Depuis quelques jours, des panneaux fleurissent aux quatre coins du parc du Thabor. Posés par la municipalité, ils expliquent à coups de clichés et de documents les prochains travaux de rénovation du jardin. L’an passé, la mairie avait été plus discrète dans sa communication pour ses travaux de remise en eau du bassin, de réhabilitation du kiosque et de peinture sur la volière. Mais à cette époque, il est vrai, elle avait fait face à une campagne dans la presse assez virulente de la part de Rennais qui lui reprochaient l’état d’abandon de leur havre de paix. Forcément, elle se devait de faire profil bas…

 

Mais convenons-en, les élus ont pris le dossier à bras-le-corps en parant au plus spectaculaire et au plus visible. Désormais, ils vont consacrer plus de 480 000 euros pour d’autres travaux tout aussi importants. Laissé dans un piteux état, l’Enfer va retrouver une seconde jeunesse. Autrefois réservoir d’eau juste après l’incendie de 1720, il va devenir un théâtre de verdure de 250 à 300 places, avec revêtement spécifique et installations techniques (lumières..). Un parterre de gazon est même envisagé.

Une vigne rennaise

Non loin, le restaurant sera agrandi dans les locaux proches et clôturé par une terrasse. Ce nouveau chantier permettra au nouveau propriétaire des lieux d’ouvrir le soir sa brasserie. Beaucoup plus spectaculaire sera la réfection de la colonne de Juillet, créée en 1835 par le statuaire Barré et en l’honneur de Vanneau et Papu (tués en 1830 à Paris). Certains diront enfin…Car elle avait été déposée depuis déjà quelques années et attendait sagement dans les ateliers municipaux. Mais tout arrive à celui qui sait attendre.

Pour parachever le tout, la ville prévoit une zone de défoulement pour les chiens, au pied du carré Du Guesclin. A proximité, des pieds de vigne seront plantés comme autrefois du temps des moines de l’abbaye toute proche. Espérons que le vin soit bon pour fêter dignement la fin de la rénovation.

P1150062     L’Enfer dans les prochaines années                    P1150065      L’enfer actuellement

P1150071Les travaux sont en cours sur la colonne de Juillet

Encadré:  votre serviteur (comme beaucoup d’autres) écrivait un courrier au journal  Ouest-France le 20 septembre 2009 pour protester contre l’abandon de notre parc. En voici la teneur…

Enfin, on s’occupe du Thabor, parc de mes milles joies et de mon enfance. Depuis que je suis un heureux père, je reviens toujours avec plaisir dans ce jardin. C’est dans son aire de jeux que j’ai connu mes premières frayeurs dans la « roue », aujourd’hui démolie au nom de la sacro-sainte sécurité… C’est encore au Thabor que j’ai vu mon premier paon en liberté et mes premiers singes en cage, chassés du jour au lendemain sans raison. C’est toujours là que j’ai découvert les créations florales de nos jardiniers, représentant Lucky Luke et les Dalton. Pour l’enfant que j’étais, ce n’était que du bonheur…

Je n’oublierais pas non plus d’évoquer les moments passés à conter fleurette avec des jeunes Rennaises dans la grotte, jouant à cache-cache avec gardiens tatillons. Ce temps-là est-il révolu ? Comme beaucoup, je constate que mon havre de tranquillité est bien négligé, à la différence des Gayeulles et de Bréquigny. Car convenons-le, ces parcs sont une réussite à mettre à l’actif de la municipalité. Mas pourquoi donc laisse-t-elle notre parc partir à vau-l’eau ?
Les Rennais sont nombreux à déplorer ses cascades et ses fontaines aujourd’hui à sec, sa grotte fermée depuis quelques années, son Orangerie sans jus, ses statues mal entretenues, son kiosque fermé… A cette liste, on pourrait ajouter la triste disparition des arbres du carré Du Guesclin et de sa colonne, l’abandon à son triste sort de l’enfer (terrain de jeux)… En passant par Bayeux, j’ai arpenté le jardin de la ville, créé par un certain Bühler, créateur du Thabor. Bien que plus petit, l’endroit était truffé de flammes pédagogiques et ludiques, expliquant la vie des essences rares. Il y a peu, Les champs libres remettaient au goût du jour le mosaïste talentueux, Odorico. Dans le même état d’esprit, notre parc pourrait devenir un lieu d’exposition à ciel ouvert, un lieu vivant réapproprié par les Rennais et pensé par un paysagiste de renom. Une manière de gommer les négligences passées.

Jean-Christophe

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