Fin février 2018, le projet de ferme urbaine dans le quartier du Blosne était retenu par le Budget participatif #3 de la Fabrique Citoyenne. Et enfin les mois de travail et de concertation engagés par l’association Les Cols Verts Rennes portent leurs fruits ! Pour célébrer l’aboutissement de ce beau projet (et surtout bien manger), rendez-vous le dimanche 15 septembre à partir de midi. Totalement gratuite, cette inauguration vous réserve bien des surprises, autant gustatives qu’informatives…

Il y a quelques mois, Unidivers s’était déjà intéressé à ce projet et vous en avait dit plus sur les motivations de l’association des Cols Verts, un réseau associatif qui a pour objectif de recréer du lien entre l’Homme et la Nature en implantant des fermes au coeur des villes. Et ce pour faire émerger de nouveaux emplois, mais aussi pour amorcer une transition vers une nouvelle forme d’alimentation, saine, locale et durable. Cette fois-ci, nous nous sommes entretenus avec Hélène Brethes, la coordinatrice du projet pour tout savoir sur cette belle journée d’inauguration qui se rapproche à grands pas.

Unidivers – Comment va se dérouler cette journée d’inauguration ?

Hélène Brethes – La journée d’inauguration du 15 septembre démarre à midi avec un pique-nique partagé. Tout le monde peut ramener son repas. De notre côté, on aura organisé un espace assez sympa : nous allons déposer des bottes de paille, des tapis, des transats et des tables pour que les gens se sentent à l’aise. On vous invite à ramener ce que vous avez envie de manger ou alors à manger sur place. Il y aura une dame qui vendra des plats sénégalais, préparés par ses soins. Elle proposera une version avec de la viande et une version végétarienne.

Ensuite, vers 14h, les activités vont démarrer. Neuf ateliers qui vont se dérouler sous la halle du Triangle. Au programme : fabrication d’éponges tawashi, fabrication de bombes à graines, initiation aux légumineuses, etc. Ce sont tous nos partenaires, comme Merci Babeth ou encore La maison du diabètequi vont animer ces ateliers. Toutes les activités proposées sont d’ailleurs à retrouver sur la page Facebook de l’événement.

Tout au long de la journée, les participants pourront prendre part à un chantier participatif ou bien prendre du bon temps devant le concert ambulant, assuré par The Doblo Mountains Boys, un groupe originaire de la Poterie à Rennes. Un jeu de piste géant autour de l’alimentation va également être organisé lors de cette journée. À travers celui-ci vous pourrez vous essayer à des charades, des jeux de mots, des questions ou encore, des devinettes. Une vingtaine de lots seront à gagner.

À partir de 17h, à l’issue d’un vote, le nom définitif de la ferme sera annoncé. Pour le moment, trois noms sont possibles. Tous les trois ont été choisis par les habitants et les associations du quartier du Blosne, lors d’un atelier de co-construction. Les propositions actuelles sont les suivantes :

Le jardin carré, Ferme urbaine du Blosne. 

Le potager des cultures, Ferme urbaine du Blosne. 

Le grand potager du Blosne, Ferme urbaine. 

Noms
Trois possibilités de nom pour la ferme urbaine du Blosne – Facebook les Cols Verts Rennes

Pour fabriquer les poubelles et l’urne pour le vote, nous organisons ce mercredi un chantier participatif avec les jeunes de l’association DIDA. Et ainsi, dimanche, les gens viendront voter en déposant des bouchons dans les urnes de l’espace de vote. D’ailleurs, ce sont des bouchons récupérés à l’association Bouchons Pour Tous. Un vote complètement zéro déchet donc !

