Rodrigo y Gabriela, c’est deux guitares, un duo à quatre mains et vingt phalanges, une énergie à revendre. Il n’en fallait pas moins pour réchauffer la salle bondée du Liberté de Rennes jeudi dernier ! En moins d’une dizaine d’années, Rodrigo y Gabriela ont su s’imposer comme l’un des plus grands groupes instrumentaux acoustiques du monde par leur style musical singulier. Succès mérité.

 

rodrigo y gabrielaDans la droite lignée des maîtres en la matière (Paco de Lucia, Baden Powell pour ne citer qu’eux), ces virtuoses de la guitare sont parvenus à se créer une place de choix sur la scène musicale internationale sans d’autres voix que celles de leurs guitares glissant sous leurs doigts agiles. Preuve qu’il n’est nul besoin en 2014 de Stratocaster ou de Flying V pour mettre les foules en liesse et les stades en transe !

rodrigo y gabrielaLe Métal mène à tout… ! Originaires de Mexico, Rodrigo Sanchez et Gabriela Quintero ont tout d’abord fait leurs armes au sein de « Tierra Acida », groupe de Thrash Métal mexicain, avant de décider de faire bande à part au début des années 2000. Armés de leurs guitares, ils débarquent en Irlande avant de partir à la conquête de l’Europe. Ils se font très vite remarquer par la singularité de leur jeu ; Gabriela utilise notamment une technique qui lui permet d’alterner percussions, sur le corps même de la guitare, et rythmique énergique.

rodrigo y gabrielaC’est en 2006 qu’ils rencontrent un véritable succès avec leur troisième album éponyme contenant le tube « Tamacun » et qui se place en première place des charts irlandais. S’ensuit une renommée qui traverse les frontières du Vieux Continent avec des dates dans les salles les plus notoires. En 2010, le couple prodige se produira à la Maison-Blanche devant les couples présidentiels américain et mexicain !

rodrigo y gabriela rennesLe succès est tel qu’en 2011, le célèbre compositeur Hans Zimmer leur propose de participer à la BO du quatrième opus de Pirates des Caraïbes, la Fontaine de Jouvence (de Rob Marshall). La même année, le duo collabore à la BO du film Le Chat Potté (de Chris Miller). « Tamacun » se retrouve également dans la BO de la première saison de la série américaine à succès Breaking Bad.

Belle découverte : Shake Shake Go. Ce groupe britannique qui a assuré la première partie du concert. Composé de la percussionniste et chanteuse à la voix suave et puissante, Poppy Jones, et habituellement de quatre musiciens (représenté par un seul d’entre eux ce soir là), cet ensemble nous a plongé dans un univers mélangeant savamment folk et pop entrainante. L’adhésion du public fut immédiate.

Rodrigo et Gabriela ont littéralement enflammé le Liberté de Rennes jeudi 11 en présentant des morceaux de leur nouvel album « 9 Dead Alive » sorti en avril dernier devant une pléiade de spectateurs éclectiques et survoltés. Du jeune chevelu « métalleux » aux trentenaires bobos en passant par de jeunes midinettes aux allures de starlettes ou encore des séniors énergiques, nul doute que le duo sait rassembler les foules ! Cette mixité témoigne de l’originalité de groupe, tant par sa formation que par son jeu.

Oscillant avec brio entre morceaux du nouvel album, solos, reprises et chansons phares, les deux dynamique et complices compères composent avec les envies du public, s’adressant avec lui (et non sans humour) tout au long de leur représentation. L’occasion de rendre hommage aux 43 étudiants enlevés au Mexique en septembre dernier.

Tandis que Gabriela s’occupe de la guitare rythmique, Rodrigo se charge des motifs mélodiques. Ces deux acrobates de la guitare nous embarquent dans un univers latino aux influences Rock’n roll, Folk, Jazz et assurément Métal. On ressent cette dernière influence notamment dans le jeu de scène de Gabriela aux mouvements de têtes vifs et dynamiques. En aout dernier, les deux virtuoses ont d’ailleurs créé la surprise au Red Rocks Amphitheater (Colorado) en jouant aux côtés de Robert Trujillo, le bassiste de Metallica. Surprise également au Liberté en découvrant Rodrigo…chanter ! Et le bel hidalgo chante plutôt bien ! On reconnaît d’emblée les premières notes de « War Pings » de Black Sabbath.

rodrigo y gabrielaTout au long du concert, les deux artistes ont fait courir leurs doigts sur les manches des guitares dorénavant rompues aux performances scéniques. Un style rapide et précis pour un résultat bluffant de technicité. On passe avec dextérité, en quelques accords, de la douceur à la puissance du métal par des variations improbables mais réjouissantes.

rodrigo y gabrielaLa fin du concert a prit des allures de grande fête dans laquelle quelques spectateurs ont été invités à monter sur scène et à danser sur l’ensorcelant « Tamacun » avant que Rod et Gab (pour les intimes !) se prêtent, tout sourire, au jeu des photos ! Et on vous assure que monter sur la scène du Liberté à leurs côtés ça n’a pas de prix !

 

Site officiel : www.rodgab.com

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