Dans un jardin public, deux enfants de 11 ans se bagarrent et se blessent. Les parents de la « victime » demandent à s’expliquer avec les parents du « coupable ». Rapidement, les échanges cordiaux cèdent le pas à l’affrontement. Où s’arrêtera le carnage ?

Ce huis clos, tiré d’une pièce de Yasmina Reza est une réalisation divertissante de facture classique de Roman Polansky. Son sujet : les faux-semblants. La mise en scène est excellente. Le recours aux miroirs dans la décoration de l’appartement s’avère pertinent.

Deux couples de bourgeois new-yorkais cool tendance bobo s’affrontent. L’un est vaguement de gauche, l’autre vaguement de droite. « C’est ma femme qui veut que je me présente comme un type cool de gauche alors que je suis un con caractériel comme nous tous. »

Ils se réunissent chez l’un des couples afin de régler la question d’assurance à la suite de la bagarre entre leurs enfants. Entre banalités, failles personnelles et conjugales, affrontements croisés, la situation dégénère à grand coup de gorgées de whisky. À noter : la scène où Kate Winslet lâche un jet de vomi sur les livres d’art posés sur la table basse restera dans les annales.

Ainsi, les différences de caractère, de perception du monde des adultes et des enfants et du rapport à la socialisation sont le sel de l’intensité des relations qui dégénèrent chemin faisant. Du cynisme à revendre, une certaine tendresse, de temps en temps de l’humour, une guerre des nerfs, un empoisonnement progressif de l’atmosphère sont les ingrédients de ce vaudeville filmé et consacré à une déconstruction des faux-semblants.

Un film intelligent mais qui aurait gagné à prendre des risques (à la manière de l’exceptionnel Qui a peur de Virginia Woolf ?). D’où un résultat qui paraîtra à certains un peu convenu. En outre, Carnage doit beaucoup au jeu des acteurs, bien que certains trouveront que Foster surjoue un tantinet et Waltz exagérément cabotin.

La courte durée de l’oeuvre joue en sa faveur.

Huis clos dramatique de Roman Polanski, avec Jodie Foster,
Kate Winslet, Christoph Waltz, John C. Reilly, 7 décembre 2011, 1h 20
Roman Polanski Carnage : Des faux-semblants de bobos cool
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