Tout au long de cette journée d’inauguration, vous pourrez aussi participer à des tables rondes sur des thématiques liées à l’alimentation. La première table ronde concernera l’autonomie alimentaire du territoire. Intitulée « Vers l’autonomie alimentaire des territoires ? Utopie ou réalité ? Un entre deux peut-être ? », elle débutera à 14h30. Au cours de celle-ci, les participants qui se demandent ce qu’est l’autonomie alimentaire, si l’on peut y arriver, ou encore si on a intérêt à y arriver, trouveront des réponses. Les professionnels présents pour échanger sur ce sujet seront : Boris Marcel, le directeur du réseau national des Cols Verts, qui parlera de l’implication des Cols Verts dans ce domaine et Sibylle Sellam, cheffe au restaurant « Le Bercail » dans le centre-ville de Rennes. Nous avons choisi d’inviter Sibylle parce qu’elle est très tournée vers les questions de l’autonomie alimentaire et du zéro déchet.

La deuxième table ronde s’intitulera « Accessibilité alimentaire : de quoi parle-t-on ? » et débutera à 16h. Pour celle-ci, nous accueillerons Nadège Noisette, élue écologiste de la ville de Rennes, qui avait porté le plan alimentaire durable. Il y aura aussi Soïzic Bardou, la référente de l’épicerie sociale au centre social et Mathieu de l’association Coeurs Résistants, qui travaille sur la thématique de la réponse en urgence à l’accessibilité alimentaire.

Programme
Programme de la journée d’inauguration de la ferme urbaine du Blosne – Facebook Les Cols Verts

 

Unidivers – Pouvez-vous nous rappeler pourquoi cette ferme urbaine s’est implantée dans le quartier du Blosne ?

Hélène Brethes – Avant de mener à bien ce projet, il y a eu une étude de faisabilité de l’implantation des Cols Verts à Rennes. Rapidement l’idée a été de repérer les lieux où il y avait encore des espaces verts sur lesquels on pouvait éventuellement implanter une ferme urbaine. Une des grandes thématiques des Cols Verts c’est l’accessibilité alimentaire. L’idée c’est de pouvoir aller vers des personnes qui n’ont pas toujours accès à une alimentation de qualité qui soit saine et durable. De plus, les habitants et les structures de ce quartiers ont été de très bons relais pour mener à bien ce projet.

Localisation
Localisation de la ferme urbaine du Blosne, dans le sud est de Rennes – Google Maps
Le Blosne
Espace vert où la ferme urbaine du Blosne est en cours d’implantation – site Les Cols Verts

Unidivers – Concrètement, pour les habitants du Blosne, que va changer cette ferme urbaine ?

Hélène Brethes – La ferme urbaine est un nouvel équipement de quartier qui est à la fois participatif et pédagogique. Toujours dans le principe « d’aller vers », ce projet s’est installé dans un quartier ultra dynamique, qui est en train de changer et d’évoluer. L’idée motrice de cette ferme est de prendre un lieu qui était déjà connu des habitants puisque sur l’espace vert du Blosne, il y a souvent des gens qui viennent pique-niquer, se balader ou balader leur chien, et « d’améliorer » cet espace en lui apportant de nouvelles dimensions. Notamment des dimensions alimentaire et productive. Mais aussi une dimension récréative puisque l’on va installer des tables pour que les gens puissent venir s’installer et profiter de cet espace. Concrètement, ce qui va changer pour les habitants du Blosne, c’est qu’ils vont pouvoir consommer des produits ultra locaux qui auront poussé dans leur quartier. Ils vont aussi pouvoir venir se former et participer à des activités auprès de nous, à la ferme ou dans les structures de quartiers. En effet, nous intervenons aussi dans des écoles, des centres de loisirs ou les CCAS.

Unidivers – Après cette journée d’inauguration, comment va tourner cette ferme urbaine ?

Hélène Brethes –  Nous avons recruté une maraîchère professionnelle qui a démarré le 26 août. Elle s’appelle Aline et c’est une habitante du quartier du Blosne. Elle connaît donc très bien cet espace et les habitants; elle sera en permanence à la ferme ou dans ses environs.

Unidivers – Les produits issus de la ferme seront-ils commercialisés à des prix avantageux pour les habitants du quartier du Blosne ?

