trouvent. Pour ce faire, il a besoin de s’approprier l’espace en amont en demandant systématiquement de visiter le lieu avec une personne qui peut le leur raconter et le leur expliquer.

Compagnie indiscernable spectacle dimensions rennes
Crédit : Emilie Guilland – Photographe

Le Musée des Beaux-Arts de Rennes a d’ailleurs profondément touché les trois artistes car : « c’est un lieu qui souhaite se réinventer en s’adaptant à son public. Il a toujours cherché à casser cette image institutionnelle. C’est exactement la philosophie de notre spectacle. » explique Robin Gwenolé. Pour ce dernier, le spectacle en lui-même ne porte pas de message, le spectateur est libre d’imaginer ce qu’il veut. C’est la portée poétique de l’action qui a un sens : « La danse contemporaine apporte un supplément d’âme aux lieux investis. Ces derniers ont leur propre histoire et l’idée est qu’un lien, un autre feeling se crée avec les spectateurs pour que le lieu qui accueille ce genre d’évènement se détache de sa fonction première ».

Pour Sarah Kuntz, qui adore la scène, danser à l’extérieur et investir différents lieux sont de tout autres exercices. Elle explique : « Le fait de ne pas danser sur une scène est totalement différent. C’est comme si on sortait la danse afin de l’amener auprès du public. Et puis, ce n’est pas la même représentation, car la lumière n’est pas la même que sur scène, le sol peut être irrégulier, la notion de l’espace est différente. Il faut s’adapter, là est tout le challenge ». Et Robin Gwenolé d’ajouter : « Les salles de concert, opéras ou théâtres sont globalement des inventions culturelles importantes car elles ont permis de donner aux arts leurs lettres de noblesse et les institutionnaliser. Mais ces espaces peuvent parfois devenir une prison. Une des grandes dimensions générales et humaines de l’art avec laquelle il faut renouer est celle d’aller là où les gens se trouvent ».

Compagnie indiscernable spectacle dimensions rennes
Crédit : Emilie Guilland – Photographe

Les trois artistes cherchent ainsi à se réinventer en sortant de leur zone de confort et en prenant des risques dans les lieux qu’ils investissent. C’est de cette manière qu’ils trouvent la façon la plus juste de mettre en lien la création avec les espaces. L’analyse de la performance après coup est aussi importante pour arriver à atteindre cette justesse. Le trio est d’ailleurs conscient que, d’un public à un autre, l’échange peut être plus ou moins intense. Mais c’est un risque qu’ils accueillent à bras ouverts.

Pour Robin, la notion de responsabilité est intrinsèquement liée à son métier d’artiste. Il met un point d’honneur à soutenir ses deux partenaires : « Quand je travaille, ma première responsabilité n’est ni envers le public ni envers les programmateurs. Elle est envers mes collègues. Je suis un professionnel, je dois faire le travail. En tant que musicien, je suis là pour supporter et soutenir les danseuses. »

Cette rigueur, partagée par Sandy et Sarah, ne freine pas leur penchant pour la légèreté et l’humour. En effet, ils tiennent à faire de DIMENSIONS une performance tout public légère et amusante. Tous trois sont remplis d’une joie immense à l’idée d’aller à la rencontre des spectateurs : « On ressent surtout de la joie, de l’excitation et une petite pression d’être devant le public. C’est un grand plaisir. » confie Sarah.

Page du Musée des Beaux-Arts relative au spectacle

Site de la Compagnie

Article précédentUN VILLAGE D’AUVERGNE COMME UN POING SERRÉ
Article suivantL’HOMME QUI TOMBE DE DON DELILLO. ROMAN DE LA TERREUR DU XXIe SIÈCLE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici