Niteroy est candidat aux Inouïs du Printemps de Bourges à l’Antipode de Rennes le 29 janvier 2022. Avec ce projet solo, Tiago Ribeiro, issu du groupe rennais Born Idiot, propose une pop chaleureuse et langoureuse, imprégnée de musique brésilienne. Du carnaval au tropicalisme, le jeune homme s’est plongé dans ce riche patrimoine à l’occasion de voyages dans sa famille maternelle à Niterói, ville et culture auxquelles il rend à présent hommage.

La pluie et le soleil de Niteroy verseront leurs rayons samedi 29 janvier à l’Antipode de Rennes, dans le cadre des Inouïs du Printemps de Bourges. Entouré de ses musiciens, Tiago Ribeiro défendra son nouveau projet pop infusé de sonorités brésiliennes et chanté en portugais. Lui qui était avant tout interprète se dévoile à présent auteur et compositeur rendant hommage à ses racines et à la richesse de la musique brésilienne.

Tiago Ribeiro est un musicien rennais de 25 ans. Avec un père portugais et une mère brésilienne, à la maison on écoute évidemment Caetano Veloso, Gilberto Gil, Costa Gal et tous les grands artistes brésiliens. Tiago ado, lui, est plutôt rock’n’roll. Enfant de sa génération, il découvre ce qu’il appelle le “rock à papa” en jouant à Guitar Hero : des groupes comme Black Sabbath, Iron Maiden, Guns N’ Roses. Ses parents lui offrent alors une guitare, et son père l’initie au rock psyché et alternatif, les Pink Floyd, Radiohead en tête. Tiago continue sur cette voie, devient familier de Sonic Youth, Black Mountain, The Black Angels.

Au lycée, il monte avec des amis Lady Mountain, un groupe indie alternatif dans l’esprit de The Strokes. La formation se dissout après le lycée et une dizaine de concerts, une première expérience fondatrice pour Tiego. Pendant ses études, en 2015, il rencontre Lucas Benmahammed et lance avec lui et d’autres Born Idiot. « C’est à ce moment que j’ai commencé à me professionnaliser, que j’ai pu devenir intermittent, et tourner un peu partout en France », raconte Tiago. Toujours en activité, les Rennais devraient sortir prochainement leur troisième album.

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© Victor Hanotel

Parallèlement, Tiago se rapproche de ses racines brésiliennes, grâce à plusieurs voyages dans sa famille maternelle, à Niterói, près de Rio de Janeiro. Il y découvre les musiques traditionnelles, le carnaval, une révélation, les roda de samba, ces scènes ouvertes où se joue la samba autour d’une grande tablée. « Il m’a fallu atteindre une certaine maturité pour comprendre la musique brésilienne. Un peu comme le vin, c’est en devenant adulte qu’on y prend goût », raconte-t-il. En apprenant à connaître la scène actuelle, des artistes comme Rodrigo Amarante, il se replonge aussi dans les grandes références du XXe siècle. Il tombe en admiration devant l’utilisation groovy du clavier Fender Rhodes chez Carlos Jobim, figure du jazz et de la musique populaire brésilienne (genre connu sous le sigle MPB, équivalent de la variété française, avec une dimension plus politique à son apparition dans le contexte de dictature des années 1960). Tiago se retrouve aussi particulièrement dans le mouvement culturel du tropicalisme, cette adaptation brésilienne du psychédélisme de la fin des années 1960, incarné par des figures majeures de la musique brésilienne comme Tom Zé, Caetano Veloso, Gilberto Gil, Jorge Ben ou le groupe Os Mutantes.

C’est désormais nourri de ce patrimoine que Tiago commence, en 2017, à composer des morceaux avec Guilherm Frenod, nouveau batteur des Born Idiot et technicien son alors en formation. « Il m’a accompagné pendant tout le processus de création de Niteroy », témoigne Tiago. Après la conception d’une première maquette, il poursuit la composition en s’essayant à la MAO, puis enregistre avec Guillerm. Multi-instrumentiste, Tiago joue presque tout : guitare, basse, clavier, synthés, laissant les percussions à son complice. 

La principale nouveauté pour Tiago est l’écriture de texte, une difficulté qu’il dépasse peu à peu avec les années et au fil des lectures qui lui font prendre confiance en sa plume. Dans la poésie pop qu’il esquisse, il dresse des tableaux de la vie quotidienne, parle d’amour et d’eau fraîche, s’essaie même à la métaphore politique en évoquant les élections de Jair Bolsonaro (dans “Flor Murchada”).

Les premiers morceaux de Niteroy paraissent à partir de novembre 2019. Viendront ensuite des clips qui annoncent un EP, Dia de chuva, enregistré pendant le premier confinement de 2020. Il sort finalement en juin 2021, sur le label nantais Yotanka. Le titre de l’opus, qui signifie jour de pluie, est une référence à la pluie bretonne qui s’abattait sur le toit de Tiago pendant la composition, mais aussi au souvenir d’une averse tropicale acclamée par la foule en sueur pendant le Carnaval de Rio en 2015. L’EP paraît également en vinyle en décembre 2021, avec un morceau bonus. 

Dans ces cinq ou six titres, Niteroy convoque un registre, voisin de la mélancolie, qui imprègne la musique des aires lusophones, aussi bien le fado portugais que la bossa brésilienne : la saudade. « Ce que j’aime dans la musique brésilienne, c’est la nuance entre les accords majeurs et mineurs, et les résolutions d’accords qui apportent de la joie dans quelque chose de triste », explique Tiago. Le résultat est une pop moderne, tendance disco, au tempo lent mais chaloupé, que la rondeur du portugais chanté vient caresser avec sensualité. On en redemande, et ça tombe bien, car un second EP est d’ores et déjà en cours d’enregistrement.

Dès les premiers singles parus, qui annonçaient déjà les couleurs chatoyantes du projet, Niteroy est repéré par les Trans Musicales et se voit proposer un accompagnement, qui inclut deux résidences à l’Ubu pour préparer un live. Tiago fait alors appel à certains musiciens de Born Idiot, Guilherm Frenod à la batterie, Louis Kuipers à la basse et aux chœurs, Kãman Messaadi au clavier. Complices de scènes depuis longtemps déjà, ils ont aussi pu étrenner le groove mélancolique de Niteroy au cours d’une dizaine de dates en 2021, dont la tournée des Trans Musicales en novembre et décembre, et devraient livrer un show bien rodé aux auditions des Inouïs.

Venez soutenir Niteroy lors des auditions régionales Inouïs du Printemps de Bourges, à Rennes. Si vous voulez faire partie du public et soutenir votre artiste favori, rendez-vous le samedi 29 janvier 2022 à l’Antipode ! Réservations ici.

inouis printemps bourges

Depuis 1985, les Inouïs du Printemps de Bourges constituent un festival tremplin pour les artistes de musiques actuelles. Cette année, 3000 candidatures ont été examinées par 350 professionnels de la musique. 136 artistes ou groupes ont été retenus, répartis sur 28 antennes territoriales. En plus d’une visibilité donnée à de jeunes projets, les lauréat·e·s des différents prix se verront programmés à plusieurs festivals, dont le fameux Printemps de Bourges, qui se tient cette année du 19 au 24 avril. Les concerts d’audition ont lieu entre le 6 janvier et le 5 février 2022. À Rennes, rendez-vous le 29 janvier à 20h à l’Antipode. Au programme : Earl Nest, FauxX, Jeanne Bonjour, Lowdy Williams, Niteroy et Tallou.

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Jean Gueguen
J'aime ma littérature télévisée, ma musique électronique, et ma culture festive !

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