Du mardi 22 au dimanche 27 mars 2022, les Champs Libres de Rennes ont ouvert leurs portes à la jeunesse dans le cadre de l’évènement Nos Futurs. Parole à la relève. Une programmation riche, variée et ouverte à tous autour de la question des transitions. Une réussite.

Et si les jeunes nous parlaient de Nos futurs ? Voilà l’initiative lancée par les Champs Libres. Un moyen de donner (enfin) la parole aux jeunes dans le cadre d’une semaine de programmation intitulée Nos Futurs. Parole à la relève. Du 22 mars au 27 mars 2022, rendez-vous était donné par cette jeunesse qui souhaitait nous parler de notre avenir. Lycéens, étudiants, jeunes actifs ont été les acteurs de cette programmation d’événements autour des questions de la transition : quelle société durable et soucieuse du vivant pouvons-nous construire ensemble ?

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Morgane, Juliette, Laudauny, Elouan entourés par Tristan Lahais et Pablo

Nos futurs, un titre choisi par les jeunes comme un pied de nez aux problématiques d’avenir laissées en suspens ces dernières années. Mais pas de futur sans Nos futurs. D’où l’importance d’avoir choisi la jeunesse pour s’exprimer sur notre avenir. Car leur voix bien trop souvent laissée à l’écart est pourtant fondamentale et leur engagement dans la question des transitions est bien trop important pour l’oublier. Cette semaine leur était dédiée et ils ont partagé avec nous les causes qui leur tiennent à cœur, leurs engagements, leurs préoccupations, leurs envies et leurs solutions pour l’avenir. Une invitation qui traduit la reconnaissance par Rennes Métropole de l’importance de la jeunesse sur son territoire et une confiance en sa capacité à penser et faire.

Origine de cet événement

En mars 2021, dans un contexte encore bouleversé par la crise sanitaire, l’état de la jeunesse préoccupe les Champs Libres et le journal Le Monde qui souhaitent venir en aide à la jeunesse ayant beaucoup souffert des privations sociales. La question qui se pose alors est celle de la création d’un espace de rencontres spécialement prévu par les jeunes en dialogue avec la question plus large des grandes transitions qui marquent les différentes générations et dont la crise sanitaire a mis en exergue les grandes problématiques. Parmi ces interrogations celles du travail, de l’alimentation ou encore du genre et de la sexualité, avec une préoccupation plus vaste : comment faire dialoguer des générations sur ces thèmes ?

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© Julien Mignot

Depuis mi-septembre tous ces jeunes de 16 à 28 ans issus d’horizons variés (étudiants à l’IEP de Rennes, à l’Université Rennes 2, lycéens du lycée agricole La Touche à Ploërmel et des lycées professionnels de Dinard, Dol-de-Bretagne, Fougères et Rennes, membres du Conseil Régional des Jeunes, jeunes actifs, jeunes impliqués dans des associations culturelles ou sociales) se sont réunis pour préparer cet événement avec le soutien des équipes des Champs Libres et du Monde.

En partant d’une page blanche, ils ont eu à élaborer les grandes lignes de Nos Futurs, qu’ils ont voulu être un temps optimiste, utile et convivial, tourné vers le débat, la rencontre et les échanges intergénérationnels. La dynamique enclenchée traduit leur envie de faire évoluer les formats habituels et de faire émerger de nouvelles idées et de nouvelles pratiques. Avec cette démarche inédite, les Champs Libres, établissement public de culture et de savoirs, associés aux compétences éditoriales d’un grand quotidien national, se positionnent comme un lieu d’expérimentation offrant l’opportunité et les moyens aux jeunes de s’exprimer, de donner libre cours à leurs pensées, d’inviter les personnalités qui les inspirent (acteurs ou penseurs des transitions) et de se former au débat public.

Penser les transitions

Pour penser ces transitions les jeunes ont décidé d’aborder cinq enjeux qui leur sont chers : l’écologie, l’alimentation, le travail, la sexualité et le genre, la participation citoyenne, les inégalités et solidarités. Ces thématiques ont été abordées par l’intermédiaire de conférences, ateliers et événements dynamiques dans le but d’apporter des clés de connaissances voire des solutions. Des événements que les jeunes ont voulu à la fois festifs et diversifiés, reflet de la jeunesse dans les formes proposées (ateliers, conférences, buffet durable, défilé upcycling…).

