Quand Le Mensuel de Rennes est arrivé sur Rennes, l’espoir était grand pour les défenseurs du pluralisme de l’information dans la presse écrite. Car, en dehors des journaux de la ville, du quotidien Ouest-France, du Journal de l’Entreprise et de l’hebdomadaire Sept jours, c’était no man’s land…

Durant les premières années, Le Mensuel a distillé une actualité rennaise traitée de manière différente et intelligente. Leurs dossiers étaient complets, les angles de reportages originaux et leurs infos croustillantes.

Mais, depuis quelques numéros, leurs journalistes ont une légère tendance à s’endormir. Dans leur dernière livraison, trois papiers trouvaient grâce aux yeux des Rennais : « la vente du Picca’, les trente ans du Roazhon Celtic Kop » et  « Y-a-t-il trop de festivals en octobre » dans la capitale bretonne ? Pour le reste, des sujets nationaux (« les femmes de pouvoir », « la fusion Anpe/Assedic » et « les chasseurs de têtes ») étaient retraités à la mode rennaise. Du bon travail, mais… on est un peu loin de l’info locale ! « Ils tournent en rond, » affirmait un chaland au marché, samedi matin. « Je n’ai plus de réassort pour le Mensuel, » convenait un buraliste.

Évidemment, la concurrence est rude. Évidemment, leur équipe de journalistes est réduite. Évidemment, leur liberté de ton a peut-être agacé certains lecteurs et définitivement leurs sources (en particulier politiques). Mais la déception est quasi à la hauteur des espérances. La ville de Rennes avait besoin d’un journal un brin « critique » au-delà des opinions partisanes et des choix politiques. Elle l’a eu quelques mois. La Métropole a toujours besoin d’un autre regard. Sans le pluralisme, peut-on vivre en intelligence ?…

Paradoxalement, leur arrivée dans le paysage médiatique a eu comme effet de secouer la locale rennaise assez ronronnante du quotidien Ouest-France. La direction du journal a changé de rédacteur en chef et de journalistes au sein de la rédaction. Depuis, leur actualité s’est diversifiée. Régulièrement, leurs reportages traitent de sujets pertinents. Certes, en matière de gestion de la ville, le consensus reste de rigueur.

Parfois même, la parole est donnée dans les colonnes d’OF aux opposants de la municipalité en place (respect du pluralisme et du contradictoire qui faisait plutôt la spécificité du Mensuel, il ne faut pas l’oublier). Dans cette veine, dernier exemple en date : l’un de leurs journalistes, Pierrick Beaudais, a traité de l’opposition des Rennais aux nouveaux stationnements payants autour du Mail. Il s’est même excusé dans son papier de ne pas avoir abordé le sujet plus tôt… Il notait ainsi que « jeudi dernier, la Ville organisait une réunion publique sur le projet au théâtre de la Paillette où la presse n’avait pas été conviée (édition du mercredi 12 octobre). »

Si Ouest-France commence à marcher sur vos plates-bandes, il va falloir vous réveiller les gars et les filles du Mensuel ! Pourquoi ? Parce que Rennes a besoin de votre discernement.

                                                                      Jean-Christophe

 

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