En août 1932, le mouvement indépendantiste breton fait sauter la sculpture de Jean Boucher, posée dans la niche de la façade de la mairie et symbolisant l’union de la Bretagne à la France. Quatre-vingts années plus tard, certains souhaiteraient la remplacer par une nouvelle.

Samedi dernier 4 février 2012, fin d’assemblée générale des Amis du Patrimoine rennais, un homme se lève. Cheveux blancs, le retraité a l’assurance des Bretons qui ont voyagé à travers le monde. Ton solennel à l’appui, il demande aux membres de l’APR de le soutenir dans son projet. « Je veux placer une nouvelle statue d’Anne de Bretagne dans l’alcôve de la mairie, » assène-t-il. « Elle serait ornée par les principaux symboles bretons. Un artiste cessonnais travaille d’ailleurs sur le sujet. »

L’idée est-elle si saugrenue ? Aisément, on peut imaginer un engagement très fort des bretonnants dès lors que notre chère Anne de Bretagne ne serait pas représentée à genoux devant le Roi de France… Mais qu’en est-il des Rennais ? « Cette niche est vide, » répond Robert Bézard, l’un des membres actifs de l’APR. « Ce vide ne fait-il pas partie justement de notre patrimoine ? Une question qui peut-être source infinie de questions. »

« Ce vide ne fait-il pas partie de notre patrimoine ? »

Dans la salle, un des participants est un peu gêné aux entournures. « Je peux difficilement me prononcer. Un de mes parents était parmi les dynamiteurs ! » On peut comprendre facilement sa réserve. Mais si d’aventure le projet était présenté devant la mairie de Rennes, le maire fera-il droit à la demande ? Là encore, la question reste sans réponse. N’empêche, sans vouloir commander les élus, un tel projet pourrait être porteur pour la ville….surtout après le fiasco des illuminations. Reste à savoir sous quelle forme ? Une oeuvre classique ou encore contemporaine ? That is the question ?

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En juillet 1932, les nationalistes bretons décident de détruire le monument symbolisant l’union de la Bretagne à la France, du sculpteur Jean Boucher à Rennes. Vingt ans plus tôt, son inauguration fut l’occasion de la première manifestation du Parti nationaliste breton, dont les militants reprochaient à l’ouvrage de représenter la duchesse Anne de Bretagne à genoux devant le roi de France.

Le militant Célestin Lainé fabriqua une bombe dans sa chambre, avec une boîte de lait condensé remplie de nitroglycérine et un détonateur fourni par un débardeur de bois. Contrairement à la légende ce n’est pas Célestin Lainé, mais André Geffroy qui, le 7 août 1932 au matin plaça l’engin sur le monument situé au centre de la façade de la mairie de Rennes. La détonation eut lieu vers 4 heures du matin. Toutes les vitres furent cassées dans un rayon de cent mètres. Sources Wikipédia

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