À Rennes, les Journées Nationales Prison (JNP) se dérouleront du 22 au 26 novembre 2022 à l’initiative du Collectif Prison Rennes (CPR), au 4bis Information Jeunesse les 22 et 23 novembre, à la Bibliothèque des Champs Libres et au cinéma l’Arvor le 25 novembre, avec le soutien de ces structures et de la Ville.

L’enquête « Au dernier barreau de l’échelle sociale : la prison », coordonnée sur 2 ans par le Secours catholique et Emmaüs-France et publiée en octobre 2021, montre la forte corrélation entre prison et pauvreté. La prison est à la fois une sanction de la pauvreté, une source de paupérisation et une entrave à la réinsertion à la sortie.

À titre d’exemple, au 1er janvier 2019, près de 40% des personnes détenues étaient sans activité professionnelle avant leur incarcération. De même, 34% ne disposaient pas d’un hébergement stable à leur incarcération contre 62% à la sortie.

Les données statistiques sur les situations socio-économiques des personnes détenues montrent que la prison ne touche pas n’importe quel public. Selon les chiffres de la Direction de l’Administration Pénitentiaire, au 1er janvier 2019, près de 40% des personnes détenues étaient sans activité professionnelle avant leur incarcération, 34% ne disposaient pas d’un hébergement stable, et, au cours de leur détention, 20% bénéficiaient de l’aide versée par l’administration pénitentiaire aux personnes sans ressources suffisantes.

Ce sont là des chiffres qui éclairent la décision du Groupe National de Concertation Prison2 (GNCP) de choisir la pauvreté comme thème des JNP en 2022.

De fait, l’enquête3 « Au dernier barreau de l’échelle sociale : la prison », coordonnée sur 2 ans par le Secours catholique et Emmaüs-France et publiée en octobre 2021, montre la forte corrélation entre prison et pauvreté. La prison est à la fois une sanction de la pauvreté, une source de paupérisation et une entrave à la réinsertion à la sortie.

L’enquête permet en effet de constater une surreprésentation des personnes précaires en détention 15 % des répondants à l’enquête déclarent avoir été dépourvus de ressources financières avant leur entrée en prison et près de 25 % déclaraient avoir pour ressource principale une prestation sociale. 45 % des détenus qui travaillaient avant leur entrée en détention bénéficiaient d’un contrat à durée indéterminée (CDI) alors qu’en moyenne 75 % des Français travaillent sous ce statut. Les personnes détenues interrogées vivaient dans des conditions plus précaires que le reste de la population : 28 % des individus étaient hébergés chez des proches, 4 % en foyer et 8 % étaient sans hébergement.

Des sociologues ont également montré qu’être sans ressources obérait grandement les garanties de représentation suffisantes et augmentait le risque d’être placé en détention provisoire, celui d’être jugé en comparution immédiate, laquelle multiplie la probabilité d’une condamnation à un emprisonnement ferme.

La prison appauvrit également, que les personnes détenues aient été ou non précaires à l’entrée en détention. 70 % des personnes interrogées ont estimé être en situation de pauvreté au cours de la détention, près d’un tiers déclarant vivre avec moins de 20 euros par mois – 45 euros étant le seuil d’indigence fixé pour bénéficier de l’aide versée par l’administration aux plus démunis.

Sachant que biens et services élémentaires se paient en détention (produits d’hygiène et de nettoyage, communication, etc.), les ressources dont disposent les détenus sont souvent insuffisantes pour couvrir les frais inhérents à la détention et les charges extérieures dont ils peuvent rester redevables ou qui s’imposent à eux (remboursements de crédits, charges familiales, dédommagement des parties civiles, amendes).

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