Place de la Mairie, à Rennes, la vieille loco noire est de retour pour les fêtes de fin d’année. Elle abrite des vendeurs de marrons de père en fils.

Chauds, les Marrons ! Depuis soixante-dix ans, la famille Lopez en vend face à la mairie de Rennes. Mais rien à voir avec les vendeurs à la sauvette qui pullulent dans la capitale parisienne. Les spécialistes ès Marrons ont toutes les autorisations du monde pour installer leur petit train noir… qui fonctionne non au charbon mais au gaz Butane.

Dans l’antre de cette machine, les Lopez font griller les marrons jusqu’à ce qu’explose le péricarpe coriace brun et brillant (l’enveloppe). Mais attention de ne pas croquer tout de suite les marrons…vous risqueriez de vous brûler le gosier. « Il faut savoir être patient pour apprécier le goût farineux de ce fruit, » reconnaît un fin gourmet des lieux.

A Rennes, les Lopez ont le monopole. Mais ce n’est pas pour déplaire aux habitants qui ont leurs habitudes sous le haut-vent de la vieille loco… On y voit des bourgeoises guindées, des prolos des quartiers sud et des bambins affamés. « J’y venais quand j’étais gamin, » commente Jean-Yves. « J’y retourne avec mes petits enfants. » Car après le manège, situé juste à deux pas, le passage est forcément obligé pour les grands parents généreux…et les pères de famille qui le sont tout autant.

D’après nos infos recueillies en haut-lieu, les marrons, façon Lopez, auraient le vent en poupe, ces derniers temps. A trois euros le cornet, ils ne sont pas donnés, aux dires de certains. Mais au diable les mécontents, ils sont devenus un « must » comme l’est la galette saucisse au marché des Lices. « Je ne peux pas m’empêcher d’en acheter, » avoue Claudine. « J’adore leur côté fondant. »

Loin des phénomènes de mode, les Lopez poursuivent leur petit… train-train commercial chaque année. Ils fidélisent une clientèle de père en fils qui ne sait pas toujours faire la différence entre marrons et châtaignes. Pour votre gouverne, les marrons sont les variétés à gros fruits uniques dans la bogue (ce qui pique…) et les châtaignes les variétés à fruit plus petits et plusieurs dans une bogue. Mais qu’importe après tout, les deux mots sont devenus synonymes… dans le langage commun.

Article précédentNadeah ou l’Edith Piaf de la pop
Article suivantEmmanuelle Sabouraud > Sarajevo, à l’heure bosnienne | 3/12

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici