L’Université de Rennes 1, L’Université Rennes 2, l’INSA de Rennes, Sciences Po Rennes, L’Ecole Nationale Supérieure de Chimie ont décidé de faire leur rentrée commune. Cette rentrée concernerait pour ces établissements plus de 46 500 étudiants. Elle s’est accompagnée d’un communiqué de presse qui annonce une fusion au plus tard en 2016 (cf. l’extrait en fin d’article). Un communiqué qui reste cependant bien peu disert à l’égard des modes opératoires adoptées. Alors que le tissu universitaire rennais semble briller par son hétérogénéité…

Quelques questions méritent ainsi d’être posées.

D’une part, comment va s’opérer la fusion entre ‘marques’ aussi différentes ? Aux yeux de nombreux observateurs, de profondes différences existent entre Rennes 1 la sage et Rennes 2 la turbulente qui est réputée depuis des années pour ses grèves à répétition et une gestion où l’influence des syndicats est prépondérante.

D’autre part, Rennes 1 aurait accueilli 24 600 étudiants en 2010-2011 et Rennes 2 en aurait accueilli 18 200. Mais quel est le taux de placement des étudiants diplômés ? Autrement dit, quel pourcentage de licenciés, masterisés et docteurs trouve un emploi dans les 3, 6 et 12 mois, voire plus ? On aimerait des réponses à cette question, dans un souci de lisibilité qui honore, notamment, nos cousins québécois. Des réponses qui permettraient de savoir si oui ou non Rennes 2 est plus encline à cette fusion que Rennes 1…

En outre, s’il est vrai que « les investissements d’avenir donnent l’avantage à des pôles métropolitains forts », pourquoi Rennes n’en constitue-t-elle pas un ? Force est de souligner le retard sévère qu’accuse l’aire métropolitaine, notamment en matière d’internationalisation.

Enfin, une question plus générale se pose : dans les autres pays européens, ce sont les Universités qui portent l’excellence intellectuelle. En France, les grandes écoles dominent. Pourquoi ?

« Le contexte national et international de l’enseignement supérieur et de la recherche en France conduit les établissements des grands sites métropolitains à unir leurs forces. Sur le site de Rennes, les grandes écoles et les universités vont renforcer leurs coopérations avec l’objectif de faire de Rennes un campus international fort et attractif. Pour ce faire, le partage de la stratégie de recherche et la coordination des formations seront les premiers moyens de progresser dans ce sens. Il s’agit également de mutualiser des fonctions opérationnelles qui permettent d’offrir une réponse enrichie et lisible, à l’ensemble des étudiants, enseignants et chercheurs. Les universités et grandes écoles précitées, dépendant du même ministère, s’impliquent, dès maintenant, dans un processus d’analyse qui permettra de dégager des axes de structuration possibles entre établissements respectant les stratégies et la marque de chacun. Les établissements du site rennais relevant des autres ministères seront également associés à la réflexion. L’objectif est de créer une structure finale opérationnelle à la fin du prochain contrat quinquennal 2012‐2016, contractualisée entre les établissements et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. »

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Nicolas Roberti
Nicolas Roberti est passionné par toutes les formes d'expression culturelle. Docteur de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, il a créé en 2011 le magazine Unidivers dont il dirige la rédaction.

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