Hélène Brethes – Il faut savoir que notre objectif n’est pas de produire des légumes moins chers que ceux que l’on trouve dans les grandes surfaces discount, parce que soyons clairs, si des courgettes sont vendues à 99 centimes le kilo, c’est forcément qu’il y a un problème quelque part dans la chaîne de production. Et souvent, ce sont les producteurs, mais aussi les consommateurs qui en sont victimes. Donc cette ferme urbaine est aussi l’occasion de faire de la pédagogie autour du juste-prix. Nos produits ne seront pas non plus vendus au prix du biologique. Il nous est impossible d’obtenir le label « agriculture biologique » parce que nos récoltes ne vont pas pousser en pleine terre, mais dans dans des bacs. Quoiqu’il en soit, faire du bio n’est pas forcément un souhait. Par contre, l’idée c’est effectivement de commercialiser notre production sur le quartier. À la fois dans des groupements d’achats, comme les AMAP ou encore à des épiceries coopératives comme Breizhicoop, par exemple. Nous serions également ravis de vendre nos produits à des restaurateurs. Par exemple, il y a La Grenouille à Grande Bouche qui vient s’installer dans le quartier.

ferme urbaine blosne
Exemple du culture en bacs dans une autre ferme urbaine implantée par les Cols Verts

Dans un second temps, nous aimerions collaborer avec des structures sociales pour mettre en place un programme autour de l’accessibilité alimentaire en proposant des paniers solidaires. Pour le moment je préfère ne pas trop en dire sur ce projet : rien n’est encore fixé. Mais l’idée ce serait d’encourager certaines personnes à participer quelques heures par mois à la vie de la ferme. Et pour les remercier, nous leur remettrions un panier rempli de légumes et de fruits, à un tarif solidaire avoisinant les deux euros.

TOMATES

 

Unidivers – En plus des légumes, que trouvera-t-on dans cette ferme ?

Hélène Brethes – Au départ nous ne devions pas avoir de fruits mais finalement, cela va être possible ! Même si le site est pollué, toutes les plantations qui seront en contact direct avec la terre, vont être protégées grâce à un géotextile, donc on aura des fruits ! En plus des fruits et des légumes, nous allons faire pousser beaucoup d’aromates. Et puis, il y aura une zone d’expérimentation pour tenter de faire pousser des patates douces ou encore du manioc. On sait que les habitants ont envie d’essayer de nouvelles choses et de retrouver des produits qu’ils ne trouvent plus dans les magasins ordinaires. Ou alors, seulement dans des épiceries exotiques dans lesquels les produits originaux viennent de très très loin et souvent, arrivent alors qu’ils ne sont pas du tout assez mûrs. Dans ces conditions-là, soit ce ne sont pas de bons produits, soit, écologiquement parlant, comme ils viennent de très très loin, c’est une catastrophe ! Grâce à la ferme urbaine du Blosne, les habitants pourront mettre la main à la pâte et ainsi tester des produits qu’ils n’ont pas l’habitude de trouver au quotidien. Nous allons aussi accueillir 4 ou 5 poules. Bien sûr, elles feront des oeufs, mais elles vont pouvoir nettoyer le compost. Grâce à ces poules qui vont se nourrir des déchets végétaux, nous allons pouvoir faire passer un message important aux habitants : la majorité de nos déchets pourraient être recyclés !

Poulailler
Schéma du poulailler de la ferme urbaine du Blosne

Unidivers – Merci beaucoup Hélène Brethes pour ces précieuses informations !

Vous l’avez donc compris, si pour vous bien manger est le début du bonheur, foncez à cette inauguration où de nombreux bénévoles vous attendront les bras ouverts, prêts à vous initier à tous les secrets de la ferme !

Page Facebook des Cols Verts à Rennes

Site des Cols Verts

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Julie Pialot
Julie Pialot a suivi des études de Lettres Modernes. Pendant une année d'ERASMUS à Pondichéry (Inde), elle a rédigé un mémoire sur la littérature de voyage en Orient, avant de compléter sa formation à l'école de journalisme de Marseille. Passionnée de voyages et de nouvelles découvertes, c'est en Bretagne, son choix de coeur, qu'elle a choisi de mettre en valeur les initiatives culturelles locales.

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