Après une première exposition en 2018 à L’Aparté, la série Motels signée Julie Giraud prend cette fois résidence, du 3 décembre 2021 au 29 janvier 2022, au sein de la Bibliothèque de l’Institut franco-américain de Rennes. Cette exposition invite au voyage « à travers une mise en scène de sérigraphies et de peintures ».

Du 3 décembre 2021 au 29 janvier 2022, la Bibliothèque de l’Institut franco-américain accueille en son sein la série Motels de Julie Giraud. C’est dans le cadre de cette exposition qu’Unidivers a rencontré l’artiste au cœur des locaux de l’atelier La Presse Purée, dont elle est la co-fondatrice. Julie Giraud nous dépeint son parcours et notamment sa série Motels, une exposition qui invite au voyage « à travers une mise en scène de sérigraphies et de peintures ».

Depuis sa tendre enfance, Julie Giraud s’intéresse à la peinture et désire devenir artiste. Elle dit d’ailleurs à ce propos : « Au-delà d’une passion, c’était une fascination ». C’est lors de ses études à l’École des Beaux-Arts de Rennes qu’elle découvre la sérigraphie. Fascinée par cette technique et en particulier par la question de la trame et des points qui la composent, Julie Giraud ne se dirige pas immédiatement vers l’utilisation de la couleur, pourtant majoritairement présente dans ses œuvres les plus récentes. Étudiante, elle réalise presque tous ses projets en noir et blanc car la couleur était peu ou pas présente à cette époque. Ce n’est que lors de sa dernière année de scolarité qu’elle émerge timidement. Sous les conseils de ses professeurs, elle commence à travailler les différentes nuances, mais peine à leur trouver une place au sein de ses créations : « Mon travail des couleurs s’est fait petit à petit. Par exemple, dans mes sérigraphies d’explosion, les couleurs ne sont pas très fortes et sont assez ternes ». C’est après une erreur d’impression sur l’une de ses sérigraphies, que l’artiste voit surgir des touches flamboyantes et rougeoyantes. Cet « accident » donne envie à Julie Giraud de revenir petit à petit à la couleur, qui reste aujourd’hui très importante pour elle, aussi bien en sérigraphie qu’en peinture.

Fraîchement diplômée des Beaux-Arts de Rennes, elle déborde d’envie de créer un lieu destiné à la sérigraphie et à la création artistique. Elle contacte alors plusieurs de ces amis auxquels elle expose son projet. Antoine Ronco répond présent. C’est la naissance de la Presse Purée, un atelier de sérigraphie partagé dédié aux arts imprimés. Co-fondé en 2007 par Julie Giraud et Antoine Ronco et rejoint ensuite par Loïc Creff et Julien Duporté, cet espace est un lieu de travail autour du procédé sérigraphique. Tout au long de l’année, les quatre artistes qui le composent proposent des activités ludiques et créatives autour de leurs savoir-faire tels que des cours, stages ou encore ateliers scolaires. Au départ et sous le nom de son atelier, Julie Giraud commence par aider d’autres artistes dans le suivi de leurs projets : « Notre projet s’est d’abord développé en se tournant davantage vers l’extérieur, en donnant des coups de main aux artistes, en les aidant dans leurs projets, mais aussi en donnant des cours et des stages au grand public. Et maintenant, on en est là. », relate-t-elle avec émotion.

C’est lors de l’une de ses résidences à L’aparté, un lieu d’art contemporain situé à Iffendic (35), que Julie Giraud développe tout ce travail autour de l’architecture, l’imaginaire des motels, mais aussi des codes de la représentation du jour et de la nuit dans ses œuvres. À la suite de ses différentes réflexions, l’artiste commence à intégrer des pigments phosphorescents à ses créations de la série Motels. Comme vous pouvez le constater sur la sérigraphie ci-dessous, le « Motel » brille dans l’obscurité après avoir été exposé à une source de lumière. « Sur la série des motels, j’ai commencé à utiliser du phosphorescent et des couleurs floues qui donnent un petit côté pump », explique-t-elle.

Composée de peintures et sérigraphies, l’exposition Motels est un mélange de photographies et de souvenirs d’Amérique du Nord. Julie Giraud a souhaité travailler autour de cette ambiance particulière qui régnait lors de son voyage au Canada, effectué il y a presque 4 ans maintenant. Plutôt habituée à des paysages tels que ceux de Madagascar, l’artiste sent remonter des souvenirs du film Paris Texas tandis qu’elle visite le grand Nord blanc : « Ce qui m’a fasciné, c’est surtout le souvenir de Paris Texas. Seulement le souvenir, car je l’ai vu adolescente et je ne l’ai jamais revu depuis. Je chéris davantage le souvenir de ces images et ambiances colorées » raconte-t-elle. À son retour, elle commence à retravailler les photos prises lors de son excursion en les redessinant puis en les imprimant en sérigraphie : « toutes les architectures que vous pourrez observer sur les sérigraphies de la série Motels sont fausses. Je me suis en fait inspirée de mes photographies, mais aussi d’autres photographies, que j’ai tramées, c’est-à-dire transformées en plusieurs petits points ».

En parallèle de sa pratique, Julie Giraud s’est davantage renseignée sur cette notion d’architecture et la façon dont elle se construit, ses formes, le rapport à la symétrie mais aussi les bâtiments qu’elle observe en Amérique du Nord : « On n’est pas du tout sur le même bâti qu’en France où les maisons sont davantage faites pour durer. Là-bas, on est sur des architectures de motels plutôt pratiques voire abandonnés ». La combinaison des travaux pratique et théorique réalisés par l’artiste rendent les œuvres de la série Motels très réalistes.

Côté inspiration, Julie Giraud est extrêmement ouverte et peut trouver sa source dans tout ce qui l’entoure. Elle cite par exemple le travail de Gerhard Richter : « Ce qui me fascine dans son travail, c’est son rapport à l’image photographique. Il est très inspirant parce qu’il incarne bien cette notion de construire la peinture, construire une image, mais aussi la décomposer et montrer ce qu’elle est dans sa matérialité ».

Julie Giraud a d’autres projets en cours. Elle souhaite tout d’abord continuer les peintures de sa série sur l’adolescence commencée lors du premier confinement, mais également se consacrer davantage à la création grand format.

À propos de l’exposition Motel, du 3 décembre 2021 au 29 janvier 2022 à la Bibliothèque de l’Institut franco-américain, les retours des visiteurs sont assez positifs : « Les visiteurs ont bien aimé. Ils ont été fascinés quant au rapport des distances car de près c’est flou et de loin une netteté et le personnage atterrissent. Je suis contente de ça, surtout que ça leur a aussi évoqué des souvenirs différents des miens. C’est génial », confie Julie Giraud.

INFORMATIONS PRATIQUES

JULIE GIRAUD, MOTELS

Exposition du 3 décembre 2021 au 29 janvier 2022

Adresse Institut franco-américain

7 Quai Chateaubriand

35104 Rennes

Horaires 

Mardi au vendredi : 15h-18h30

Samedi : 10h- 12h | 14h-17h

Contact

Tel : 02 99 79 89 22
E-Mail : biblio@ifa-rennes.org

LA PRESSE PURÉE

11 Rue de Flandre

35000 Rennes

06 83 92 49 75

Site internet

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