Après les très policés Royal Blood, coup de cœur rock’n’roll de Jimmy Page himself, la Grande-Bretagne nous envoie Slaves. Slaves, un nouveau duo, moins propret, moins playboy mais bien plus intéressant.

 

Qu’il est doux d’entendre un peu de brutalité en cette période où la nostalgie fleur bleue est à l’honneur. Les radios étant submergées de George Ezra like et d’électro de mauvaise facture, il est étonnant que les deux lads de Slaves vendent autant de disques. Merveilleuse Angleterre qui sort toujours quelque chose lorsqu’on s’y attend le moins.

Ce quelque chose en question est cette fois composé d’Isaac Holman et Laurie Vincent.
slavesLe premier possède la même voix que le fils illégitime de Johnny Lydon et Mike Skinner et le second le même jeu de guitare qu’un Jack White au rabais croisé avec Ron Asheton. Aussi alléchant que cela puisse paraître sur le papier, la version auditive mettra les sceptiques au pas… ! Débarqués du Kent, terre natale de Jagger et Richards, Noel Redding, Sid Vicious ou encore Kate Bush, les deux musiciens fondent Slaves en 2012 et sortent un premier long EP fin 2013. Neuf pistes et une durée totale de 21 minutes : un moyen format intense, brut de décoffrage et conclu en beauté par le génial « White Knuckle Ride » et le nihiliste « Beauty Quest ».

De 2014 à début 2015, le groupe publie une série d’excellents singles (« Where’s Your Cars Debbie », « The Hunter », « Hey, Feed The Mantaray »), parvenant à percer les portes de la BBC Radio 1 ; sa fanbase s’agrandie et son premier véritable  album sort le 1er juin 2015. « Are You Satisfied » a atteint la huitième place des charts UK dès la première semaine, ce qui laisse présager un avenir radieux et mérité.

slavesSlaves ce sont des riffs garages et une énergie punk. Une sorte de rouleau compresseur, pour peu que vous l’écoutiez dans des conditions décentes. Holman définit lui-même sa musique comme une « documentation sur la société ». Pas beaucoup de politique dans les paroles donc : nous sommes en 2015 et l’on ne se mouille surtout pas… ! Il serait cependant dommage de passer à côté de la plume acerbe du batteur et lead singer, qui décrit si bien le quotidien morne et ennuyeux de sa génération.

Slaves a tout pour devenir la prochaine grosse attraction musicale du rock anglais : des tubes, une étrange maturité et la tête bien faite. À voir si la formule guitare/batterie ne lasse pas… Attention : il existe un groupe américain portant le même nom mais qui, à l’inverse de son homonyme anglais, est d’un ennui et d’une pauvreté mortelle. À ne pas confondre… !

Si vous êtes dans le coin, le duo se produira à Charleville-Mézières fin août dans le cadre du Cabaret Vert et fera également un détour par la Maroquinerie (Paris) le 7 novembre. Rien de prévu malheureusement dans nos contrées bretonnes pour le moment.

Site internet du groupe Slaves

Article précédentLa Kube, brillante idée (cadeau) ou littérature en boîte ?
Article suivantCNEA et Grenier des Grands Augustins, Picasso, une histoire sans fin ?

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici