Le journaliste Grégoire Laville revient sur la scène musicale rennaise du début des années 1980 avec la sortie de son ouvrage « Quand Rennes s’est révélée Rock ». Un volume de 350 pages riche de vingt-et-un entretiens avec des artistes de Rennes qui ont connu un succès remarquable.
Entre la fin des années 1970 et le début des années 1980, Rennes s’affirme comme la capitale du rock et de la new wave en France. Grégoire Laville est parti à la rencontre de ces acteurs qui ont bouleversé la scène rennaise à cette époque fondatrice. Plongé au cœur d’entretiens au long cours, illustrés par des photos personnelles, le journaliste propose des souvenirs éloquents de cet âge d’or rennais. Il retrace la relation unissant, 40 ans après, Rennes et le rock. Un recueil de témoignages, riche d’anecdotes laissant la parole à ses stars de l’époque qui ont laissé leurs empreintes dans l’histoire du rock français. Du groupe Marquis de Sade, composé de Frank Darcel, Philippe Pascal, Pierre Thomas et Christian Dargelos, au photographe Richard Dumas, en passant par Etienne Daho, Pascal Obispo, Dominic Sonic, Fraktur avec Sergeï Papaïl, Ubik avec Philippe Maujard, ou encore Jean-Louis Brossard, le co-fondateur des Transmusicales à Rennes, toutes ces personnalités ont connu l’apogée de ce qu’on peut appeler la scène rock rennaise à partir de 1979.
Le rock français influencé par Marquis de Sade
En 1977, Marquis de Sade débarque sur la scène rennaise proposant un style nouveau dans la lignée de la new wave et dans le paysage du rock progressif. Les deux figures du groupe, Frank Darcel et Philippe Pascal, ont très vite conquis le public rennais et deviennent des stars au même titre que Les Beatles, auquel ils sont souvent comparés. À Rennes, dans cette ville étudiante par excellence, à l’ambiance festive, Marquis de Sade apparaît à plus d’un titre comme le nouvel élan pour la musique rock. « C’est une fierté de jouer sur la scène rennaise à l’époque », atteste Philippe Pascal. Le style de Marquis de Sade, sombre et dépressif, avec des paroles en français ou en anglais, avec des traits allemands séduit toute une génération venant de toute la France. « Les groupes de l’époque jouaient assez mal, Marquis de Sade c’était impeccable, ils avaient une vraie facture musicale…avec la gestuelle robotique de Philippe Pascal » rappelle le journaliste musical Jean-Eric Perrin. En 1981, le groupe se sépare. Frank Darcel fonde Octobre et Philippe Pascal monte un groupe qui s’appellera Marc Seberg. Le style Marquis de Sade se retrouvera dans chacun de ses deux groupes. Marquis de Sade s’est depuis reformé, après s’être retrouvé sur la scène du Liberté en septembre dernier pour fêter ses 40 ans.
Rennes : la scène rock de l’époque
Le rock français connaît son apogée au début des années 1980, profondément influencé par la ville de Rennes. C’est ainsi que toute une génération d’artistes, de rockeurs, se déplace dans la capitale bretonne pour se faire connaître. Rennes rayonne, s’émancipe et lance des artistes qui deviendront des stars nationales voir internationales. C’est le cas de Dominique A, Yann Tiersen, ou encore le célèbre groupe Niagara, qui a profité de l’effervescence rennaise pour se former. D’autres, du nom de Etienne Daho et de Pascal Obispo, ont aussi connu leurs premières heures de gloire à Rennes. « Rennes a toujours été une ville de musique…je n’aurais certainement pas fait le même parcours ailleurs » évoque Etienne Daho. Frank Darcel, le leader du groupe Marquis de Sade, a d’ailleurs produit les deux premiers albums de Daho et fut le compagnon de route d’Obispo pendant un temps. Rassurez-vous, même si chacun des acteurs interrogés évoque son attache au groupe mythique Marquis de Sade, Quand Rennes s’est révélée rock partage aussi tout un tas d’anecdotes et de souvenirs pendant les Transmusicales. À déguster sans modération.