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© Julien Mignot

À titre d’exemple s’est déroulé un atelier DIY (Do it yourself) le mercredi 23 mars pour apprendre à réaliser un capteur de CO2. Vendredi 25 mars c’était la confection de produits ménagers qui est mise à l’honneur autour d’un autre atelier DIY. Le même jour se déroulait une rencontre avec les journalistes Samuel Etienne et Salomé Saqué. Le samedi 26 mars a vu un défilé de mode original mettant à l’honneur l’upcycling. Autant d’activités festives qui ont rythmé les Champs Libres jusqu’à dimanche avec pour certaines une notion éducative très présente.

C’est le cas de la présentation de la plateforme collaborative dédiée à l’usage du vélo développé par le commission mobilité du CRJ. Les jeunes du CRJ (Conseil Régional de la Jeunesse) avec les cinq différentes commissions qui le constituent se sont engagés sur différents ateliers au cours de cette programmation. Le mercredi 23 mars, ils ont présenté leur plateforme développée ensemble et qui recense les actions autour de la mobilité du vélo. Un moyen pour ces jeunes de devenir acteurs des enjeux d’avenir et d’avoir un espace dédié aux problématiques qu’ils sont à même de rencontrer au quotidien :

« LE FAIT DE FAIRE DES RECHERCHES, DE FAIRE NOS INVESTIGATIONS, DE RENCONTRER DES ÉLUS OU DES PERSONNES SPÉCIALISÉES, DE FAIRE TOUT ÇA PAR NOUS-MÊMES, ÇA NOUS A APPRIS À GÉRER UN PROJET ET NOUS A DONNÉ EN MATURITÉ, » TÉMOIGNE FANTINE ET ENORA DU CRJ.

Les jeunes du CRJ ont animé également le samedi 26 mars 2022 un plaidoyer pour la mise en place de cours d’éducation sexuelle à l’école.

« ÇA FAIT PLAISIR DE POUVOIR SE FAIRE ENTENDRE. » MORGANE, ÉTUDIANTE À SCIENCES PO

Du côté des étudiants de Sciences Po investis dans le projet la tâche a été rude pour un résultat qui en vaut la peine. Cette douzaine d’étudiants a travaillé depuis fin septembre à l’organisation de ce projet. Ensemble ils ont choisi d’aborder différentes thématiques sous des formats divers qu’ils ont voulu festifs et dynamiques. Main dans la main avec les équipes des Champs Libres et du Monde, ils ont souhaité ouvrir le champ des possibles et pousser les publics à une réflexion sur ces transitions.

Intervention de Matthieu Fleurance, membre du Collectif Travailler Moins © J Mignot

Dans ce dessein, ils ont choisi de nombreux invités comme Camille Etienne (militante écologiste française) ou encore Salomé Saqué (journaliste) qui ont animé des discussions ou des rencontres. On peut citer encore la présence d’Hugo Biolley, plus jeune maire de France, ou encore Matthieu Fleurance, membre du Collectif Travailler Moins. L’occasion pour tous de découvrir de nouvelles réflexions autour de Nos Futurs. Morgane et Juliette, deux étudiantes de Sciences Po investies sur le projet racontent :

J’ai parlé avec d’autres gens, ça faisait du bien de s’entendre enfin, de se rassembler et de voir qu’il y a plein de choses à faire. Notamment pour la conférence avec Jean Jouzel il y a avait aussi cinq ou six jeunes sur scène et on était heureux de voir qu’il y avait des gens comme nous qui ont envie de faire bouger les choses, » raconte Morgane, étudiante de Sciences Po et investie dans le projet Nos Futurs.

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Rencontre avec Jean Jouzel © Julien Mignot

« Ça ouvre d’autres perspectives parce qu’on se rend compte qu’on partage des idées et des thématiques bien qu’on n’ait pas tous les mêmes visions des choses, » rajoute Juliette également étudiante de Sciences Po investie dans le projet.

Nos Futurs a reflété les goûts, les pratiques, les doutes et les espoirs de cette relève qui souhaite élargir le dialogue et aller à la rencontre des personnes pour qui ces questions sont parfois méconnues : « Il y après l’idée de ne pas parler qu’entre nous, mais d’aller parler à des gens qui soit ne retrouvent pas ça assez souvent dans leur quotidien ou qui n’ont aucune idée de ces problématiques. »

Une diversité dans la programmation que les jeunes ont souhaité souligner afin que chacun circule entre les espaces et puisse se sentir libre de s’approprier ces questions d’avenir. La preuve en images que les jeunes sont motivés et souhaitent s’impliquer dans ces questions d’avenir. Nos Futurs a donné à cette jeunesse l’espace et les outils adéquats pour mettre en place ces changements en s’établissant comme un événement annuel. En attendant une nouvelle édition en 2023.

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